Akissi et les siens ont bénéficié des réalisations du Projet d’Appui à la réintégration des personnes déplacées/retournées et à la cohésion sociale. Il s’agit d’une initiative mise en œuvre à l’Ouest et au Sud-ouest de la Côte d’Ivoire dans les localités de Guiglo, Blolequin, Toulepleu, Zouan Hounien et Danané. Les populations de ces localités ont durement été éprouvées par la décennie de crise que le pays a connue.
K. Akissi, cheffe de ménage ayant six personnes à charge vit dans le village de Outouké dans le département de Tabou. Avant la crise, « je vivais avec mes enfants chez la grande sœur de mon mari, où, il nous avait laissé afin de regagner Abidjan où il avait son activité de commerce de bijoux et de vente de pagnes à Adjamé » confie-t-elle.
Suite à la crise, Akissi, ses enfants et sa belle-sœur se sont réfugiés au Libéria sans son mari. Malheureusement, sa belle-sœur est décédée en exile un (01) an après leur arrivé des suites d’une courte maladie.
Face aux conditions difficiles de vie au camp des réfugiés ivoiriens au Libéria, et aussi pour sauver l’avenir de ses enfants, Akissi décide de rentrer en Côte d’Ivoire après six ans, soit le 28 juin 2017.
« A notre retour, la maison de ma belle-sœur où nous dormions était tombée et jusque-là, nous n’avons pas de nouvelle de mon mari ni d’un quelconque parent. Nous ne savions donc pas où dormir quand nous avons été accueillis par une camarade de quartier qui habitait une maison de fortune de 02 pièces avec ses 03 enfants. La maison était construite en banco et couverte de bâche noir. Nous étions au total 11 personnes à l’occuper. Je dormais avec mes enfants au salon et elle avec ses enfants dans la chambre. La maison était exiguë et en temps de pluie on souffrait encore plus car celle-ci coulait par endroits. Souvent, certains enfants dormaient chez les voisins en raison d’un manque de place. C’est dans ce contexte que nous avons été informés du lancement du projet de construction d’abris au profit des rapatriés vulnérables par le Projet d’Appui à la réintégration des personnes déplacées/retournées et à la cohésion sociale ».
Financé par la République Fédérale d’Allemagne et mis en œuvre par le PNUD, ce projet dans une approche intégrée d’interventions de relèvement précoce et de développement, a oeuvré à réduire la vulnérabilité socioéconomique des personnes déplacées et retournées ainsi que les communautés d’accueil à travers le renforcement de la cohésion sociale et la réintégration socioéconomique, dans un environnement sécurisé.
« Nous nous sommes inscrits auprès de la chefferie du village afin de bénéficier d’un abri. Quelques semaines plus tard, quand j’ai appris que j’étais retenue et que j’ai vu mon nom sur la liste des retenus affichée dans le village, j’ai pleuré et dansé de joie. J’étais déterminée et pressée de déménager car la maison d’accueil présentait au fil des jours beaucoup de risques. La preuve, 02 semaines après notre déménagement, une partie de la maison s’est écroulée sur notre tutrice et ses enfants. En guise de reconnaissance nous l’avons hébergée pendant quelques temps avant qu’elle ne reconstruise sa maison qu’elle habite actuellement. Heureusement que ma tutrice avait déjà regagné une autre maison »
A l’instar de K. Akissi, dans le cadre de la composante, restauration des moyens d’existence du projet, 849 personnes dont 68 % de femmes ont bénéficié de conditions dignes d’hébergement à travers la construction de 149 abris et latrines.
Akissi conclut ainsi « Aujourd’hui, je vis dans une maison plus confortable, aérée et qui m’appartient. Je suis à l’aise avec mes enfants. Nous n’avons plus de soucis de maison. Même s’il y’a d’autres problèmes qui demeurent, mais au moins, on sait où reposer la tête la nuit. C’est vraiment un ouf de soulagement et je remercie du fond du cœur l’Allemagne, le PNUD et tous ceux qui nous ont aidé à avoir ce toit ».