Par Aaron Nsavyimana
Bujumbura – Le phénomène des changements climatiques constitue l’un des défis majeurs du développement socio-économique du Burundi, compte tenu de sa capacité reconnue à affecter la croissance économique. Le Plan national de développement 2018-2027 du Burundi (PND 2018-2027) fait de la maîtrise des effets adverses du changement climatique l’un de ses enjeux primordiaux, afin de relever les défis auxquels le pays fait face : précipitations accrues, régimes climatiques changeants, augmentation de la température et des risques des catastrophes, et qui affectent ses efforts de développement. Il vise « L’approfondissement de l'approche du développement durable, par le renforcement de la gouvernance environnementale et l'intégration de la perspective de l'économie verte et bleue dans les politiques de développement ».
Le Fonds vert climat (FVC), créé par la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre 2010 à Cancun, accompagne les efforts d’adaptation déployés dans les pays en développement. Il constitue un levier important pour gérer les risques liés aux changements climatiques et améliorer les conditions de vie des populations. Afin de se préparer à mieux interagir avec les mécanismes financiers qu’offre le FVC, et pour tirer le plus grand bénéfice des opportunités qui s’offrent à lui, le gouvernement du Burundi a demandé au PNUD de l’appuyer dans l’élaboration d'un programme de « Readiness and preparatory support » (Préparation et appui préparatoire).
Le soutien du PNUD passe par :
- Le renforcement des capacités dans la coordination et le suivi des initiatives relatives au changement climatique, grâce à la mise en œuvre d’un cadre intersectoriel, d’outils solides et d’un programme axé sur les priorités ;
- L’établissement de mécanismes durables d'engagement avec les principales parties prenantes, y compris les femmes et le secteur privé.
C’est dans cette dynamique de renforcement des capacités du pays en matière de dialogue et de négociations sur le financement du secteur climat que le PNUD, en collaboration avec le Comité interministériel sur les changements climatiques, a organisé du 27 février au 1er mars et du 5 au 7 mars à Bujumbura, trois ateliers qui ont rassemblé les représentants des ministères sectoriels, du secteur privé et des Organisations de la société civile (OSC) œuvrant dans le domaine de l’environnement et du climat.
Les deux premiers ateliers, centrés sur la sensibilisation des acteurs, se sont déroulés sous la forme d’échanges portant sur : la politique, les financements et les modalités de fonctionnement du FVC ; et sur les enjeux liés aux changements climatiques, comme ses manifestations, les risques, et les actions et mesures prises par le Gouvernement, à savoir l’évaluation des besoins et la hiérarchisation des activités au regard des priorités nationales et locales.
Le troisième atelier a, quant à lui, permis l’ébauche du Programme pays climat du Burundi, qui constitue l’un des indicateurs du programme Readiness retenus par le FVC.
Les participants à ces ateliers se sont déclarés satisfaits des nouvelles connaissances acquises. « Nous avons bénéficié d’un renforcement de nos capacités dans le domaine du changement climatique, et notamment nous avons appris comment élaborer des projets à soumettre au FVC, afin de faire face aux effets néfastes des changements climatiques », a ainsi souligné Marie Goreth Kimana, cadre au ministère du Commerce et de l’Industrie.