Discours de l'Administrateur du PNUD à l'occasion de la session annuelle du Conseil d’administration de juin 2022
6 juin 2022
Seul le prononcé fait foi
- Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d’administration, chers collègues et amis. J’ai l’immense plaisir de vous retrouver ce jour à l’occasion de la session annuelle du Conseil d’administration du PNUD, du FNUAP et de l’UNOPS pour l’année 2022.
- Excellences, nous tous ici présents aujourd’hui avons été témoins des nombreux défis et risques qui se posent dans notre monde. Mais peut-être jamais autant qu’à l’heure actuelle. Nous sommes confrontés à des pressions exercées sur notre planète du fait d’un changement climatique et d’un appauvrissement de la biodiversité qui sont sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ces pressions pourraient ébranler les fondements de notre monde tel que nous le connaissons.
- De nombreux pays restent enlisés dans la guerre, au bord de la famine ou en proie à des maladies. Ils subissent de multiples épreuves titanesques que l’on pensait révolues dans un contexte de progrès mondiaux. En 2022, non moins de 323 millions de personnes pourraient faire face à une famine aiguë. Le nombre de personnes au bord de la famine dans la région du Sahel en Afrique a décuplé depuis 2019.
- Certes, nous apprenons à vivre avec la COVID-19, mais le traumatisme de la perte inattendue de millions de vies humaines quant à lui ne disparaîtra pas, tout comme les conséquences subies par les économies qui ont été dévastées. Pendant la pandémie, la dette s’est accumulée plus rapidement que durant de la Grande Dépression. L’augmentation du coût du service de la dette coïncide avec l’érosion continue du PIB et des recettes des pays à faible revenu et des pays émergents, avec un résultat probable : des progrès beaucoup plus lents sur tous les Objectifs de développement durable (ODD).
- Excellences, tant que tout le monde ne bénéficie pas du développement ainsi que des libertés plus larges et de la sécurité humaine dont il s’accompagne, le progrès humain restera instable et incomplet. Cette période particulièrement difficile nous soumet à une épreuve de changement, qui est aussi perturbante que déroutante. Mais pas sans précédent. Le monde en a connu par le passé.
- Fruit de la guerre, l’Organisation des Nations Unies est née d’une épreuve similaire. Ses fondateurs voulaient qu’elle représente les plus belles aspirations de l’humanité. Ils entendaient consolider et maintenir la paix mondiale par le dialogue et le développement, établir des droits et des principes clairs, et créer un espace commun où l’humanité pourrait explorer les nombreuses possibilités pour elle de se réinventer. Ces objectifs demeurent les nôtres et la source de notre espoir aujourd’hui.
- C’est fort de cela que je vais aborder de trois grands points aujourd’hui. Premièrement, nous devons investir dans le développement, de manière systématique et à grande échelle, sachant qu’aucun pays ne peut se permettre de renoncer aux ODD. Deuxièmement, nous ne saurions séparer le développement des crises, car la sortie d’une crise dépend du développement. Troisièmement, en tant qu’organisation de développement qui produit des résultats dans un monde en crise, le PNUD est bien placé pour relever ces défis.
Le développement dans un monde déchiré par des crises
- Excellences, par-dessus tout, le PNUD considère le développement comme la voie à suivre, celle qui répond aux priorités immédiates tout en nous menant vers l’avenir. Le PNUD a bien conscience que la portée et la qualité du développement sont essentielles. Et que le développement est une série de choix. Si ceux-ci sont mauvais, ils mènent à des crises. S’ils sont judicieux, ils transforment notre monde pour le mieux.
- Je voudrais, pendant un instant, vous faire part de mes réflexions sur le développement et les crises, à la lumière de notre expérience et du contexte actuel, de notre présence locale et mondiale et de nos aspirations pour l’avenir. Par convention, beaucoup d’entre nous considèrent souvent le développement et les crises comme deux situations distinctes, qui parfois alternent. Les pays se développent, à moins qu’ils ne plongent dans une crise, et l’objectif à ce moment-là est alors de rétablir le développement. Cette dichotomie soignée nous arrange bien, mais est-elle vraie ? Est-elle indiquée ?
- Excellences, la définition des victimes d’une « crise » évolue. Les approches aussi doivent évoluer. Si la plupart des pays continuent de se focaliser sur le développement, aucun pays n’est actuellement totalement épargné les crises, qu’il s’agisse de la pandémie, du fardeau de la dette, de la fracture de la cohésion sociale, de l’urgence climatique, de la hausse des prix des produits de base ou encore de certains voire de l’ensemble de ces phénomènes. Nombreux sont les facteurs et orientations qui font fi des solutions traditionnelles distinctes qui tentent de résoudre les problèmes de manière linéaire à mesure qu’ils se posent. Nous devons renforcer la résilience et nous attaquer aux causes profondes des crises, et nous devons le faire de manière globale, à l’échelle des systèmes de développement.
- Au PNUD, l’une des principales organisations de développement du monde, nous avons entrepris de repenser la façon d’infléchir la courbe du développement dans un monde déchiré par des crises. Nous savons que le développement est le seul moyen de prévenir les crises et de rester résilients lorsqu’elles éclatent. Les pays confrontés aux crises les plus aiguës partent souvent avec un déficit de développement qui s’aggrave au fil du temps. Le développement en situation de crise est le seul moyen réel de sortir d’une spirale descendante de souffrances et de préjudices.
- Je me réfère au Secrétaire général, qui a récemment déclaré : « à un moment où les conflits mondiaux ont atteint leur paroxysme depuis la création des Nations Unies, les données montrent qu’investir dans le développement est le meilleur moyen de prévenir les crises et de maintenir la paix internationale ».
- Permettez-moi de présenter deux exemples de la manière dont cela se traduit dans les crises les plus graves du monde aujourd’hui. L’une de ces crises sévit depuis des décennies, et l’autre a éclaté cette année. La première est la crise en Afghanistan, où le PNUD montre comment le rétablissement des moyens de subsistance et le redressement des économies locales grâce à des interventions communautaires peuvent aider à retrouver l’espoir et la dignité. La protection des droits humains fait partie intégrante de cette démarche, la priorité allant aux droits des femmes et des filles. Notre approche étant basée sur les zones, elle est taillée à la mesure des localités concernées. Conjuguée à des interventions sectorielles spécifiques, elle aide les communautés à se relever et à renforcer leur résilience.
- Dans le contexte du Cadre d’intervention transitoire des Nations Unies et du Fonds d’affectation spéciale pour l’Afghanistan établi par le PNUD pour servir de plateforme de collaboration, 17 institutions du système des Nations Unies travaillent ensemble et avec 65 partenaires non gouvernementaux à la mise en œuvre d’initiatives conjointes dans les huit régions du pays. Ces efforts sont déployés en coordination avec le Fonds d’affectation spéciale pour la réponse humanitaire en Afghanistan sous la houlette du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général et du coordonnateur résident et humanitaire. À ce jour, nous avons touché plus de 5 millions d’Afghans. Les programmes de travail contre rémunération permettent de remettre en état l’approvisionnement en eau et d’injecter dans les communautés locales les fonds dont ils désespérément besoin. La restauration des systèmes d’irrigation bénéficiera à 350 000 personnes. Nous avons aidé 3 000 petites entreprises dirigées par des femmes à suivre des formations et à recevoir des subventions, ce qui a un effet multiplicateur dans la mesure où ces entreprises embauchent souvent d’autres femmes. Sous réserve de la disponibilité de fonds, nous entendons accorder ce soutien à 50 000 entreprises dirigées par des femmes d’ici la fin de l’année.
- Le deuxième exemple est, bien sûr, la crise en Ukraine, le plus récent foyer de souffrances humaines et de douleurs. Dans un pays qui a été un grenier pour le monde, jusqu’à 90 % de la population courent le risque de basculer dans la pauvreté, et une génération d’acquis en matière de développement pourrait être perdue. C’est pour prévenir ce revers dramatique que le PNUD s’est engagé sans retenue à soutenir le Gouvernement ukrainien et la réponse humanitaire menée par les Nations Unies. Dès le premier jour, des mesures efficaces ont été prises rapidement dans le cadre de la réponse immédiate du PNUD en renforçant l’accès aux populations touchées et en nouant des partenariats locaux avec les autorités, les collectivités locales et les partenaires de développement.
- Tous nos efforts contribuent directement au plan national de relèvement, et sont déployés en coordination avec plus de 17 institutions sœurs du système des Nations Unies et avec le soutien des partenaires de développement, dont certains sont présents à cette réunion de notre Conseil d’administration. Nous aidons les institutions et les populations à renforcer leur résilience tout en préservant les acquis du développement et en mettant en place les conditions du relèvement. À titre d’exemple, l’expansion de la digitalisation des services essentiels a permis de traiter 500 000 demandes d’hébergement d’urgence et d’indemnités mensuelles de subsistance.
- Dans diverses localités, nous avons mis en place des centres polyvalents où petites et moyennes entreprises peuvent trouver un appui financier et technique pour délocaliser et reprendre leurs activités. Des supports d’information sur l’assistance juridique largement diffusés et traitant de questions telles que le passage des frontières sont dotés de codes QR qui donnent directement accès à de l’assistance juridique gratuite. Les Ukrainiens ont besoin de toutes ces formes d’aide — et plus — pour survivre maintenant et réparer leur avenir.
Être à la hauteur des perspectives de changement
- Aujourd’hui, je parlerai des possibilités de changement et de choix et de la capacité à se réinventer, car au PNUD, ces possibilités demeurent notre raison d’être. Personne n’aurait pu prédire ce qui se passe aujourd’hui. Mais je suis convaincu que le PNUD, grâce à votre soutien indéfectible, est, à bien des égards, bien préparé à toutes les éventualités, maintenant et à l’avenir. L’année 2021 a marqué la fin de notre Plan stratégique 2018-2021, que nous avions baptisé #NextGen UNDP, et tous les indices pointent une organisation en pleine transformation. Le PNUD a tiré pleinement parti de sa présence mondiale et mis à contribution ses partenariats de confiance pour accorder une plus grande attention aux opportunités et aux risques associés au développement, et pour se réoutiller en conséquence
- Plus que jamais, le PNUD est en mesure d’impulser un développement qui se veut inclusif et durable, de gérer les revers et de relier les deux afin que les populations mènent des vies plus sûres non seulement maintenant, mais aussi à long terme. Selon le récent rapport du réseau MOPAN (Réseau de mesures des performances des organisations multilatérales), le PNUD gère bien un contexte turbulent, s’aligne sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et fait preuve d’une grande résilience et d’un nouveau dynamisme. Lorsque la pandémie a éclaté, le PNUD s’est rapidement adapté, réorganisant ses programmes et ses ressources, achetant sans délai les fournitures nécessaires pour faire fonctionner les systèmes de santé de manière soutenue, aidant 82 pays à adopter des systèmes de suivi de la vaccination, et assurant la coordination de la réponse socioéconomique des Nations Unies.
- Grâce à des investissements dans de nouveaux programmes ainsi que dans la population, les partenariats et les pratiques opérationnelles, le PNUD a gagné en souplesse et en efficacité. Nous sommes une organisation qui, non seulement envisage un monde plus prospère et stable, mais impulse aussi la réflexion, l’innovation et l’action pour y parvenir, touchant des dizaines de millions de personnes et une pléthore de pays. Bien entendu, cela traduit un hommage à notre personnel et à nos nombreux partenaires, défenseurs et donateurs qui ont accompagné notre processus de changement.
- Quelques chiffres témoignent de l’impact de l’action du PNUD :
- De 2018 à 2021, 71 millions de personnes dans 36 pays ont gagné accès à des services essentiels.
- Dans le cadre de la riposte à la COVID-19, le PNUD a renforcé les compétences de plus de 1,3 million d’agents de santé, en ayant recours à des approches numériques, vertes et inclusives.
- Depuis le début de la pandémie, 82 pays ont adopté plus de 580 solutions numériques pour le commerce électronique et la gouvernance électronique, élargissant ainsi l’accès aux services de base, en particulier pour les personnes laissées de côté.
- 100 pays ont placé les ODD au centre de leurs plans nationaux et infranationaux de développement.
- Sur les 92 versions révisées des plans d’action nationaux pour le climat, 90 % ont revu à la hausse l’ambition des pays en matière d’atténuation, et 96 % l’ambition dans le domaine de l’adaptation.
- Dans 13 pays seulement en 2021, 3 millions de personnes déplacées ont bénéficié de solutions durables visant à garantir une sécurité durable, la liberté de circulation et le bien-être.
- Ces chiffres sont cohérents et montrent comment des investissements consacrés régulièrement à un PNUD nouvelle génération (#NextGenUNDP) ont produit des résultats. Le défi consiste maintenant à tirer le meilleur parti de notre panoplie de compétences et de notre présence dans les pays. Excellences, vous nous avez donné mandat pour le faire en approuvant notre Plan stratégique 2022-2025. Des investissements à la hauteur de ce mandat peuvent aider le PNUD à réaliser son potentiel de collaboration avec les communautés et les pays pour déterminer les évolutions prochaines dans le monde.
- Notre plan 2022-2025 baptisé #FutureSmartUNDP (un PNUD intelligent face à l’avenir) place la barre haut, comme en témoigne un ensemble d’objectifs monumentaux que nous savons ambitieux, mais que nous considérons aussi comme étant le moins que nous puissions faire pour atténuer les risques de crise et réaliser des progrès qui comptent vraiment sur le front du développement. Ces objectifs n’incombent pas qu’au PNUD, mais nous déploierons nos atouts programmatiques et opérationnels pour aider à les réaliser. Et nous nous ferons constamment le porte-voix de ces nombreux autres partenaires qui peuvent aider à les atteindre. D’ici à 2025, notre mission sera de permettre à 100 millions de personnes de sortir de la pauvreté multidimensionnelle, à 500 millions de personnes d’avoir accès à une électricité propre et abordable, et à 800 millions de personnes de participer à des élections. Nous aurons aussi pour mission de mobiliser 1 000 milliards de dollars de financements publics et d’investissements privés à l’appui des ODD.
- Je reviendrai plus amplement sur quelques-unes des avancées rapides que nous avons déjà accomplies sur le Plan stratégie 2022-2025, qui a pris effet il y a tout juste quelques mois. Mais tout d’abord, je souhaiterais vous faire part de trois observations transversales qui font écho aux résultats que nous avons obtenus au titre de notre Plan stratégique 2018-2021, en me fondant pour cela sur le rapport annuel que je vous présente aujourd’hui.
Tout d’abord, le PNUD a entrepris de redéfinir la manière dont on réalise un développement qui associe réalités locales et mondiales.
- Le développement est réalisé au niveau local, sous la forme de services et d’emplois, d’élections et de collaboration communautaire. Mais les forces qui le déterminent se trouvent à l’échelle mondiale. Dans le cadre de ses activités au sein des pays, le PNUD cherche à tirer le meilleur parti des opportunités de développement locales et mondiales tout en maîtrisant les risques et les contraintes. De plus en plus, nous portons le local au niveau du mondial afin de formuler des réponses plus globales, plus systémiques et internationales qui accélèrent le développement et limitent les revers de fortune.
- Notre travail sur le financement du développement montre comment le local et le mondial se recoupent. Le PNUD dirige les efforts déployés à l’échelle du système des Nations Unies pour aider les pays à élaborer des cadres de financement nationaux intégrés. Ces cadres sont spécifiquement conçus pour soutenir la réalisation des ODD et sont en cours de mise en œuvre dans plus de 80 pays. Ils contribuent à améliorer la qualité, les volumes et la finalité des fonds publics et privés, tant nationaux qu’internationaux, et à renforcer les capacités tant nécessaires à la planification formelle du financement. Ils débrident par ailleurs l’innovation nationale. À titre d’exemple, Cabo Verde a lancé la première plateforme mondiale de financement durable de l’économie bleue. La Bourse des valeurs mobilières de la Mongolie a publié des directives pour aligner les opérations de plus de 200 sociétés privées représentant une capitalisation boursière de 2 milliards de dollars sur des principes de durabilité.
- Nous nous engageons déjà sur la prochaine étape de ce travail. Le PNUD, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Union européenne et des gouvernements partenaires ont lancé ensemble le nouveau Fonds pour les cadres de financement nationaux intégrés. Ce fonds permettra à plus de 80 pays d’obtenir des technologies, des compétences et des outils, et d’approfondir la coopération entre les acteurs publics et privés ainsi que la société civile.
- Parallèlement, le portefeuille de financements pour le développement du PNUD continue d’évoluer rapidement grâce au rôle de premier plan joué par note organisation dans l’émission d’obligations pour le développement durable et d’obligations vertes. Avec notre appui, la Banque de développement du Rwanda prépare sa première obligation verte en vue d’injecter environ 50 millions de dollars dans les énergies renouvelables, les transports non polluants, l’eau durable, la gestion des déchets et la préservation de la biodiversité. La Nouvelle Banque de développement a émis une obligation liée aux ODD de 750 millions de dollars, marquant ainsi la première fois qu’une banque multilatérale de développement applique les normes du programme « SDG Impact » du PNUD pour les émetteurs d’obligations ainsi que la taxonomie du financement des ODD. L’Ouzbékistan est devenu le premier pays de sa région à émettre une obligation souveraine pour les ODD. L’obligation ODD du Gouvernement mexicain, la première de ce type, en est maintenant à sa deuxième émission, qui a permis de lever plus de 1,3 milliard de dollars.
- La digitalisation étant en train de transformer notre monde, le PNUD exploite son potentiel comme force d’autonomisation des peuples et de la planète. Après nous être focalisés dans un premier temps sur le déploiement rapide de solutions numériques nous permettant de nous adapter à un monde « confiné » pendant la pandémie, nous avons agi sans tarder pour aider les pays à accélérer la transformation numérique. Seize pays ont commencé à définir la manière dont des solutions numériques « pansociétales » pouvaient accélérer à la fois la reprise après la COVID-19 et la poursuite des ODD. La Mauritanie a créé une agence nationale du numérique ; la Grenade et la Dominique ont adopté de nouvelles stratégies nationales relatives au numérique. Le Tadjikistan a digitalisé les services de 74 bureaux d’état civil afin d’améliorer l’enregistrement des naissances, des décès et d’autres faits d’état civil pour plus de 450 000 citoyens. Après que le PNUD a aidé à créer un bureau d’immatriculation au sein de l’Autorité kenyane des micro et petites entreprises et fourni des outils numériques, ledit bureau a immatriculé 12 185 entreprises.
- Conscient que la technologie présente des risques parallèlement aux avantages qu’elle procure, le PNUD a noué de nouveaux partenariats avec l’Union internationale des télécommunications, la Digital Public Goods Alliance et l’Alliance EDISON afin de définir des normes mondiales prospectives pour la prévention de préjudices potentiels. Le PNUD place les droits humains et l’inclusion au cœur de son travail sur le numérique, se fondant pour cela sur les six principes directeurs de notre nouvelle stratégie numérique.
- Le changement climatique est probablement l’archétype des sources de préoccupation de portée locale à mondiale et de mondiale à locale. Grâce à la Promesse climatique du PNUD, un plus grand nombre d’économies ont aujourd’hui emprunté la voie de l’adaptation et de la décarbonisation. En 2021, la Promesse climatique a permis d’atteindre des niveaux d’ambition sans précédent en matière d’atténuation et d’adaptation dans les contributions déterminées au niveau national établies au titre de l’Accord de Paris. Mais surtout, des pays procèdent déjà à la mise en application de leurs plans climatiques. En Indonésie, le PNUD travaille en étroite collaboration avec des partenaires tels que la Banque mondiale pour aider le gouvernement à mettre en œuvre des instruments reposant sur les mécanismes du marché qui l’aideront à atteindre les objectifs climatiques énoncés dans la contribution déterminée au niveau national. Cette collaboration porte sur l’appui à l’adoption d’un plafond carbone et d’une taxe carbone susceptibles de ralentir les émissions et de générer des recettes. C’est un exemple précoce de la façon dont les contributions déterminées au niveau national peuvent impulser aussi bien l’action climatique que l’action pour le développement, une possibilité que le PNUD examinera de manière plus approfondie à l’avenir.
- La détermination du PNUD à galvaniser l’appui du public à l’action climatique s’est vue dans notre campagne baptisée Dear World Leaders menée en prélude aux négociations mondiales de Glasgow sur le climat de 2021. Cette campagne a inspiré des personnes aux quatre coins du monde à exhorter leurs dirigeants à agir, et a glané au passage un prix Webby. Selon les suffrages exprimés par des personnes dans plus de 70 pays, un prix Webby est considéré comme la plus grande distinction sur Internet.
- L’année 2021, qui a suscité des inquiétudes croissantes autour de l’urgence climatique, a été une année charnière pour impulser les changements profonds dont ont besoin les systèmes énergétiques. Le PNUD s’est associé à l’initiative Sustainable Energy for All et au Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies pour organiser le premier sommet mondial des Nations Unies sur l’énergie en 40 ans. Sommet qui a vu des gouvernements et des entreprises annoncer des contributions d’un montant total de 600 milliards de dollars à l’appui de nouveaux investissements dans des énergies universelles et durables.
- Le PNUD a adopté une position audacieuse en plaidant pour la réforme des subventions aux combustibles fossiles, un enjeu crucial pour le climat et le développement dans de nombreux pays. Notre nouveau simulateur de réformes des combustibles fossiles examine les données au niveau des pays afin de déterminer comment les subventions peuvent être affectées à différentes priorités de développement. C’est un exemple de la manière dont des solutions de développement intégrées, qui en l’occurrence recoupent les objectifs climatiques, financiers et socioéconomiques, peuvent ouvrir de multiples voies vers le progrès.
Deuxièmement, le PNUD aide à combler les lacunes persistantes et systémiques en matière de développement qui laissent des populations vulnérables sur la touche.
- La vulnérabilité est devenue un leitmotiv dans le monde. Les risques s’aggravent sur de nombreux fronts. Les personnes qui sont confrontées à de multiples sources de vulnérabilité sont les plus susceptibles d’être laissées de côté. Le PNUD aide les pays à maintenir les filets de protection sociale et à les étendre dans l’optique d’assurer la protection sociale pour tous
- Pendant la pandémie, nous avons soutenu les mesures prises concernant le marché du travail afin de protéger près d’un million d’emplois, et nous avons volé au secours de quelque 56 000 petites et moyennes entreprises. Au Viet Nam, notre soutien à la digitalisation du système d’assistance sociale a permis de changer radicalement la donne pour ne laisser personne de côté, en améliorant la fourniture d’une protection sociale à plus de 27 millions de personnes à hauteur de 1,4 milliard de dollars. Dans 73 pays, nous aidons à faire en sorte la protection sociale tienne compte des sexospécificités tout en ouvrant des perspectives pour les entreprises dirigées par des femmes. Le Pérou, par exemple, a adopté un cadre pour le système national de soins afin de garantir aux femmes un travail décent, une protection sociale et des services essentiels.
- Notre partenariat avec l’Organisation internationale du Travail en vue de jeter les bases de la protection sociale couvre désormais 88 pays et contribue à réaliser la promesse faite par le Secrétaire général d’un Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale pour une transition juste. D’ici à 2030, nous travaillerons avec d’autres institutions du système des Nations Unies, les États membres et des partenaires sociaux pour créer 400 millions d’emplois, principalement dans l’économie verte, dans l’économie numérique et dans l’économie des soins, en mettant l’accent sur le travail informel. Nous chercherons également à étendre les socles de protection sociale à 4 milliards de personnes.
- Excellences, l’une des lacunes les plus persistantes que nous observons dans notre monde en ce moment réside dans la réponse aux crises. Le PNUD attache du prix à un relèvement d’après-crise qui non seulement apporte une aide ponctuelle, mais établit aussi un pont qui mène à l’espoir, à la dignité et à un sentiment de sécurité. Au Yémen, par exemple, plus de personnes meurent du manque de nourriture et de soins de santé que de la guerre qui y a cours. En 2021, le PNUD a contribué à créer possibilités de gagner des revenus pour 352 000 personnes. Très vite, les retombées ont été visibles, ces personnes ayant commencé à constituer des actifs productifs et à redynamiser l’économie locale. Nous avons également fourni des services de santé, d’éducation et d’énergie à 4,5 millions de personnes tout en aidant les institutions nationales à renforcer leurs capacités à rétablir et maintenir les services.
- Dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, notre point de départ ne consistait pas seulement à atténuer les conséquences de la violence extrémiste, mais aussi à analyser les raisons de ce phénomène et à apporter des réponses en conséquence. Une équipe conjointe du PNUD et du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix de l’ONU a constaté que la réponse était en partie un échec du développement. Les données détaillées dont disposait l’équipe sur les besoins urgents en matière de développement social et humain ont conduit à un changement de politique nationale en vue d’étendre les programmes sociaux à cette région.
- Une nouvelle initiative de très grande envergure dans la région du Sahel repose sur un réseau de partenariats associant le PNUD, d’autres institutions du système des Nations Unies, des gouvernements, des organisations multilatérales et des acteurs du secteur privé. Ensemble, nous élargissons l’accès à l’énergie, en rétablissant les liens sociaux dans les communautés touchées par des conflits, en s’attaquant aux risques sécuritaires liés au climat et en donnant aux jeunes Sahéliens les moyens de créer de nouvelles entreprises.
- Conscient du lien entre crises et développement, le PNUD a approfondi ses opérations de prévention des crises dans ses portefeuilles de programmes. Nous avons aidé à rendre les élections plus sûres et plus dignes de confiance en 2021, par exemple, grâce à un investissement de 42 millions de dollars dans la gestion rigoureuse et transparente des élections pour prévenir les litiges et éviter des crises. La collaboration avec 40 pays a permis d’élargir l’utilisation d’outils numériques et d’autres outils pour mettre fin aux discours haineux corrosifs, notamment par le biais de la plateforme iVerify qui lutte contre la désinformation numérique et a été qualifiée de bien public numérique par la Digital Public Goods Alliance.
- Pour prévenir l’aggravation des risques économiques liés à la pandémie dans 10 pays des Caraïbes orientales, le PNUD a apporté un encadrement et des aides financières aux petites entreprises touristiques durement touchées. Dans le cadre d’un projet « tourisme du futur », les acteurs de l’ensemble du secteur ont entrepris de la façon dont ils s’adaptent et prospèrent face à une multiplicité de vulnérabilités.
- Les deux tiers des projets du PNUD mettent explicitement l’accent sur l’égalité entre les sexes, la discrimination et les inégalités entre les sexes faisant partie des plus puissants facteurs d’injustice et de vulnérabilité. Nous remettons de plus en plus en question les normes et les structures qui perpétuent la discrimination, comme je l’expliquerai plus tard en présentant la nouvelle stratégie du PNUD relative au genre.
- L’un des exemples de réduction de l’écart entre les genres est le durcissement continu des lois et des politiques visant à mettre fin aux violences sexistes. Grâce au travail réalisé par le PNUD avec les parlementaires dans le cadre de l’inédite initiative Spotlight de l’Union européenne et des Nations Unies, le Code pénal fédéral du Mexique prend en compte pour la première fois les violences à l’égard des femmes sur les plateformes numériques et dans les médias, un phénomène qui connaît une hausse explosive. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui affiche l’un des taux de violences familiales, sexuelles et sexistes les plus élevés au monde, le Parlement a pris une mesure cruciale et historique consistant à financer la stratégie nationale de lutte contre les violences sexistes et le secrétariat établi à cet effet.
- Nous sommes particulièrement heureux que, en 2021, 96 % des contributions déterminées au niveau national concernant l’action climatique comportaient des dispositions relatives à l’égalité des sexes. Deux fois plus de pays ont pris des engagements soutenant un rôle prépondérant des femmes dans la prise de décisions climatiques et élargissant l’accès aux technologies. Toutes ces avancées montrent comment, en transformant nos économies, nous pouvons également transformer nos sociétés, écologisant nos économies tout en devenant plus inclusifs et plus justes.
Troisièmement, le PNUD est solide sur le plan interne et dans la conduite d’une réforme de l’ONU axée sur les résultats qui profite aux pays.
- Le PNUD est d’ailleurs une organisation bien meilleure qu’il y a tout juste quatre ans. Un bon nombre d’études, d’évaluations et d’audits externes ont confirmé que nous avons pris de nombreuses mesures judicieuses et réalisé des investissements stratégiques pour devenir une organisation prête à relever des défis de développement complexes. Nous avons de nouvelles compétences, de nouvelles offres de services, de nouvelles capacités numériques et de nouvelles ressources en connaissances. Nous gérons les risques avec plus d’efficacité. Les 4,8 milliards de dollars d’exécution des programmes en 2021, niveau le plus élevé depuis plus d’une décennie malgré les énormes pressions de la pandémie, prouvent ce dont nous sommes capables. Pour une organisation sans contributions statutaires, l’exécution d’interventions vitales de développement à hauteur de 4,8 milliards de dollars en 12 mois témoigne de la confiance que les partenaires du PNUD placent en lui.
- Le PNUD est aujourd’hui une organisation qui tire les enseignements de l’expérience. Nous avons appliqué la plupart des recommandations qui se sont dégagées des évaluations indépendantes de nos programmes de pays et ces recommandations ont été prises en compte dans les nouveaux documents de programme de pays. Notre Réseau de politiques mondiales soutient un flux constant de connaissances spécialisées en temps réel dans divers pays et sur diverses questions, et accélère le rythme de l’apprentissage, garantissant que le PNUD reste à l’écoute, souple et attentif aux risques.
- En outre, nous utilisons les leçons que nous tirons de la pratique et de notre réseau unique de projets, de partenaires et de présence dans 170 pays pour élaborer des programmes d’action et mener une réflexion mondiale sur les grands enjeux de développement tels que les inégalités et la durabilité. Nos rapports sur le développement humain, dont la réputation n’est plus à démontrer, continuent d’expérimenter de nouvelles solutions qui sont aujourd’hui plus que jamais nécessaires, y compris un indice de développement ajusté aux pressions exercées sur la planète et un nouveau regard posé sur la sécurité humaine.
- En tant qu’organisation dynamique portée sur les résultats, le PNUD attire certaines des meilleures compétences du monde dans le domaine du développement. La pandémie ayant accéléré de nouvelles méthodes de travail, nous nous efforçons de promouvoir la flexibilité de la main-d’œuvre, le recours aux technologies et une « culture de responsabilisation ». Nous avons mis en œuvre 95 % des recommandations de la phase 1 de notre Stratégie de gestion des ressources humaines à l’horizon 2030 et mis en place une nouveau type de contrat souple. Le succès que nous rencontrons dans le respect de normes élevées de gestion du personnel transparaît dans les niveaux de satisfaction très élevés des membres du personnel, et ce que nous avons pu accomplir en interne sur le plan de la parité est salué au sein du système des Nations Unies et au-delà. La diversité du personnel reste notre atout et elle va grandissante, à la faveur notamment de stages rémunérés, dont 87 % sont accordés à ressortissants de l’hémisphère Sud. Un nouveau programme pour les études supérieures offre une chance unique à de jeunes compétents issus de milieux défavorisés de certains des pays les moins représentés
- Le PNUD est aujourd’hui en passe d’être une organisation totalement numérique, grâce à notre nouvelle stratégie numérique et à notre nouvelle stratégie relative aux données, qui fonctionnent en tandem. Une nouvelle architecture des données est en place, et les équipes de pays des Nations Unies et les gouvernements utilisent déjà notre plateforme Data Futures pour modéliser les différentes politiques envisagées et orienter les investissements. En 2021, cette plateforme a remporté un prix DRIVENxDESIGN. Un réseau de promoteurs du numérique comprenant 120 membres et un nouveau programme de remise en forme numérique permettront d’améliorer l’apprentissage numérique dans les bureaux de pays du PNUD. En outre, la plateforme numérique de connaissances SparkBlue du PNUD est désormais un site à visiter absolument pour les membres du personnel du PNUD et des Nations Unies qui veulent se connecter les uns aux autres et à des experts externes. Elle a abrité les consultations mondiales sur les plans stratégiques de six institutions des Nations Unies en 2021, et depuis 2020 elle a attiré 230 000 visiteurs.
- Notre capacité à réfléchir vite et de façon créative est inhérente à notre succès. L’innovation est intrinsèque à nos méthodes de travail, le Réseau de laboratoires d’accélération du PNUD couvrant 115 pays à partir de 91 sites et consignant plus de 2 000 solutions d’initiative locale utiles à l’ensemble des 17 ODD. Un laboratoire d’accélération en Ouganda, par exemple, a aidé les autorités forestières nationales à ramener les délais de détection des menaces telles que l’exploitation forestière illégale d’un an à un mois. Les Philippines utilisent des données non traditionnelles, telles que les dépenses des ménages consacrées aux produits de consommation emballés, pour prévoir des tendances plus générales dans l’économie.
- L’université Harvard a réalisé une étude de cas sur les laboratoires d’accélération comme exemple d’innovation stratégique au sein de l’Organisation des Nations Unies. Cette étude est destinée à la Harvard Business School. L’Institut de technologie du Massachusetts a salué le PNUD pour avoir créé « un vaste réseau d’écosystèmes qui s’articulent autour de ses laboratoires... Il résout le problème d’accélération dans une démarche de portefeuille, utilisant le pouvoir du collectif, et ce à une échelle inédite ».
- Excellences, à un moment où les besoins et les contraintes budgétaires sont considérables, le PNUD est avant tout une organisation qui gère bien les ressources et les utilise de manière efficace. Notre transparence et notre responsabilité sont d’un niveau élevé, comme l’ont démontré à maintes reprises les audits et les évaluations, et notre réponse aux conclusions de ces audits et évaluations est rapide et approfondie, même dans certains des contextes les plus difficiles du monde. En 2021, nous avons reçu notre seizième opinion consécutive d’audit sans réserve et avons atteint l’équilibre budgétaire pour la cinquième année consécutive.
- Le PNUD a placé la barre haute en matière de contrôle dans le cadre de son partenariat avec le Fonds pour l’environnement mondial, ce qui lui a valu le renouvellement de son accréditation en 2021. Notre niveau d’accréditation auprès du Fonds vert pour le climat a été relevé à la lumière des résultats que nous aidons à obtenir et des suites que nous donnons aux recommandations d’audit et d’évaluation. Pour ces deux fonds mondiaux, le PNUD est un partenaire de choix parce que les pays choisissent ceux avec qui ils veulent travailler, et ils constatent que « le PNUD obtient des résultats ».
- En outre, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a confié au PNUD 546 millions de dollars en 2021, sachant que nous utiliserons chaque dollar à bon escient. Cela se traduit directement par des résultats sur le terrain, comme le versement de leur paie à près de 26 000 agents de santé non gouvernementaux en Afghanistan en octobre 2021 afin de permettre à plus de 2 100 établissements de santé de rester en activité et de fournir des prestations à plus de 3 millions d’Afghans. Avec la guerre en Ukraine, le Fonds mondial a demandé au PNUD de se charger de l’exécution de 30 millions de dollars de dons destinés à lutter contre le VIH et la tuberculose au Bélarus. Nous travaillons avec nos partenaires pour assurer la continuité des services essentiels.
- Les nouveaux atouts du PNUD nous ont aidés à nous accommoder du repositionnement réussi du système des Nations Unies pour le développement, et à le piloter, en obtenant des résultats sur le terrain, là où ils sont le plus utiles. Le Secrétaire général a confié au PNUD la direction technique de la réponse socioéconomique à la COVID-19, pour accompagner l’Organisation mondiale de la Santé sur la riposte sanitaire et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires sur l’action humanitaire. Travaillant en étroite collaboration avec le Bureau de la coopération pour le développement des Nations Unies et les institutions du système des Nations Unies pour le développement, le PNUD a aidé les coordonnateurs résidents à tirer pleinement parti du pouvoir du système des Nations Unies pour réaliser des évaluations socioéconomiques initiales, souvent en partenariat avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Ces mesures ont déclenché une reconnaissance précoce des conséquences générales de la COVID-19 sur le développement, ce qui a contribué à guider les actions menées par les pouvoirs publics dans 81 pays. Une évaluation du Bureau indépendant d’évaluation du PNUD a jugé qu’un « énorme crédit » revenait à ce dernier pour son rôle essentiel dans une riposte coordonnée à la crise qui a permis d’« établir un pont vers le relèvement ».
- En 2021, d’autres reconnaissances du rôle du PNUD dans un système des Nations Unies pour le développement redynamisé ont été exprimées par le MOPAN, qui a conclu que le PNUD a géré le processus de réforme « exceptionnellement bien ». Même si nous sommes l’organisation la plus touchée par le « détachement » du système des coordonnateurs résidents à la suite de la réforme au sein de l’ONU, nous avons consacré des ressources et des compétences considérables pour assurer le succès de cette transition, comme en témoignent les exemples de résultats conjoints qui vous sont présentés ce jour
- Sous la direction du Secrétaire général adjoint des Nations Unies et du président du Groupe des Nations Unies pour le développement durable (GNUD), l’Administrateur du PNUD fait office de vice-président du GNUD et de président du Groupe de base du GNUD. Ce qui démontre l’appui total que le PNUD apporte à un système de développement redynamisé. Au début de 2022, les membres du Groupe de base du GNUD ont souligné son importance dans l’accélération de la réponse socioéconomique à la COVID-19 ; la poursuite de la consolidation des réformes du système de développement ; la réponse aux préoccupations fondamentales du développement telles que le financement des ODD, le changement climatique et la biodiversité ; et les progrès réalisés dans les Plans-cadres de coopération des Nations Unies pour le développement durable.
- En tant qu’organisation ayant des compétences dans tous les principaux aspects du développement, le PNUD continue de mettre ses moyens et ses compétences au service des équipes de pays des Nations Unies, sous la supervision générale des coordonnateurs résidents. Notre soutien aide à relier différentes interventions afin qu’elles s’ajoutent à des solutions intégrées et synergiques bien en phase avec les demandes des pays. Des plateformes de collaboration régionales, sous la houlette du président/Secrétaire général adjoint du GNUD, avec des directeurs régionaux du PNUD et des chefs de commissions économiques régionales comme que co-vice-présidents, suscitent une réflexion stratégique et formulent une vision commune du système remanié des Nations Unies pour le développement
- En sa qualité de président du Comité directeur opérationnel du Fonds conjoint pour les ODD, le PNUD veille à être en mesure de répondre aux enjeux nouveaux et à guider la conception stratégique des initiatives du Fonds, par exemple en lançant un nouvel appel au renforcement de la résilience et à l’élimination des vulnérabilités dans les petits États insulaires en développement. L’appui actif du PNUD au Fonds est également manifeste dans sa participation à 97 programmes conjoints sur 127 dans le monde. Conformément à la vision prospective énoncée dans Notre Programme commun du Secrétaire général, le PNUD continuera de travailler avec le système des Nations Unies pour le développement et au sein du système des Nations Unies afin d’accélérer et d’intensifier les progrès vers la réalisation des ODD. Par-dessus tout, Notre programme commun est un plan visant à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 et à renforcer la capacité du système multilatéral à obtenir des résultats.
- Le PNUD a également continué de jouer activement un rôle prépondérant et d’apporter de l’assistance technique et des moyens humains pour faire avancer le programme du Secrétaire général sur l’efficacité. En 2021, nous avons collaboré avec 119 bureaux de pays et bureaux régionaux des Nations Unies pour finaliser 131 stratégies opérationnelles, à temps pour les objectifs fixés dans le programme. Les services de paie du PNUD ont traité les paiements du personnel de 50 institutions différentes du système des Nations Unies. Dans le cadre de l’appui au système des coordonnateurs résidents, le PNUD a continué d’apporter la contribution au partage des coûts la plus importante de la part d’une seule institution des Nations Unies.
- Le PNUD reste particulièrement fier de ses liens étroits avec le programme des Volontaires des Nations Unies, le Fonds d’équipement des Nations Unies, le Bureau des fonds d’affectation spéciale pluripartenaires et le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud. Comme pour illustrer la valeur de ces relations, en 2021, le Bureau des fonds d’affectation spéciale pluripartenaires a attiré les contributions les plus importantes depuis sa création en 2003. Grâce à une collaboration étroite avec diverses institutions du système des Nations Unies, le Bureau de la coopération Sud-Sud des Nations Unies a dirigé l’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action à l’échelle du système pour la coopération Sud-Sud et triangulaire. Il contribuera à donner sa pleine mesure au potentiel de ces modes de collaboration afin d’aider les pays à mettre fin à toutes les formes de pauvreté et à réaliser les ODD.
Même si le PNUD est outillé pour opérer un changement systémique, les financements doivent suivre pour que nous puissions tenir nos promesses aux pays
- Excellences, j’aimerais maintenant vous parler de la question du financement, pour le PNUD et pour le développement de manière plus générale. Tout d’abord, je tiens à remercier tous nos donateurs qui, malgré un climat de financement difficile, ont maintenu le cap en 2021. Vos ressources ont contribué à produire sur le développement les effets que je viens de décrire — et bien d’autres encore. Le PNUD a reçu au total 5,4 milliards de dollars de contributions en 2021. Les contributions des fonds verticaux et celles des États au titre du partage des coûts ont augmenté. Douze institutions financières internationales ont fourni 308 millions de dollars en 2021, contre 249 millions de dollars en 2020.
- Le PNUD se félicite vivement des 647 millions de dollars de ressources ordinaires (« de base ») qu’il a reçus en 2021. Les ressources de base sont fondamentales pour notre capacité à fonctionner comme institution publique plutôt que comme « agent d’exécution » ou « entrepreneur ». Elles sous-tendent notre approche fondée sur des valeurs, notre présence universelle, notre capacité de réponse en situations d’urgence et notre attachement à la transparence, à la responsabilité et à la supervision. Sur les ressources de base, le PNUD engage 50 millions de dollars par an pour des fonctions indépendantes de supervision et l’appui aux fonctions à l’échelle systémique, notamment le programme des Volontaires des Nations Unies, le Fonds d’équipement des Nations Unies et le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud.
- Pourtant, les ressources de base ne représentaient que 12 % des ressources totales en 2021. Elles sont nettement inférieures à la cible de 30 % fixée dans le Pacte de financement. En outre, le nombre de contributeurs aux ressources ordinaires a été ramené de 49 à 43. Nous avons également enregistré une baisse de certains fonds thématiques et communs, qui sont restés en deçà de l’objectif du Pacte de financement qui était de 6 % pour les financements thématiques d’ici 2023. Cela signifie, en résumé, que si le PNUD est l’organisme de développement de premier recours pour de nombreux pays, il n’est cependant pas financé au même titre.
- Mesdames et Messieurs, je suis sûr que vous comprendrez le désarroi qui a été le mien à l’annonce récente de la réduction des ressources de base pour le développement versées au PNUD et aux partenaires du système des Nations Unies pour le développement à un moment où le financement du développement est un énorme défi. Nous attachons du prix à nos partenariats de collaboration pour relever les grands défis du développement dans le monde. Nous ne comprenons pas les choix tels que la réaffectation des ressources auparavant destinées aux pays les plus pauvres du monde pour financer les coûts de la prise en charge des réfugiés dans les pays riches. Oui, cela est « acceptable » selon les règles établies par les membres de l’OCDE pour eux-mêmes, mais est-ce pour autant rationnel ou stratégique ?
- Permettez-moi d’exprimer clairement le fond de ma pensée. Il faut répondre à tous les besoins. Mais cela ne doit pas se faire en sacrifiant davantage ceux qui sont déjà au bord du gouffre. Ce n’est pas ce dont nous avions convenu dans le Programme 2030 et dans son principe fondamental de ne laisser personne de côté. Cela n’a pas de sens aujourd’hui ni demain. Nous ne guérirons jamais les fractures de notre monde si nous n’appliquons que des pansements. Ceux-ci tiennent lorsqu’il s’agit d’une petite entaille, mais pas pour lorsqu’il faut soigner les blessures grandissantes d’un monde déchiré par des crises. Le fait de ne réagir que crise après crise enclenche le cycle sans fin du besoin de plus de ressources. Lorsqu’on s’y prend bien, le développement est la seule solution durable et rentable à long terme.
- Comme vous le savez, le PNUD a repensé l’avenir du développement pour s’assurer que les sociétés puissent prospérer. Nous avons également repensé le financement du développement comme « catalyseur » central du succès dans notre Plan stratégique. Il y a beaucoup d’argent dans le monde. Mais il est loin de servir aussi bien qu’il le pourrait — aussi bien qu’il le devrait — au développement durable. Le déficit doit être comblé. Il faut limiter considérablement la réservation des ressources à des projets spécifiques, et les investissements doivent être alignés sur les ODD.
- C’est pourquoi le PNUD s’est engagé à aider les pays à élaborer les cadres de financement nationaux intégrés que j’ai évoqués plus tôt. Ils expliquent les progrès continus que nous avons accomplis dans les obligations vertes et bleues et les ODD, et notre collaboration avec le secteur privé pour lancer les projets d’investissement dans les ODD. Notre nouvelle initiative sur la fiscalité au service des ODD (Tax for SDGs) aidera les gouvernements à adopter des approches novatrices de la fiscalité qui présentent un double gain pour les ODD. À un niveau, il s’agit d’accroître les recettes qui peuvent être affectées à des services liés aux ODD. À un autre, il est question d’utiliser la fiscalité pour encourager le changement de comportement afin d’atteindre directement les ODD, qu’il s’agisse de l’action climatique, de la santé ou de l’égalité des sexes.
- Ces mesures comptent parmi les nombreuses que les pays en développement devront prendre pour générer des ressources et les affecter au développement durable. Je tiens ici à souligner que les investissements du PNUD sont particulièrement efficaces parce qu’ils appuient pleinement les ODD et sont de plus en plus axés sur le changement systémique. Ils peuvent aider à débloquer d’autres investissements à l’échelle voulue. Pourtant, comme pour le financement du développement en général, nos ressources ne seront pas bien alignées sur notre but ou sur nos plans tant que 86 % des ressources restées réservées à des projets individuels.
- Excellences, notre dernier Plan stratégique a préparé le PNUD aux ambitions de notre nouveau plan et à l’accent qu’il met sur le relèvement des défis de développement systémiques. Il ne reste plus qu’à l’argent de suivre. Les mesures trop courtermistes et à ciblage étroit ne feront que limiter nos chances de créer un monde plus sûr, plus développé et plus durable. J’ai hâte de poursuivre ce dialogue avec le Conseil d’administration et d’échanger davantage d’idées sur la manière dont nous pouvons soigner les fractures et mieux aligner les ressources sur les besoins de développement des pays.
Traduire la vision en réalité : le Plan stratégique 2022-2025
- La mise en application du Plan stratégique 2022-2025 du PNUD est en bonne voie. Nous sommes prêts à travailler avec vous, les membres de notre Conseil, et avec tous les pays et tous les partenaires de développement. C’est le moment d’infléchir la courbe du développement et de l’éloigner des crises pour tendre vers des sociétés prospères où la sécurité humaine et le bien-être de tous sont assurés.
- À cette fin, le PNUD met l’accent sur trois axes de changement : ne laisser personne de côté, renforcer la résilience et la transformation structurelle. Nous approfondirons les approches intégrées dans le cadre de nos six solutions distinctives — pauvreté et inégalités, gouvernance, résilience, environnement, énergie et égalité des sexes. C’est dans ces domaines que les besoins des pays sont les plus importants, et c’est là où les capacités et le rôle du PNUD dans le système des Nations Unies apportent la plus grande valeur ajoutée. Tous les efforts reposeront sur un modèle opérationnel qui donne au PNUD les moyens d’agir rapidement, avec souplesse et à l’échelle attendue par nos partenaires. Cela suppose d’investir dans six domaines : les ressources humaines, les connaissances, la maîtrise des risques, le financement, l’excellence opérationnelle et l’évaluation de l’impact
- Je peux vous dire que nous réalisons résolument des progrès dans la mise en œuvre de notre nouveau plan. Au cours des 100 premiers jours, nous avons accordé la priorité à 12 aspects de nos méthodes de travail qui, s’ils bien maîtrisés, peuvent accélérer la dynamique. À titre d’exemple :
- Nous avons lancé la phase 2 de notre Stratégie de gestion des ressources humaines à l’horizon 2030. Elle s’appuiera sur les réalisations considérables de la phase 1 en apportant une réponse, pour l’ensemble de l’organisation, à l’évolution du monde du travail, en mettant fortement l’accent sur la capacité à diriger, surtout dans les bureaux de pays. Non seulement notre prochaine génération de dirigeants apportera la gamme complète de compétences que les partenaires attendent, mais elle sera également prête à promouvoir une culture de l’apprentissage continu et de l’expérimentation.
- Nous avons commencé à consolider notre architecture numérique, de sorte à la rendre plus simple, plus souple et plus sûre. Cela permettra d’améliorer la collaboration au sein du PNUD et avec nos partenaires, d’encourager davantage de prise de décision fondée sur des données concrètes et de soutenir nos normes élevées de transparence et de responsabilisation. Conformément aux recommandations d’audit, nous avons lancé un système intégré de consolidation et d’amélioration des fonctions de gestion des risques. La nouvelle plateforme de gestion des ressources institutionnelles du PNUD, Quantum, soutient déjà la digitalisation des procédures de passation des marchés dans 70 bureaux de pays à travers une plateforme de bout en bout qui renforce et automatise plusieurs mesures de contrôle.
- Nous avons conçu et lancé une nouvelle stratégie d’échange de connaissances et d’apprentissage qui est au cœur de la réalisation d’un réseau de politiques mondiales en amont capable de repousser les limites des idées, de détecter les défis en temps réel, de gérer la complexité des politiques et de relier les flux d’expériences et de compétences locaux et mondiaux.
- Nous avons affiné et rationalisé nos services aux pays liés aux politiques publiques, conformément au nouveau Plan stratégique, et nous avons préparé les bases d’une nouvelle offre en matière de crises qui, tenant compte de l’urgence en temps réel, s’appuie sur de nouveaux mécanismes de développement en temps de crise que nos équipes expérimentent sur le terrain.
- Notre passage de l’approche par projet à l’approche par portefeuille s’accélère, avec un nouveau cadre de constitution des portefeuilles qui aide le PNUD et nos partenaires à intégrer l’innovation et les systèmes dans nos méthodes de travail. Quarante-cinq pays ont déjà appliqué une approche par portefeuille logique pour élaborer plusieurs nouveaux programmes de pays. Les gouvernements nationaux, comme au Malawi, et les autorités locales, notamment en Arménie, en Géorgie et en Macédoine du Nord, adoptent de plus en plus cette approche. Je me félicite de la vision d’investisseurs précoces comme le Danemark, qui soutient notre Fonds pour l’innovation, et l’Union européenne, qui a engagé 10 millions d’euros au titre de la poursuite d’une approche par portefeuille de la transformation urbaine en Europe et en Asie centrale. J’encourage davantage de partenaires à soutenir cette transition importante.
- Pour travailler avec des acteurs du développement plus diversifiés, en particulier les institutions financières internationales et le secteur privé, nous disséquons et analysons les goulets d’étranglement, les risques et les opportunités. Des plans d’action sont en place pour faire passer ces partenariats à l’échelon supérieur de manière responsable, guidés en cela par les ODD. Qu’il s’agisse de créer des emplois décents ou de lancer des financements tenant compte du climat, ces collaborations peuvent contribuer à façonner l’avenir du développement. De plus en plus, les institutions financières internationales reconnaissent la valeur de l’accès mondial, de l’impartialité et des compétences du PNUD, et de la façon dont ensemble, nous pouvons optimiser l’impact des dons et des emprunts des États. Le PNUD développera ces relations à l’avenir, en insistant sur l’effet de levier de l’aide publique au développement.
- En travaillant avec le secteur privé, nous serons en mesure de tirer parti d’une collaboration étroite avec des partenaires stratégiques tels que Microsoft, Samsung, la GSMA (l’association des opérateurs de réseaux mobiles) et Vodafone sur des questions telles que les capacités numériques, la connectivité inclusive et les technologies responsables. Le travail croissant dans le domaine de l’assurance et du financement des risques offre déjà un excellent exemple de la manière dont nous pouvons mieux mettre en relation les sphères privées et publiques et nationales et internationales. Notre nouveau Mécanisme de financement des assurances et des risques intervient dans 30 pays dans le cadre d’un partenariat public-privé unique auquel participent le PNUD, l’Insurance Development Forum, le Gouvernement allemand et 10 des plus grandes compagnies d’assurance au monde. Tous ces acteurs apportent des solutions financières et technologiques et 5 milliards de dollars de capital-risque pour prendre en charge les déclarations de sinistres, venant ainsi compléter le travail que le PNUD entreprend en étroite collaboration avec les gouvernements pour intégrer l’assurance et le financement des risques dans les solutions de développement. Parallèlement, un nouveau partenariat pluriannuel du PNUD avec Generali, un assureur mondial de premier plan et gestionnaire d’actifs, étudiera les possibilités d’assurance et de gestion des risques pour les pays en développement, en renforçant la résilience financièr
- Excellences, le PNUD a finalisé sa nouvelle Stratégie en matière d’égalité entre les sexes, l’une de nos plus grandes priorités depuis notre dernière rencontre. J’ai le grand plaisir de vous la présenter. Elle est le fruit de la réflexion commune de plus de 1 000 personnes travaillant dans 122 bureaux de pays du PNUD et au-delà. Cette stratégie renforce notre ambition qui est de démanteler les obstacles structurels et de transformer les normes sociales, les lois, les politiques et les institutions afin de défendre les droits des femmes. Elle repense les partenariats du PNUD, en particulier avec la société civile et les mouvements féministes de femmes en tant que leaders et moteurs du changement. Et elle établit des liens entre les résultats sur le plan du développement et les progrès institutionnels, tels que le renforcement des capacités en matière de données et d’analyse, et les investissements dans sept éléments de base inspirés par les principes de la certification du sceau de l’égalité entre les sexes du PNUD.
- Le PNUD est fier de ses progrès constants sur la question de l’égalité des sexes, tant au niveau institutionnel que dans le cadre de ses programmes. En 2021, nous avons atteint 88 % des indicateurs de performance du Plan d’action 2.0 sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes appliqué à l’échelle du système des Nations Unies. Le PNUD a obtenu une certification EDGE Move en reconnaissance de ses réalisations dans le domaine de la parité entre hommes et femmes, une distinction dont ne peut s’enorgueillir qu’une seule autre institution du système des Nations Unies.
- Enfin, avec les récentes décisions du Conseil d’administration nous invitant à élaborer un plan visant à améliorer la qualité des évaluations décentralisées, j’ai le plaisir de vous faire savoir que ce plan est désormais en place. Pour une plus grande indépendance et une meilleure qualité, il faudra s’appuyer sur la responsabilité régionale en matière de gestion, les normes de qualité des programmes pour améliorer les données probantes pour les évaluations, une assurance de la qualité et des formations plus robustes, et un processus d’évaluation trimestriel. Des indicateurs plus solides permettront de mesurer la performance dans le cadre intégré de résultats et d’allocation des ressources. Le plan pour les évaluations décentralisées prend effet puisque nous orientons déjà ces évaluations dans la bonne direction. La proportion d’évaluations décentralisées jugées satisfaisantes est passée de 19 % en 2017 à 42 % en 2021. Nous avons encore du pain sur la planche, mais je suis convaincu que nous y arriverons.
Nos aspirations sont élevées parce qu’elles doivent l’être
- Excellences, au début de mon propos, j’ai parlé d’épreuve de changement. Celle-ci peut nous affaiblir ou nous transformer en mieux. Lorsqu’ils créaient l’Organisation des Nations Unies, nos ancêtres se sont heurtés à un moment similaire. Connaissant très bien les périls de la division, ils ont choisi d’aller de l’avant ensemble
- Aujourd’hui, nous avons également des choix à faire :
- Nous pouvons prendre des décisions courtermistes et adopter des postures limitées en finançant des projets unisectoriels. Ou nous pouvons investir ensemble dans la transformation des systèmes qui sous-tendent le développement. Nous pouvons agir par le biais de réseaux intégrés de personnes, d’enjeux et de ressources, sachant que c’est le seul moyen de tenir les engagements du Programme 2030 et des ODD.
- Nous pouvons maintenir la fracture entre humanitaire et développement et surveiller sans cesse les crises, l’érosion persistante des droits humains et la destruction de nos systèmes de perpétuation de la vie sur notre planète. Ou alors nous pouvons collectivement redoubler d’efforts pour prévenir et résoudre les crises grâce à un développement de haute qualité qui mène au bien-être et à la sécurité humaine pour toutes les personnes dans toutes les situations.
- Nous pouvons laisser le système multilatéral s’effondrer, même si l’interdépendance du monde exige à la fois des solutions mondiales et locales, et des liens entre les deux. Ou nous pouvons nous tenir aux côtés du Secrétaire général dans son appel lancé dans Notre Programme commun pour un multilatéralisme redynamisé dont les Nations Unies sont au centre
- Je suis fier que nous soyons prêts à faire ces choix au PNUD. Nous avons consacré tous nos efforts à l’émergence d’une organisation intelligente, prête pour le monde d’aujourd’hui et le travail qui l’attend. De notre position d’organisation comptant 170 pays membres, à tous les stades possibles du développement, des conflits et des crises, nous voyons les défis et les opportunités. Notre soutien sera le meilleur que nous puissions offrir, sur la base de ce que nous savons et de ce que nous pouvons anticiper.
- Excellences, nous avons résolument bon espoir que vous continuerez à nous accompagner sur le chemin de l’avenir, loin des crises et dans la direction du développement, à un moment où nous croyons aux possibilités humaines. C’est un voyage de solidarité et de valeurs communes qui nous sort de l’épreuve. Sur ce, je vous remercie tout en me réjouissant à la perspective de poursuivre nos échanges.