En Union des Comores où plus de 75% de la population n’a pas accès à l’eau courante, la mobilisation des acteurs du développement est cruciale pour accélérer la disponibilité de l’eau nécessaire à la mise en œuvre des gestes barrières contre la COVID-19, en priorité pour les populations les plus vulnérables.
Dans le cadre de la riposte contre la COVID-19, la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) bénéficie de l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). C’est dans ce contexte que les communautés vulnérables bénéficient de la distribution d’eau gratuite près de chez eux.
Ainsi, une distribution d’eau collective a eu lieu dans plusieurs zones parmi lesquelles Porini, Oasis, Mbouzini, Itsandra, Moidzaza-djoumbé et Oussipvo. Maman Abdallah, mère de famille de 7 enfants, habite à Porini :« Cette distribution d’eau tombe à pic, nos besoins en eau augmentent et nous n’avons pas d’eau courante et pas de citerne pour collecter les eaux de pluie. Cela rend difficile de respecter le lavage régulier de mains pour toute la famille ».
Pour la distribution de l’eau, toute l’équipe a mis l’accent sur la nécessité de respecter les gestes barrières : masque, lavage de main avec du savon et respect des distances. Le soulagement des habitants se lisait sur leurs visages car cette distribution d’eau a eu lieu juste avant la fête la plus importante de l’année pour les comoriens et les musulmans en général : l’Aïd el-Fitr. Cette fête signe la fin du Ramadan et l’eau est absolument nécessaire pour l’hygiène de toute la famille, particulièrement pour la prière mais aussi pour la préparation des plats de la fête. Car même si cette année toute prière et tout rassemblement publics ont été interdits pour prévenir la propagation du COVID-19, tous les comoriens font une petite fête en famille.
Salim est en classe de troisième. En plus des questions qu’il se pose sur les examens qu’il devrait passer cette année, il doit aussi se soucier des problèmes d’eau : « L’accès à l’eau à Porini est très compliqué. Seul un petit camion privé nous fournit en eau de temps à autre. Mais la demande étant plus forte que l’offre, le prix de revient est assez élevé et une partie seulement des habitants de Porini peut en bénéficier ». Ce point de vue est largement partagé par les autres habitants de Porini et des autres localités qui souffrent aussi de pénurie d’eau.
C’est pour y remédier que la SONEDE et le PNUD se sont associé pour développer des actions spécifiques visant à atténuer les difficultés que rencontrent les comoriens, surtout les moins aisés, dans l’accès à l’eau. Ce partenariat est une nouvelle déclinaison de l’engagement du PNUD en faveur de l’eau, notamment avec le Fond Vert pour le Climat, qui appuie ce projet visant à assurer un approvisionnement en eau résilient au changement climatique.