Revue et validation du Plan de renforcement de la prévention de la transmission du VIH au Burundi
29 août 2024
Par Daniella NINTERETSE
Le Burundi envisage d’ici 2027, de réduire les nouvelles infections à VIH d’au moins 70 %, en particulier pour les populations les plus exposées en s’appuyant sur la combinaison des méthodes biomédicales (ARVs, préservatifs, etc.), comportementales et structurelles.
En plus de ces méthodes de prévention, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) a été introduite dans les directives nationales de 2016 pour les groupes à haut risque de transmission du VIH/SIDA. Mais, par manque de moyens logistiques, cette approche n’a pas été mise en œuvre et a été reconduite dans les nouvelles directives de 2020 pour amplifier davantage les méthodes de prévention afin d’optimiser la réduction de nouvelles infections.
Une phase de démarrage menée entre 2020-2021 a conduit à l’introduction de la PrEP au Burundi. Dans cette phase, était convenu que, pour un couple sérodiscordant, l’approche sera mise en œuvre au niveau national. Pour les populations les plus vulnérables, étant donné que l’approche est nouvelle et que sa mise en œuvre nécessite un plateau technique en termes d’encadrement et de suivi des prestataires qui vont offrir les prestations y relatives, son introduction devrait se faire de façon graduelle en commençant par un nombre limité de provinces et de formations sanitaires avec une évolution graduelle vers la mise à l’échelle nationale ce qui permettrait de dupliquer les meilleures pratiques tirées de la première phase. Il avait également été prévu que douze mois après cette phase de démarrage, une évaluation devrait être réalisée afin d’orienter le passage à l’échelle sur des bases factuelles.
C’est en 2023, que le PNUD-Fonds Mondial en collaboration avec le PNLS/IST/HV et d’autres partenaires plus particulièrement le PEPFAR-USAID ont commandité une évaluation rapide de cette phase de démarrage avec pour objectifs de :
Évaluer l’alignement des directives nationales et de la stratégie nationale d’introduction de la PrEP avec les directives de l’OMS ;
D’identifier les barrières inhérentes à la mise en œuvre de la PrEP pour les bénéficiaires, les prestataires et les structures de soins ;
Proposer des solutions pertinentes et pérennes sur base des résultats de l’évaluation et à la lumière des expériences d’autres pays qui ont réussi dans la mise en œuvre de la PrEP ;
Développer une stratégie et un plan d’extension de l’offre de services PrEP avec un focus sur les populations clés et à risque.
L’évaluation a révélé que la phase de démarrage (2020-2021) de la PrEP au Burundi a été marquée par des réalisations visibles ; toutefois de nombreuses lacunes ont été notées. Au vu de l’ampleur des lacunes relevées par cette évaluation, le programme national et ses partenaires ont convenu de corriger lesdites lacunes avant l’extension des services vers les nouveaux sites. Cela étant, il a été recommandé l’élaboration d’un plan de renforcement de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au Burundi afin de (1) Décliner les actions correctrices nécessaires aux lacunes de la phase de démarrage, (2) Identifier les acteurs et les ressources nécessaires pour la mise en œuvre des activités retenues et (3) Déterminer un calendrier approprié pour la mise en œuvre des actions identifiées.
Ainsi, en dates du 20/08 et du 22/08/2024, s’est tenu des ateliers de revue et de validation du plan de renforcement de la prophylaxie préexposition (PrEP) 2025-2026 au Burundi. Ces ateliers avaient pour but de discuter des stratégies et actions correctrices identifiées et celles à retenir dans le Plan ; de formuler des suggestions et recommandations en vue d’enrichir le Plan ; d’obtenir un consensus sur les prochaines étapes et de valider le Plan.
Participaient à ces ateliers, les prestataires des soins des sites de la Mairie de Bujumbura qui dispensent la PrEP (Prestataires des sites PrEP), les acteurs communautaires y compris les membres des associations et ceux du niveau central (acteurs institutionnels, partenaires techniques et financiers, société civile).
Après revue et enrichissement du plan de renforcement, les participants ont validé le plan de renforcement, tout en demandant que ce plan soit mis en œuvre pour le bien-être de la population burundaise.