Des systèmes d’alerte précoce pour prévenir et régler les conflits communautaires

20 novembre 2024
Un leader religieux

Un leader religieux prenant la parole lors d'une reunion à la marie de Ouaké

Crédit photo: PNUD Bénin/ Elsie Assogba

"Mieux vaut prévenir que guérir". C’est dans cette optique, que le Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance a procédé du 31 octobre au 9 novembre 2024, à la mise en place dans chacune de ses 16 communes d’intervention, d’un système d’alerte précoce des conflits communautaires, des risques de radicalisations et d’extrémisme violent au Bénin.

Ces mécanismes locaux d’alerte précoce installés dans les communes de Parakou, Nikki, Kalalé, Kandi, Ségbana, Banikoara, Karimama, Malanville, Djougou, Ouaké, Natitingou, Tanguiéta, Boukoumbé, Cobly, Matéri et Kérou visent à renforcer le dialogue communautaire, la médiation, la recherche du consensus et le règlement pacifique des différends.

Dans certaines régions du pays, plusieurs situations sont sources de conflits et font le lit à la radicalisation et à l’extrémisme violent. Les infractions mettant en mal la cohésion sociale régulièrement rapportées par les communautés sont : les conflits agriculteurs – éleveurs transhumants, les conflits fonciers, les conflits liés à la succession au trône au niveau de la chefferie traditionnelle, l’intolérance religieuse et les injustices.

"A l’intérieur des communautés, il y a toujours certains individus, qui piétinent d’autres. Nous veillons à ce que chaque communauté règle en son sein les différends. C’est lorsque toute tentative de règlement à l’amiable échoue au niveau communautaire, qu’il faut avoir recours à la procédure policière ", explique M. Jean Gabin Gbewa, Commissaire de police du 1er arrondissement de la ville de Djougou. 

M. Issifou Alassane, Chef traditionnel dans la commune de Djougou dénonce le fait que parfois certains éleveurs provoquent les agriculteurs en amenant leur bétail dévasté le champ des agriculteurs. Lorsque ces derniers réagissent, il s’en suit parfois des conflits meurtriers. " Seul le dialogue peut permettre à la personne offensée de concéder et de pardonner pour préserver le vivre-ensemble ", conclut-il.

Une jeune dame leader au niveau communautaire

Les femmes font partie des acteurs clés au sein des comités d’alerte précoce mis en place

Crédit photo: PNUD Bénin/ Elsie Assogba

Formation sur les techniques de règlement de conflits 

Avant l’installation des systèmes d’alerte précoce, dans les 16 communes  d’intervention du  Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance, plus de 3000 acteurs locaux et communautaires ont été formés sur le dialogue communautaire et les techniques de règlement de conflits, les signes avant-coureurs de conflits, les attributions et responsabilités des membres de système d’alerte précoce, la composition du système d’alerte précoce, comment donner l’alerte, les principes à respecter pour un bon fonctionnement du système d’alerte précoce. Des cas pratiques portant sur les conflits spécifiques à chaque commune ont été analysés et ont servi de base pour des échanges. 

Pour y arriver, le projet s’est appuyé sur les comité villageois de règlement des conflits fonciers. Au niveau local, les acteurs formés regroupent les membres des sections villageoises /quartiers de règlement des conflits dont le chef quartier ou chef village, une représentante des femmes et les représentants des éleveurs ou agriculteurs. 

Le comité d’alerte précoce au niveau communal est constitué du Maire, du commissaire central, du représentant de la douane, du représentant des eaux et forêts, du représentant de l’armée, du représentant du parlement ou de la mairie des jeunes, de l’association des jeunes, du représentant des femmes du marché, de la présidente des femmes artisanes, des représentants des associations faitières des éleveurs et des agriculteurs, des sages et des leaders religieux et d’un responsable communal de la Coalition Nationale pour la Paix.

Un fort engagement des acteurs locaux

"On a beaucoup appris par rapport aux conflits, surtout comment les éviter. Les formations reçues sont très intéressantes et utiles pour la préservation de la paix. Personnellement, je vais tenir compte des notions apprises dans mon foyer et ma communauté ", Bana Lafia, vice-présidente de l’Association des artisans de la Commune de Kérou. 

"Tout est dans la prévention. J’ai désormais compris que, lorsqu’on voit des comportements déviants de certains individus de notre communauté, il ne faut pas se taire et dire que cela ne nous concerne pas. Lorsque ces actes repréhensibles vont se généraliser, celui qui est resté insensible et dit qu’il n’est pas concerné va subir aussi les conséquences des mauvais actes posés. Je m’engage à alerter les autorités communales ou les commissaires de tout acte pouvant générer un conflit ou entrainer la radicalisation dans ma communauté ", a affirmé Idrissou Maiguizo, Représentant des jeunes et vice-président de l’association de jeunes de l’Arrondissement de Karimama centre. Située à la frontière avec le Burkina-Faso et le Niger, la commune de Karimama enregistre des cas de conflits entre agriculteurs et éleveurs transhumants sans oublier des incursions d'individus armés non identifiés, souvent réprimées par l’armée béninoise.

Les Maires des 16 communes disposant d’un système d’alerte précoce ont été invités à prendre des arrêtés pour l’installation formelle des mécanismes d’alerte précoce tout en précisant, les canaux de communication efficaces ainsi que le mécanisme de suivi et d’évaluation.

Le Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance est financé par le Royaume des Pays- Bas et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avec pour objectif d’accompagner les efforts du Gouvernement en vue de la consolidation de la paix et la prévention de l’extrémisme violent.

" Seul le dialogue peut permettre à la personne offensée de concéder et de pardonner pour préserver le vivre-ensemble ".
M. Issifou Alassane, Chef traditionnel dans la commune de Djougou
a group of people sitting at a table
PNUD Bénin/ Roger Attemba

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