Le Rapport National de Priorisation des Objectifs de Développement Durable de Madagascar a été officiellement lancé ce matin à l’Hôtel Colbert par le Ministre de l’Economie et du Plan, le Général de Corps d’Armée Herilanto RAVELOHARISON, le Ministre de l’Eau, de l’Energie et des Hydrocarbures Lantoniaina Rasoloelison, et du Conseiller Economique du PNUD, El Hadji FALL, Représentant la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Représentant résident du PNUD à Madagascar, Madame Violette KAKYOMYA.
Ce rapport est l’aboutissement d’un large processus de consultations entamé depuis 2015 passant par un exercice d’évaluation rapide intégrée sur l’alignement des stratégies nationales aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et des sessions de définition de l’approche méthodologique de priorisation des ODD auxquels Madagascar a adhéré lors de la 70ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU. Les différents acteurs de développement œuvrant dans les domaines de la santé, de l’éducation, du travail décent, de la gouvernance, de l’industrialisation, de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’environnement et du changement climatique qui sont autant concernés par les 17 ODD ont participé à ce processus. Les agences du Système des Nations Unies ont pris pleinement leur place dans ce processus en appuyant les ministères sectoriels avec lesquels elles travaillent dans tous les domaines des ODD.
A travers cet exercice de priorisation et de contextualisation, Madagascar a choisi de retenir 64 cibles parmi les 105 priorisables sur 169 cibles des 17 ODD, pour relever les défis de mettre fin à l’extrême pauvreté ; lutter contre les inégalités et l’injustice ; et s’adapter au changement climatique.
Selon le Ministre de l’Economie et du Plan, le pays a maintenant en sa possession le Rapport National de Priorisation des ODD, et le Rapport ne restera pas un document, il constitue une référence utile sinon inévitable dans l’immense défi qui est la réalisation de l’Agenda 2030.
« Aucune cible ne doit être considérée atteinte à moins de l’être par tous les groupes économiques et sociaux, pour que personne ne soit laissée pour compte. C’est d’ailleurs le principe fondamental de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Notre devoir est de transcrire ce principe dans nos actions à tous les niveaux, national, régional, local et dans tous les domaines. », a soutenu le Conseiller Economique du PNUD.
Selon ce rapport, les leviers accélérateurs de progrès en gouvernance doivent porter sur les efforts de maintien de la stabilité politique et le renforcement des institutions ; l'efficacité et l'efficience de l'appareil gouvernemental ; la cohésion sociale, l’Etat de droit et la confiance, en particulier dans les systèmes de sécurité et de justice.
Dans le domaine économique, l’accent doit être mis sur la transformation structurelle de l’économie au cœur de laquelle les efforts devront porter sur l’amélioration de la productivité des secteurs porteurs, la diversification de l’économie et l’industrialisation ; le développement des infrastructures, notamment des infrastructures de transports, énergétiques et des nouvelles technologies de l’information et de la communication ; l’accroissement et l’amélioration du capital humain à travers le développement de l’enseignement technique et professionnel ; l’amélioration de la gouvernance tant pour la stabilité politique que l’efficacité administrative ou l’amélioration de l’environnement des affaires .
Dans le domaine social, les efforts devront porter sur l’accès à l’éducation, aux services de santé de qualité, à une couverture médicale et à des conditions de vie descentes (eau, électricité, assainissement, habitat); l’amélioration de la gouvernance à travers l’efficacité administrative, une justice effective et juste, la stabilité politique et la cohésion sociale et enfin la lutte contre la corruption ; et la croissance créatrice d’emplois à travers l’autonomisation des femmes, l’accès aux ressources et opportunités, et l’amélioration du capital humain à travers le développement de l’enseignement technique et professionnel et l’investissement dans l’enseignement scientifique dans le secondaire et le supérieur .
Pour valoriser le capital naturel, le rapport reprend la promotion des économies vertes et bleues, l’intégration de la protection de la biodiversité et la gestion durable des terres, le changement climatique et la gestion des risques dans les différents secteurs et les différents niveaux de planification, et l’occupation de l’espace et un aménagement du territoire intégrant les risques climatiques et de catastrophes naturelles.
Les principales leçons des OMD passés, que Madagascar à l’instar de la plupart des pays africains, n’a pas pu atteindre dans sa globalité, pour atteindre les ODD ont été rappelées ce matin. Il s’agit, entre autres, des enjeux de l’intégration des ODD dans les cadres de planification nationaux, l’importance de commencer avec les ressources internes disponibles pour réaliser l’agenda, l’intérêt d’un cadre de suivi de la mise en œuvre des interventions, la nécessaire mobilisation des ressources publiques, privées, nationales, internationales et mixtes pour financer la mise en œuvre de l’agenda et l’exigence d’une approche intégrée des politiques.