La région se trouve dans un piège de fortes inégalités et de faible croissance. La concentration du pouvoir, la violence et les politiques de protection sociale inefficaces alimentent ce cercle vicieux et limitent le développement humain.
Pris au piège : fortes inégalités et faible croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes
22 juin 2021
New York, le 22 juin 2021 – Le fossé entre l'extrême richesse et l'extrême pauvreté et la vulnérabilité qui caractérise la région a été mis en évidence comme jamais auparavant et s'est encore aggravé à la suite de la pandémie de COVID-19. Le Rapport régional sur le développement humain 2021 « Pris au piège : fortes inégalités et faible croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes », lancé virtuellement aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), analyse le piège dans lequel la région est embourbée, empêchant tout progrès vers la réalisation de l'Agenda 2030 et de ses Objectifs de développement durable.
Malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, les pays d'Amérique latine et des Caraïbes sont plus inégaux que d'autres régions ayant un niveau de développement similaire, et leurs indicateurs sociaux sont toujours inférieurs à ceux attendus pour leur niveau de revenu moyen.
Le rapport explore trois facteurs récurrents qui alimentent le cercle vicieux des fortes inégalités et de la faible croissance : la concentration du pouvoir, la violence sous toutes ses formes et le mauvais fonctionnement des politiques de protection sociale.
Le rapport appelle les Latino-Américains à comprendre le lien entre tous ces facteurs et met en évidence un point d'entrée qui peut servir à s'affranchir de la faible croissance et des fortes inégalités : la mise en œuvre de systèmes de protection sociale universels qui sont redistributifs, fiscalement durables et plus propices à la croissance.
Le document souligne que la concentration du pouvoir entre les mains de quelques-uns qui défendent leurs intérêts privés est l'un des facteurs qui relient les fortes inégalités à une faible croissance. Par son influence politique, le pouvoir mal utilisé fausse les politiques publiques et affaiblit les institutions. Un exemple exploré dans le rapport est le rôle des élites économiques dans le blocage des réformes fiscales qui soutiendraient une forme plus progressive de redistribution. Pour équilibrer la répartition du pouvoir, l'agence suggère d'explorer des pistes d'action telles que la réglementation du lobbying et du financement des campagnes politiques.
Elle souligne également que la région est la plus violente de la planète et avertit que si les inégalités entraînent une plus grande violence, la violence accroît également les inégalités car elle touche de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables, contribuant ainsi à perpétuer leur état de dénuement. La violence limite également la croissance par son impact sur le capital humain (et la productivité) et la distorsion des investissements publics et privés, ainsi que par les dépenses de sécurité et l'incertitude quant aux droits de propriété.
Parmi les lignes d'action que le document propose pour traiter cette question figurent le renforcement des systèmes judiciaires locaux et l'extension des soins de santé mentale pour les victimes de la violence.
Le rapport met également l'accent sur la fragilité des systèmes de protection sociale de la région, comme en témoigne leur capacité de réaction limitée pendant la pandémie. Le fait de lier les systèmes d'assurance contre les risques à l'emploi formel a conduit les gouvernements à créer des systèmes parallèles de moindre qualité pour couvrir les exclus, qui sont la majorité dans la région. Les pays d'ALC ont des marchés du travail et des systèmes de protection sociale segmentés qui reproduisent les inégalités et encouragent l'organisation de la production en très petites entreprises improductives. À cette fin, le document suggère de repenser la protection sociale pour en assurer l'universalité.
Enfin, le rapport indique que les solutions doivent conduire à une plus grande croissance dans le respect de l'environnement, ainsi qu'à une plus grande inclusion et mobilité sociale. Ces solutions nécessitent un équilibre des pouvoirs dans le domaine de la définition des règles et des politiques, de l'éradication de la violence sous toutes ses formes et de la redéfinition de l'environnement institutionnel qui est au cœur du contrat social : opportunités sur le marché du travail, fiscalité et protection sociale.
Pour plus d'informations sur le Rapport régional sur le développement humain 2021 (en anglais et en espagnol).
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À propos du RDH régional : Ce quatrième Rapport sur le développement humain pour l'Amérique latine et les Caraïbes est une publication éditoriale indépendante commandée par le PNUD. Ce rapport a été réalisé avec le soutien financier de l'Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID) et de l'Agence andalouse de coopération internationale au développement.
Contact avec la presse :
Ana Maria Currea, Cheffe des communications, PNUD Amérique latine et Caraïbes, ana.maria.currea@undp.org
Vanessa Hidalgo, Conseillère en communication, PNUD Amérique latine et Caraïbes, Vanessa.hildago@undp.org