Aux termes de leur participation à des sessions de formation visant à transmettre les savoirs, fonctionnements et modes de pensées de la méthodologie « Bay Biznis ou Jarèt » (en français, renforcer votre entreprise), 59 personnes, notamment cadres de l’administration publique haïtienne, potentiels(les) consultants(es), graphistes et équipes de projets du PNUD en Haïti ont obtenu, le jeudi 1er Août 2019, leurs certificats de participation. La nouvelle méthodologie a ainsi débuté en Haïti sous l’égide du Programme des Nations Unies pour le développement.
Ces formations ont été le résultat d’une collaboration entre les bureaux pays de PNUD en Équateur et Haïti de concert avec le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) ainsi que le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE). Le but étant le transfert et l’adaptation de cette méthodologie internationale au contexte haïtien et la constitution d’un pool de professionnels (les) pour sa mise en œuvre.
Une méthodologie internationale qui éveille l’enthousiasme
Bay Bizinis ou Jarèt (BBJ) est une méthodologie qui s’inspire des travaux réalisés par le PNUD dans des pays de l’Amérique Latine, notamment l’Équateur, le Mexique et le Pérou, qui favorise l’inclusion économique et sociale des micros et petites entreprises, ainsi que des coopératives. Il s’agit d’un processus en 6 étapes visant, entre autres, le renforcement de la compétitivité de ces entreprises avec un accompagnement intégral de 6 mois en formation, coaching rapproché et équipement.
« J’ai eu l’occasion de rencontrer en Haïti des entrepreneurs(es) avec de grands potentiels et des produits de très bonne qualité. Mais, ils/elles ont eu des difficultés à s’imposer sur le marché soit parce qu’ils/elles n’ont pas tenu compte de la présentation ou de l’emballage des produits, soit à cause d’une mauvaise gestion de leur relation avec les clients(tes). « Bay Biznis ou jarèt » entend renforcer la compétitivité des entrepreneurs(es) à bien des égards » a indiqué Mme Nicoletta Ghisu, membre de la délégation du PNUD Equateur présente en Haïti dans le cadre des formations.
« Mise à part tous les aspects théoriques et techniques, le poumon de la méthodologie est la relation avec le client. Elle met à disposition de nous autres consultants(tes) les outils nécessaires pour aider l’entrepreneur(e) à grandir » a fait remarquer Mme Nahomie Jean Baptiste, participante aux formations.
Quant au participant M. Jimmy Dorssainvil, « Une personnalité du monde des affaires qui parvient à mettre en application les outils développés dans le cadre de cette méthodologie ne peut que prospérer. Ceux-ci sont conçus pour lui permettre de prendre conscience de son environnement dans l’ensemble, d’ouvrir sa marge de bénéfice, d’améliorer sa marque ou son image, ... ».
Pour sa part, M. Daniel Denis, Directeur Général du Ministère du Commerce et de l’Industrie, a l’intime conviction que les micros et petits entrepreneurs constituent le moteur de l’économie haïtienne : «…, le ministère, de concert avec le PNUD, entend donner un suivi adéquat à la mise en œuvre de la méthodologie et explorer les potentialités de cette approche afin de la rendre opérationnelle à une plus grande échelle ».
Une méthodologie qui priorise l’autonomisation économique des femmes
Selon Mme Myrtho René, Directrice Générale du Ministère à la Condition Féminine et aux droits de la Femme « Cette méthodologie, telle que clairement définie, engendrera des résultats probants du point de vue économique puisqu’elle s’appuie sur le renforcement des pratiques commerciales en faveur des femmes, sur l’amélioration de leur capacité de production et sur la consolidation des relations devant exister avec le marché. « Bay biznis ou jarèt » sonne le glas des pratiques anciennes qui, pendant trop longtemps, ont enclavé l’émancipation économique des femmes entrepreneures ».
En effet, les inégalités liées au sexe se sont intensifiées partout dans le monde et particulièrement en Haïti, notamment du point de vue de la formation, de la rémunération, de l’accès au crédit et des conditions de travail. L’autonomisation économique des femmes s’avère fondamentale pour réduire la pauvreté et une condition préalable à l’atteinte des objectifs de développement durable.
« Lorsque les inégalités sont adressées, les femmes et les filles peuvent devenir des agents de changement pour la promotion d’une croissance inclusive, juste, équitable et durable. La formalisation des entreprises, l’appui technique et financier, la création de politiques publiques sont autant d’outils d’autonomisation à développer pour que ces « piliers de la société haïtienne soient soutenues par le système politique. » a déclaré Mme Stephanie Ziebell, Représentante Résidente adjointe du PNUD.
La Méthodologie « Bay Biznis ou Jarèt » s’inscrit dans le cadre des projets d’ « Autonomisation Économique des Femmes » et de « Relèvement Post-catastrophes » financés par l’Agence de coopération Sud-Coréenne KOICA et le Gouvernement du Canada. La Méthodologie BBJ s’aligne à la fois avec le Plan d’Action National d’Egalite Femmes-Hommes 2014-2020 qui promeut l’appui au développement de l’entreprenariat féminin, avec le Plan stratégique de développement d’Haïti qui met l’accent sur l’inclusion sociale sous toutes ses formes, ainsi qu’avec les Objectifs de développement durables, notamment les ODDs 1, 5 et 8.