Stimuler le potentiel des jeunes et des personnes marginalisées
Le PNUD Ghana lance un nouveau partenariat avec la Fondation Mastercard
29 novembre 2023
Durant la pandémie de COVID-19, Nana Yaa Manu Adjei a regagné sa ferme familiale au Ghana.
Comme beaucoup d’autres, elle devait trouver un moyen de gagner sa vie. Les hôtels et maisons d’hôtes étaient à la recherche de petits savons qu’ils ne pouvaient pas importer pendant la pandémie, elle a donc eu l’idée de fabriquer des savons biologiques à partir de plantes comme la cannelle, le laurier, le citron et la noix de muscade, que sa famille récoltait.
À l’instar de bon nombre d’autres pays africains, le Ghana compte une nombreuse population de jeunes qui représentent environ 38 pour cent de la population. En dépit des investissements effectués par le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les partenaires de développement pour créer des opportunités d’emploi, des problèmes importants perdurent et le chômage des jeunes reste élevé. La situation est encore plus complexe pour les groupes marginalisés. Les jeunes femmes, les personnes en situation de handicap et les populations des communautés rurales sont confrontées à des obstacles sans précédents. L’entrepreneuriat est une voie de sortie du chômage. Néanmoins, environ 74 pour cent des start-ups échouent, un taux plus élevé que la moyenne africaine qui est d’environ 50 pour cent.
Le commerce florissant de Nana Yaa qui emploie aujourd’hui plus de 30 personnes et a commencé à exporter, a contrecarré cette tendance, malgré les obstacles.
« Les femmes sont confrontées à des défis spécifiques, en particulier en ce qui concerne l’agriculture et la distillation des huiles essentielles. Les gens sont souvent hostiles à cette idée. Ils pensent que c’est impossible, que c’est un travail difficile donc ne il ne faut pas s’attendre à ce qu’une femme le fasse. »Nana Yaa Manu Adjei, entrepreneure
Les problèmes structurels auxquels Nana Yaa fait face, impliquent de changer notre conception du travail de développement et de privilégier des interventions et des relations plus holistiques, s’inscrivant dans le long terme et œuvrant pour le bien-être et le pouvoir d’action des jeunes, en lieu et place de solutions fragmentées et axées sur le court-terme. C’est précisément là que l’exploitation des systèmes et des portefeuilles du réseau Accelerator Lab du PNUD a contribué à l’instauration d’un nouveau partenariat de 25,8 millions de dollars entre le PNUD et la Fondation Mastercard.
Le programme Young Africa Innovates (YAI) fait partie du Fonds Lean Innovation de Mastercard. Son principal objectif est de développer un système pour identifier, tester et étendre les solutions de croissance portées par les jeunes. Il se concentre sur l’intégration des jeunes et des groupes souvent sous-représentés dans les écosystèmes africains de l’innovation.
Le PNUD Ghana œuvre pour autonomiser les communautés, favoriser la bonne gouvernance, s’attaquer au changement climatique et promouvoir une croissance économique durable. Il y a eu des progrès mais aussi des revers. Les inégalités et le chômage des jeunes sont des difficultés persistantes et le PNUD explore des partenariats afin d’aider le Ghana à trouver de nouvelles opportunités. Nul doute que le 21è siècle continuera de charrier son lot de difficultés plus complexes et interdépendantes ainsi que des opportunités.
Le programme YAI exploitera le réseau existant de l’Accelerator Lab (AccLab), apportant ainsi tout un éventail de nouvelles approches pour mieux appréhender les causes sous-jacentes, recueillir l’expertise de différents partenaires et rapidement générer des idées sur ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas.
Le PNUD Ghana a développé un portefeuille appuyé par l’Innovation Facility lui-même financé par le Danemark, pour s’attaquer aux problèmes du chômage en gardant à l’esprit le fait que l‘avenir du travail repose tout autant sur la numérisation, les connaissances et l’économie créative que sur les entraves qui empêchent bon nombre de femmes et de jeunes de saisir des opportunités.
L’Accelerator Lab du Ghana, qui a été mis en place en 2019, fait partie d’un réseau de 91 labs couvrant 115 pays. Financé par les Gouvernements du Qatar, de la République fédérale d’Allemagne et des partenaires du PNUD et il travaille en collaboration avec des personnes, des gouvernements et le secteur privé pour trouver des solutions locales à des défis complexes.
Un récent rapport du PNUD montre combien d’AccLabs travaillent avec des partenaires atypiques, notamment des start-ups, le secteur informel, des pôles d’entrepreneuriat, des innovateurs locaux, des entreprises sociales, le secteur privé et des groupes de réflexion. Le programme YAI a bénéficié du recours à la source intarissable d’idées proposées par des partenaires dont la participation ne venait pas de soi.
Au Ghana, le PNUD identifiera au moins 5 000 jeunes Ghanéens en vue d’une collaboration. Seront ciblés ceux qui sont traditionnellement marginalisés, y compris ceux vivant en milieu rural, susceptibles d’avoir un faible niveau d’alphabétisation en anglais, sans expérience préalable en matière d’accès aux financements, dépourvus de comptes bancaires et de business plans, ainsi que des jeunes femmes et des personnes en situation de handicap.
Les candidats bénéficieront d’un soutien et d’un accompagnement assurés par l’intermédiaire de centres d’appel, d’ateliers et de scouts de l’innovation. L’objectif n’est pas de canaliser et de sélectionner un petit nombre de solutions « gagnantes » (une démarche propre à la Silicon Valley) mais plutôt de venir à bout des obstacles structurels qui se dressent sur la voie du développement d’entreprises dirigées par des jeunes et tisser un réseau social plus solide pouvant prospérer au-delà de l’appui du PNUD et de la Fondation Mastercard.
Le programme YAI permet au PNUD Ghana d’expérimenter à l’aide d’une approche par portefeuille de la programmation du développement en s’appuyant sur des expériences passées. Le PNUD Ghana tirera parti de l’expertise programmatique, opérationnelle et thématique de l’ensemble de son portefeuille. Il identifiera rapidement les tendances émergentes en matière d’innovation des jeunes et reproduira ou corrigera le modèle YAI.
« Nous envisageons un monde où personne n’est laissé pour compte, et où la créativité de chaque jeune, indépendamment de ses origines, joue un rôle clé dans la définition de solutions innovantes pour des lendemains meilleurs et plus justes. »Angela Lusigi, Représentante résidente du PNUD au Ghana