Le Tribunal de Première Instance (TPI) est une juridiction qui se trouve dans l’organisation judiciaire à Madagascar. Le pourcentage des affaires civiles et commerciales soumises aux tribunaux est très élevé et occupe une place importante dans le travail journalier des magistrats et des greffiers. La TPI de Morondava n’échappe pas à ces défis importants dans la gestion judiciaire. Pendant le « Fitsarana mitety vohitra » (Justice itinérante) organisé par l’Etat, environ 500 à 600 jugements supplétifs sont enregistrés au niveau de Morondava.

Cinq ordinateurs seulement sont utilisés au siège et répartis entre le Président, le greffier comptable, le greffier en chef, le greffier civil et le greffier correctionnel. D’une part, les juges ne disposaient pas d’ordinateurs professionnels et utilisaient leurs ordinateurs personnels, augmentant des problèmes de sécurité informatique. Les échanges de fichiers entre le personnel du tribunal étaient effectués via des clés USB, ce qui favorisait la propagation de virus. Les fréquentes coupures d’électricité ralentissent la saisie des données compromettant l’efficacité du tribunal et impactant les justiciables Le juge Randrema Ony Miora Ny Diary du tribunal de première instance de Morondava peut en témoigner : "Nous avons eu du mal à résoudre le problème des coupures d'électricité qui ont considérablement ralenti le traitement des dossiers des justiciables. En cas de coupure soudaine, toutes les données non enregistrées sont perdues". Pour le président du tribunal de première instance de Morondava, Mahonjo Bruno, la lenteur du traitement des affaires civiles est un problème permanent. Il explique : "Faute de matériel, le juge rédige souvent manuellement son mémoire, un document d'environ 5 pages. Si le juge proclame son mémoire tous les mardis, les justiciables sont censés récupérer ces jugements auprès des greffiers tous les vendredis, un délai que les greffiers sont souvent dans l'incapacité de respecter, les saisies n'étant pas faites à temps car il n'y a qu'un seul ordinateur pour les greffiers". Les justiciables sont ainsi obligés de revenir un autre jour pour récupérer ces jugements alors que certains viennent de loin pour le faire. Les risques d’erreurs peuvent également survenir.