Burundi
EGALITE DES GENRES
EGALITE DES GENRES
Dans la marche vers la réduction des inégalités fondées sur le genre au Burundi, de grands progrès ont été enregistrés au cours des 30 dernières années.
L’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi signé en 2000 garantit un minimum de 30% aux femmes dans les postes de prise de décision, article repris chaque fois par la Constitution de la République. Au niveau institutionnel, le Burundi a introduit l’égalité entre les sexes dans la Constitution de 2005 qui a été amendée et améliorée en 2018 par une révision qui réaffirmé le quota de 30 % d’occupation des postes par les femmes dans les fonctions publiques, y compris au parlement, au sénat et au gouvernement. Depuis 2010, le pays a fait des progrès significatifs dans la représentation des femmes aux postes de décision. Aussi, le Burundi a élaboré une politique nationale de promotion de Genre 2012-2025 en cours d’exécution. Par ailleurs en 2016, l’assemblée nationale a voté la « Loi N° 1/13 du 22 septembre 2016 portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre » qui est un instrument précieux offert aux acteurs de la loi pour éradiquer ce fléau. Cette loi a été accompagnée par la mise en place de juridictions, sections et chambres spéciales au niveau des tribunaux de grande instance et des cours d’appel du pays pour juger rapidement les cas de VBG. D’autres stratégies ont été prises au niveau sectoriel notamment l’élaboration des guides d’intégration du genre, les Cellules Genre Sectorielles et des Points focaux genre dans les secteurs publics ainsi que le guide national d’intégration du genre dans le PCDC.
Malgré cela, comparée aux hommes, la participation des femmes dans l’ensemble, restent encore à un faible niveau comme en témoigne les données statistiques issues des dernières élections générales de 2020. Aujourd’hui, le parlement compte 123 membres dont 44 femmes, soit 36,5%. Sur 36 sénateurs élus, 16 sont des femmes, soit 41%, tandis que sur un gouvernement de 15 membres on compte 5 femmes, soit une représentation de 33 %. Au niveau territorial, la situation n’est guère meilleure. Seulement 3 femmes sur 18 occupent le rang de gouverneurs de province, soit 17 % et sur un total de 118 administrateurs communaux, 40 sont des femmes, soit 34 %.
Au niveau des instances de base, la représentativité des femmes est faible particulièrement aux Conseils communaux et collinaires (17% et 5% pour les échéances électorales de 2015) et 8% actuellement.
Le constat général note des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes en matière d’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, action sociale), à la justice, aux ressources (emploi, finance, foncier, renforcement de capacités) et aux instances de prise de décision.Les femmes prédominent dans le secteur agricole, plus pénible et peu rémunérateur, elles sont moins présentes dans le secteur moderne où elles ne représentent que 35,6%, occupant des postes généralement de faible qualification ou exerçant dans le secteur informel. L’évolution de cette situation reste fortement dépendante des capacités, elles-mêmes fortement liées au taux d’analphabétisme qui est particulièrement élevé pour les femmes. Les violences, faites aux femmes et aux filles, restent préoccupantes malgré la volonté du gouvernement d’y mettre fin, notamment par la mise en place d’instances spéciales pour juger les auteurs de VBG et de centres de prise en charge holistique des victimes.
D’autres pesanteurs socioculturelles marginalisent les femmes/filles. Le patriarcat renforce la dépendance des femmes, la division sexuelle du travail fait que les femmes s’occupent des tâches ménagères non rémunératrices et non valorisées. Le problème d’accès et de contrôle des ressources et autres facteurs de production y compris la question foncière. La faible inclusion financière à la suite du problème d’accès au crédit car sans garantie ni hypothèque, renforce la dépendance économique et la paupérisation des femmes.
Ces inégalités restent un frein pour le développement durable et ralentissent les progrès en termes de justice sociale, de respect des droits humains et de bonne gouvernance.
Notre action
Notre objectif est d’accompagner le Gouvernement et les autres parties prenantes, tout en créant des conditions appropriées pour faire de l’égalité des genres un élément critique de réorientation des politiques de développement en vue de la satisfaction des besoins différenciés des femmes et des hommes en renforçant notre place de partenaire au développement privilégié, crédible, fiable et fort.
Nous œuvrons pour aider le pays à intégrer dans ses plans et stratégies de développement, les considérations environnementales, comme la résilience au changement climatique ; l’amélioration des services administratifs, de santé et de justice pour toutes et tous ; et le développement en milieu rural des moyens de subsistance non agricoles, dans le but de gérer et d’utiliser durablement les ressources naturelles et de cibler efficacement les politiques visant à réduire la pauvreté.
Depuis des années, le PNUD s’est investi dans l’autonomisation des femmes, la prévention et lutte contre les VBGs et la promotion de l’égalité du genre. Elle est prise en compte de manière transversale au niveau des deux portefeuilles du programme Pays 2019-2023.
A travers son programme Pays 2019-2023, le PNUD Burundi répond à la volonté du gouvernement du Burundi d’« aider les plus défavorisés notamment les personnes âgées, les femmes, les personnes vivant avec le handicap, les rapatriés, les déplacées, les albinos, les Batwa, les jeunes et les veuves/veufs en premier » et en s’appuyant sur les droits humains et les principes d’égalité et de non-discrimination. Des approches différentes sont utilisées pour engager les communautés et promouvoir l’égalité des genres au processus de développement local à travers la planification et la budgétisation sensibles au genre, l’investissement local accru, le renforcement de la résilience et la prise en charge des personnes et de la planète.