Cette étude vise à renforcer la prise en compte du genre dans le processus d’adaptation aux changements climatiques des communautés rurales. Des zones pilotes tels que : Napié, Lolobo, Grand Bereby, Ahounianssou et Yacolidabouo ont été choisies pour évaluer le potentiel d’adaptation des femmes relativement aux impacts des changements climatiques sur les cinq secteurs très vulnérables que sont l’agriculture, l’utilisation des terres, les ressources en eau, la santé et l’érosion côtière. Il en ressort que les femmes ressentent fortement les impacts du changement climatique sur leurs activités agricoles en termes de production et d’accès aux ressources foncières, mais également sur leur santé et leurs activités domestiques à travers les difficultés d’accès à l’eau potable qui rendent plus longue et plus pénible la corvée d’eau.

Dans toutes ces localités, les impacts des changements climatiques induisent des stratégies de diversification/ association des cultures par les femmes, sur des terres de plus en plus éloignées et peu ou pas encadrées par les institutions, limitant ainsi fortement leur potentiel d’adaptation aux impacts des changement climatiques. Ces impacts entrainent également une baisse de la disponibilité des ressources en eau avec des niveaux et des déclinaisons variables en fonction des régions. Au niveau de la santé, la recrudescence de certaines pathologies telle que le paludisme, la fièvre typhoïde, le rhume et la toux, surtout chez les enfants, ont été identifiés comme des conséquences liées au climat. Il a également été noté que, très peu d’actions intègrent le genre et le changement climatique du fait de la faiblesse des connaissances en matière des impacts des changements climatiques et de prise en compte du genre dans la plupart des structures visitées. Il n’existait d’ailleurs aucune délégation climatique dans les cinq régions visitées.

Au regard de ces données, il ressort que le potentiel d’adaptation des femmes de ces localités face aux changements climatiques est de moyen à faible en fonction des réalités sociales et des opportunités. Bien que les initiatives de réponse des femmes pour faire face aux effets du climat et se maintenir dans leurs activités et leur communauté démontrent de leur capacité en tant qu’acteur de changement et de développement, elles ne bénéficient pas suffisamment du soutien de la communauté et des institutions (sociales et publiques).