Que sont les CDN et pourquoi sont-elles importantes ?
Que sont les CDN et pourquoi sont-elles importantes ?
23 avril 2021
L’Accord de Paris en 2015 a marqué un tournant dans la lutte contre le changement climatique.
Après des années de négociations, chacun des 196 pays plus l’Union européenne ainsi que toutes les Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), se sont réunies à Paris pour convenir d’un ensemble de mesures afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de nous attaquer de front aux impacts du changement climatique.
L’objectif premier de l’Accord de Paris est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de veiller à maintenir les températures mondiales de ce siècle dans une fourchette comprise entre 1,5 °C et 2 °C au dessus des mesures pré-industrielles.
Qu’est-ce qui a changé depuis 2015 ?
Les enjeux sont de plus en plus importants. La dernière décennie a été la plus chaude de l’histoire. De nouvelles recherches déterminantes ont également vu le jour depuis 2015, démontrant les effets dévastateurs potentiels d’une augmentation de 1,5o de la température.
Cette année, la catastrophe de COVID-19 a rendu le monde entier plus vulnérable aux chocs et aux changements et a illustré les effets dévastateurs que peuvent entraîner les crises mondiales.
Un aspect essentiel de l’Accord de Paris est que tous les cinq ans, les pays sont tenus d’actualiser leurs engagements nationaux avec des objectifs plus ambitieux.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons compris la nécessité de cette obligation.
La promesse climatique du PNUD
La promesse climatique du PNUD est le plus grand programme mondial de soutien aux pays sur les CDN, en collaboration avec 115 pays et plus de 35 partenaires. Environ 70 % des pays ont indiqué qu’ils allaient probablement renforcer spécifiquement leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour les rendre plus ambitieux, et 98 % vont probablement renforcer leurs engagements en matière d’adaptation.
Nous travaillons, avec l’ensemble du système des Nations unies, à l’initiative de durabilité “ Du bleu au vert”, conçue pour réduire autant que possible notre empreinte carbone.
L’initiative Moonshot du PNUD vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des opérations et des installations de 25 % d’ici 2025 et de moitié d’ici 2030, tout en veillant à ce que la programmation et les opérations soient socialement et écologiquement durables.
Ainsi, si chaque pays atteint ses objectifs en matière de CDN, l’Accord de Paris sera un succès et nous éviterons les pires effets du changement climatique ?
Malheureusement, ce n’est pas si simple.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a souligné l’importance de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 °C. Il a mis en évidence les graves conséquences auxquelles notre planète et ses habitants seraient confrontés dans un monde où la température est supérieure de 2 °C aux niveaux préindustriels.
Lors du sommet des Nations unies sur l’action climatique de 2019, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a cité 77 pays qui se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, un objectif essentiel pour tous les pays si nous voulons empêcher le réchauffement climatique d’atteindre des niveaux catastrophiques de 1,5C degrés et plus.
Pourtant, un rapport de 2018 du Programme des Nations unies pour l’environnement indique que si tous les pays atteignaient leurs objectifs actuels de CDN, nous ne serions encore qu’à un tiers du chemin vers la réalisation de l’accord de Paris. Deux nouveaux rapports faisant autorité, le rapport sur le climat mondial et le rapport sur l’écart de production en 2020, indiquent à quel point nous sommes proches d’une catastrophe climatique : 2020 est en passe de devenir l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, tandis que les pays prévoient de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure à celle qui serait compatible avec un niveau de 1,5 degrés C.
C’est pour cette raison que l’accord de Paris a mis en place l’effet “cliquet”. On ne s’attendait pas à ce que les pays atteignent les objectifs mondiaux lors de leur premier cycle de CDN, c’est la raison pour laquelle on attend qu’ils révisent et actualisent à chaque fois avec plus d’ambition.
À quel point sommes-nous en danger ?
Inutile de paniquer, tout n’est pas perdu.
La sensibilisation du public à la nécessité absolue de faire face au changement climatique a grimpé en flèche. Elle est le fruit de mouvements populaires tels que “Fridays For Future”, qui a inspiré des millions de manifestants à travers 215 pays.
Les feux de forêt extrêmes — la fonte rapide des calottes polaires et les ouragans de plus en plus violents — sont présents presque tous les jours aux informations et sont un rappel constant des conditions météorologiques extrêmes.
En outre, COVID-19 a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences d’une crise mondiale.
Les gouvernements et les entreprises commencent à écouter.
Et maintenant, que faire ?
Malgré les ravages causés par COVID-19, le monde s’est vu offrir une occasion sans précédent de restructurer les économies et de les rendre plus équitables, plus résistantes et plus adaptées au climat.
Les CDN peuvent être la pierre angulaire d’une reprise verte après la pandémie de coronavirus. Ils offrent un modèle qui peut stimuler la croissance économique, la transformation par la technologie et la création d’emplois. Ils peuvent permettre de remédier aux inégalités sociales auxquelles nous devons remédier si nous voulons mieux nous relever des effets dévastateurs de la COVID-19.
Texte révisé le 11 décembre 2020