Les pays, les entreprises et les villes s'apprêtent à conclure des pactes énergétiques ambitieux pour atteindre les objectifs climatiques tout en améliorant la vie de millions de personnes qui n'ont pas accès à l'énergie.
Des dirigeants du monde entier appellent à des engagements concrets pour une énergie propre et abordable pour tous d'ici 2030 et zéro émissions nettes d'ici 2050
26 mai 2021
New York - Des dirigeants des Nations Unies, du secteur privé, de gouvernements nationaux et locaux, des jeunes et de nombreuses autres organisations lancent aujourd’hui un appel commun aux pays, aux entreprises, aux villes et à la société civile, pour qu'ils présentent leurs « pactes énergétiques ». Ces pactes établiront publiquement leur contribution à la réalisation de l’objectif de développement durable 7 (ODD7), pour une énergie propre et abordable pour tous d'ici 2030, ainsi qu’une position nette équilibrée des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.
Ces pactes seront également un indicateur précis de la façon dont chaque partie prenante va contribuer à faire progresser l’accès à l’énergie propre pour tous afin de parvenir à un niveau zéro d'émissions nettes. Les pactes seront annoncés entre les mois de juin et de septembre, date prévue du Dialogue de haut niveau des Nations Unies sur l'énergie.
Des ministres « champions mondiaux » de plus de 30 pays, ainsi que de hauts responsables des Nations Unies, des leaders de l’action climatique, tels que le président de la conférence COP26, des PDG, des maires et des jeunes militants se sont joints à cet appel urgent pour les énergies propres.
« Le Dialogue de cette année est une réelle opportunité pour les gouvernements, les entreprises et les autres partenaires d'intensifier leurs efforts en faveur des énergies propres et de mettre le monde sur la voie d’atteindre l’ODD7 d'ici 2030 », a déclaré Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint de des Nations Unies aux Affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Dialogue. « Des pactes énergétiques ambitieux et précis peuvent contribuer à limiter la hausse des températures à 1,5 degré, et ainsi éviter les pires effets du changement climatique. »
Une réponse urgente est en effet de mise face à des températures mondiales ayant déjà grimpé de 1,2 degré depuis la fin des années 1800 et des catastrophes liées au climat entrainant la migration forcée de millions de personnes. La consommation d'énergie représente les trois quarts des émissions mondiales. Près de 800 millions de personnes n'ont toujours pas accès à l'électricité et près de 3 milliards de personnes manquent de combustibles propres pour se chauffer et cuisiner, se voyant contraints d’utiliser des feux de bois, du charbon et d'autres biomasses, qui causent chaque année plus d'un million de décès dus à la pollution en intérieur.
Un engouement grandissant
Les pactes énergétiques, qui génèrent un engouement grandissant, seront annoncés à partir du 21-25 juin, lors des forums ministériels du Dialogue de haut niveau sur l’énergie. Depuis avril, des représentants de gouvernements, les principaux réseaux de villes et d'entreprises, ainsi que la société civile et la jeunesse, sont mobilisés pour définir leurs pactes énergétiques. Les pactes pris par les gouvernements seront en phase avec les contributions déterminées au niveau national améliorées et les objectifs climatiques à long terme dans le cadre de l'Accord de Paris.
Les co-présidents du Dialogue de haut niveau, Achim Steiner, Administrateur du PNUD et Damilola Ogunbiyi, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour l’énergie durable pour tous, ont participé à cet appel aux côtés du Secrétaire général des Nations Unies António Guterres et de Liu Zhenmin.
« La transition énergétique a commencé. C'est la seule voie viable vers un avenir durable pour tous », a déclaré Achim Steiner. « Le véritable enjeu est de réaliser cette transition dans les temps, et d’une manière juste et équitable. Il est inacceptable que près de 800 millions de personnes dans le monde n'aient toujours pas accès à l'électricité. La transition énergétique doit garantir un accès universel à une énergie propre. Les pactes énergétiques sont l’occasion pour les chefs d’États du monde entier, les entreprises et la société civile de formaliser leurs engagements et d'accélérer leur action ».
« Nous avons besoin de pactes énergétiques audacieux si nous voulons être en mesure de garantir que personne ne soit laissé pour compte et que le passage à une position nette équilibrée des émissions de gaz à effet de serre bénéficie à tous, » a déclaré sa co-présidente, Mme Ogunbiyi. « C'est l’opportunité d’une vie de contribuer à un accès universel à l’énergie par les nouvelles technologies, et de financer les innovations qui construiront un avenir et une économie plus propres ».
Parmi celles et ceux qui ont ajouté leur voix à cet appel figurent Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique et Alok Sharma, président britannique de la Conférence sur le climat COP26 ; ainsi que Francesco Starace, PDG d'Enel ; Per Heggenes, PDG de la Fondation IKEA ; Rajiv J. Shah, président de la Fondation Rockefeller ; Rohey Malick Lowe, maire de Banjul, en Gambie ; Mohammed Adjei Sowah, maire d'Accra, au Ghana ; Dymphna van der Lans, PDG de Clean Cooking Alliance ; et Jaff Epse Bime Marilyn Bongmo et Tien Pham, jeunes militants du Cameroun et du Vietnam.
En plus des pactes énergétiques, une feuille de route mondiale pour parvenir à une énergie propre et abordable pour tous d'ici 2030 est en cours d'élaboration par les cinq groupes de travail techniques axés sur les thèmes du Dialogue : accès à l'énergie ; transition énergétique ; réalisation des ODD grâce à des transitions énergétiques justes et inclusives ; innovation, technologie et données ; et finance et investissement. La feuille de route mondiale sera lancée lors des forums ministériels en juin.