Les jeunes filles améliorent leurs connaissances sur le VIH grâce à l’Internet
22 novembre 2013
Depuis 2 ans, 3 jours par semaine, la jeune Nichella Gankama, 18 ans, traverse la principale avenue de Gamboma (la nationale 2) pour se rendre au cyber espace du centre des filles et femmes de la localité, à l’instar de nombreuses autres jeunes filles de Gamboma.
Tôt le matin, dès l’ouverture de ce centre construit par le PNUD avec l’appui de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique, on les retrouve assises devant un ordinateur en train de faire des recherches, consulter leurs mails, tweeter, aller sur Facebook ou simplement apprendre l’informatique.
Contrairement à la téléphonie mobile, l’accès à l’Internet est encore limité en raison du coût des fournitures d'accès excessifs des fournitures et des services notamment pour les jeunes, en République du Congo. Selon le rapport mondial sur le développement humain 2013 du PNUD, le taux des abonnées à la téléphonie était de 94% tandis que seul 5% de la population utilisent internet et 5% possédait un ordinateur portable.
« On avait vraiment des difficultés pour apprendre l’informatique à Gamboma et combien de fois l’Internet. Les centres n’étaient pas nombreux et avoir un ordinateur était un luxe. Grace à ma curiosité et ma volonté d'apprendre j’utilisais, sans maitrise, l’ordinateur d’un cousin. C’est ça mon premier contact avec un ordinateur. Mais c’est grâce à ce centre que j’ai approfondi mes connaissances de l’outil informatique et découvert ce que c’est que l’Internet. Ici, j’ai appris à faire des recherches… je connais pas mal des choses, aujourd’hui», explique Nichella Gankama, est élève au Lycée Henri Lopes de Gamboma.
En 2009, l’appui du PNUD a permis d’installer un cyberespace d’une capacité de 5 ordinateurs pour les recherches et dans le but d’initier les jeunes filles à l’informatique et Internet.
La même année, 40 meilleures jeunes filles des collèges et du Lycée de Gamboma ont été formées à l’utilisation des ordinateurs et à l’Internet dans le cadre du projet "Prévention du VIH/Sida chez les femmes et les filles dans les zones urbaines et rurales en République du Congo, avec un accent particulier dans les zones frontalières avec la République Démocratique du Congo, la Centrafrique, le Gabon et le Cameroun".
Ce projet est le fruit d’une collaboration entre le PNUD et l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le Sida (OPDAS). Le PNUD a assuré le soutien financier et l’assistance technique. Le but de cette action était de réduire la fracture numérique des jeunes, notamment des filles, ce qui n’est pas facile dans un pays où le taux d’accès des populations à l’électricité est de 37%.
«Lorsque le cyberespace a ouvert ses portes le 23 octobre 2009, les jeunes filles étaient réticentes et certaines même étonnées de voir un ordinateur. Les quelques enseignants qui fréquentent aussi ce centre nous donne des échos du travail de nos internautes filles. Grâce aux recherches qu’elles font ici, elles arrivent à surprendre leurs enseignants », indique Christian Kouyakaba, le Volontaire des Nations Unies en charge du centre.
«Beaucoup de choses ont changé parce que ma capacité intellectuelle a changé. Je suis maintenant bien outillée à travailler sur l’ordinateur et sur Internet. J’ai même une adresse électronique avec laquelle j’échange des mails avec mes grands frères qui sont à l’extérieur et mes camarades », se félicite Nichella Gankama.
Aujourd’hui, on compte 25 autres jeunes filles qui y sont inscrites et elles apprennent les fonctions de base de l’ordinateur et la navigation sur Internet.
Deux cyberspaces de même modèle sont aussi implantés à Ewo (département de la Cuvette-Ouest) et à Kinkala (Département du Pool). Un don de matériel informatique et d’accès à internet a été également offert à la Préfecture du département de la Cuvette.
Le succès des centres pour femmes et filles est tel que le PNUD et l’OPDAS envisagent d’élargir l’initiative et de créer des cyberspaces pour les jeunes filles à travers tout le pays.
«Beaucoup de choses ont changé parce que ma capacité intellectuelle a changé. Je suis maintenant bien outillée à travailler sur l’ordinateur et sur Internet. J’ai même une adresse électronique avec laquelle j’échange des mails avec mes grands frères qui sont à l’extérieur et mes camarades »Nichella Gankama.