La diminution du taux de nouvelles infections au VIH constitue un défi et nécessite l’implication de la jeunesse dans les actions de riposte. C’est dans cette perspective que près d’une quarantaine d’adolescent(e)s, de jeunes hommes et jeunes femmes séropositifs de la tranche d’âge de 15- 24 ans ont été formés du 17 au 19 novembre 2020 à Dassa Zounmè par le Réseau Béninois des Associations de Personnes Vivant avec le VIH/SIDA (RéBAP) avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour les amener à maitriser leurs droits, sortir de l’auto-stigmatisation et mieux contribuer à la riposte au VIH et favoriser l’atteinte de la cible 3.3 de l’Objectif de Développement Durable N°3.
Cette formation avait également pour objectif de susciter en eux leur implication dans la lutte contre les pandémies (VIH/SIDA, COVID 19) ; les violences basées sur le Genre (VBG), et surtout pour la lutte contre la stigmatisation liée au VIH.
La prévalence du VIH au Bénin tend à se stabiliser autour de 1,2% depuis 2006 selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé réalisée en 2012. Toutefois, on note certaines poches à prévalences plus élevées au sein des populations clés comme : les professionnelles de sexe, les hommes ayant des rapports Sexuels avec d’autres hommes et les consommateurs de drogues injectables sans oublier les populations vulnérables comme les jeunes de 15 à 24 ans (0,3%).
Au Bénin, les estimations générées par EPP/Spectrum en 2017 ( le programme pour l’Estimation et la projection des Épidémies nationales de VIH / SIDA) indiquent que la tranche d’âge des 10-19 ans a contribué en 2017 à 15,6% des nouvelles infections au VIH avec une répartition géographique très inégale. Ce taux de nouvelles infections atteint même 35% si l’on considère la tranche d’âge des 15-24 ans, selon le Plan Stratégique National Intégré orienté vers l’Élimination des maladies (PSNIE, 2019). Ces adolescent(e)s et jeunes de 15-24 ans séropositifs sont pour la plupart des enfants nés de mères séropositives et infectés et/ou des orphelins de parents morts du SIDA et ne partageant souvent pas leur statut sérologique du fait de la stigmatisation/discrimination dont ils sont victimes. Ils/elles, sont pour la plupart des apprentis, des élèves et des étudiant(e)s avec une sexualité de plus en plus précoce, intense et très développée. Ils/elles sont souvent des victimes voire les auteur(e)s des nombreux cas de grossesses de mineures en milieu scolaire.
Pendant trois jours, ces Adolescent(e)s et Jeunes hommes et jeunes femmes séropositifs de la tranche d’âge de 15- 24 ans se sont familiarisés aux notions de droits humains, de droit à la Santé, santé sexuelle et Reproductive, les stéréotypes de genre pour pouvoir lutter contre la stigmatisation qui est un handicap à leur accès aux soins de qualité et à leur épanouissement socio-professionnel.
A l’issue de la formation, ces jeunes venus des 12 départements du pays ont pris l’engagement dans une déclaration solennelle de mettre tout en œuvre pour une sensibilisation de leurs pairs et pour des actions contribuant à l’amélioration de l’état de santé des populations en général et des jeunes en particulier. Il est décidé de la création et de l’installation des Clubs d’ADOS et Jeunes personnes vivant avec le VIH/Sida (CAJ-RéBAP+) dans chaque département sous la responsabilité de RéBAP+, du CNLS-TP et des partenaires pour être des acteurs de lutte contre la stigmatisation liée aux pandémies (VIH, COVID-19).