De la résilience aux Risques de Catastrophes Climatiques à la crise de COVID-19
Anwadhui est une personnalité bien connue des collègues et des partenaires du PNUD, et pour cause. Basé à Mohéli, il travaille avec le bureau du PNUD depuis plus de trois ans sur l'un projets phares du bureau: le projet RRC (Résilience aux Risques de Catastrophes Climatiques).
« Avant de commencer à travailler de manière durable avec le PNUD, j’avais effectué un stage professionnel en 2012 et des missions courtes entre 2014 et 2015 au sein du PNUD. C’est donc tout naturellement que j’ai candidaté pour le poste de Responsable de l’Unité Technique insulaire (RUTI) dans le projet RRC », nous dit-il.
Formé en environnement et en gestion des risques de catastrophes, Anwadhui est un atout dans le projet RRC, qui mis en œuvre par la Direction Générale de la Sécurité Civile avec l’appui technique et financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM/GEF) afin de renforcer les capacités d’adaptation de la population comorienne aux risques de catastrophes et réduire la vulnérabilité des communautés aux changements climatiques.
Très concrètement, le projet qui travaille en synergie avec d’autres partenaires, vise à équiper le pays en moyens humains et techniques nécessaires pour faire face aux risques d’origine hydro-météorologique dont les glissements de terrain et les inondations et l’activité du volcan Karthala avec l’Observatoire du Volcan Karthala par exemple.
« Le projet RRC ne peut se concevoir sans les liens et appuis aux communautés : une partie de mon travail se déroule directement avec les populations à risques pour les informer et les sensibiliser sur le changement climatique, ses effets dans leurs vies et comment elles peuvent agir et être aidées pour atténuer ses conséquences par des actions d’appui à la création d’activités économiques durables notamment », précise Anwadhui.
Au cœur d’une crise inédite à Mohéli
Anwadhui a accepté de revenir sur la seconde vague de COVID-19 qui a touché Mohéli de plein fouet, mettant à mal le système de santé et renforçant les difficultés de populations déja fragiliées. Il témoigne des actions du PNUD et des partenaires sur le terrain, rassemblés au sein de la coordination insulaire pour endiguer la pandémie:
« En janvier 2021, le nombre de malades et des décès a augmenté de façon inquiétante sur l’île de Mohéli qui abrite un peu plus de 50 000 habitants. Certains nécessitaient une assistance respiratoire. Le centre hospitalier régional de Fomboni était débordé. Pour vous faire une idée, du 11 décembre 2020 au 29 janvier 2021, l’ile de Mohéli a enregistré 456 cas de COVID-19 et 29 décès ». C’était la pire situation qu'avait connu le pays depuis le début de la pandémie.
« Mohéli avait été relativement préservée, jusque là. En avril 2019, le pays avait connu le cyclone Kenneth et la petite île agricole avait plutôt été épargnée, tout comme au début de la crise. Ce qu’ont vécu les populations de Mohéli en début d’année les a marqué très profondément et a marqué aussi les autres îles car tout le monde ou presque connaissait, directement ou pas, une personne qui est décédée ou était malade ».
Le PNUD mobilisé avec la coordination insulaire pour appuyer le secteur de la santé
Dans le pays et en dehors, la solidarité s’est organisée. Le comité de coordination insulaire de la crise auquel contribue Anwadhui et les collègues du PNUD conjointement avec les autorités locales est en alerte maximale. « La gestion de cette deuxième vague est la logique de nos interventions PNUD a permis d’apporter l’aide vivement sollicitée par la coordination insulaire pour la prise en charge des patients COVID-19, notamment la fourniture et l’installation des premiers respirateurs de réanimation pour le centre hospitalier régional. Au niveau de l’énergie notamment, le système hybride solaire-groupe électrogène a permis de fournir une énergie propre pour les sites de prise en charge et pout la production d’oxygène. Nous avons également contribué, dans l’urgence, à fournir les moyens nécessaires aux agents de la Direction Régionale de la Sécurité Civile pour le transport de patients souffrant de COVID-19 mais aussi pour assurer des enterrements dignes et sécurisé », précise Anwadhui.
Quand on lui demande ce qu’il aime dans son travail, Anwadhui répond : « Travailler avec le PNUD est un rêve d’enfance et un défi de tous les jours. Ce que j’aime le plus dans mon travail, ce sont les possibilités l’apprentissage tous les jours qui me permettent de garder mon calme, de construire un lien de confiance vis-à-vis de nos partenaires dans les situations de crise comme celle que nous venons de traverser et qui n’est pas encore terminée ».