Le septième Objectif de Développement Durable (ODD), qui vise à « garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable », se base sur le fait que la qualité de l’accès à l’énergie est déterminant dans le développement d’un pays ou d’une communauté. Un accès fiable et de qualité aux services d’énergies est fondamental pour une diversification et croissance économique viable.
Au Congo, cependant, la qualité de l’accès à l’énergie reste faible ; plusieurs ménages vivent encore sans électricité dans les villes et cette réalité se faire sentir encore plus en milieu rural. Les ressources naturelles dont bénéficie le pays représentent de réelles opportunités de développement face à des défis de plus en plus contraignants dans la fourniture d’énergie. Cependant, c'est souvent à travers des moments difficiles que les êtres humains font preuve du plus d'ingéniosité.
La situation énergétique actuelle au Congo, bien que difficile, a poussé certaines personnes à trouver des solutions innovantes les aidant à faire face au problème. C’est le cas de Vital VITCHUM avec sa pile plante, identifié par notre caravane sur l’innovation (Date précise). Le procédé mis en place par cet innovateur congolais consistant à produire de l’énergie à partir de plantes. Cette solution, encore méconnue localement, se positionne comme une solution décentralisée pour les ménages à faible revenus et à l’épineuse question de l’accès à l’énergie dans le pays.
Les plantes comme source d’énergie
Le procédé de la pile plante identifié consiste à installer deux électrodes sur les racines d’une plante et les raccordés par les fils électriques pour recueillir la tension énergétique puis la convertir à l’aide d’un convertisseur pour obtenir une source d’énergie . Cette source d’énergie est capable de donner jusqu’à 1.5 Ampère (A) ; permettant d’alimenter une ampoule et une télévision pendant au moins 12 heures, fonctionnant comme une pile qui emmagasine l’énergie la journée et la libère la nuit.
Est-ce que ça marche ?
AccLab Congo en partenariat avec l’innovateur porteur de la solution a engagé un processus de validation dans le but de la comprendre, de l’évaluer et de la tester dans l’optique de l’intégrer comme outil éprouvé pouvant servir au développement local. Pour ce faire, la tension énergétique produite par différentes espèces végétales fut mesurée à l’aide d’un multimètre dont les valeurs varient entre 16 et 21 Volts en courant continu, converti à l’aide d’un convertisseur pour donner une tension de 220 Volts.
Les résultats et indicateurs recueillis ont posé les prérequis d’une initiative pilote effectuée dans la ville de Pointe. Trois ménages dans les quartiers périphériques furent sélectionnés et connectés pendant un mois à cette source d’énergie avec trois espèces végétales différentes : (i) les agrumes, (ii) les Eucalyptus, et (iii) les Avocatiers. Après observation, les résultats de l’initiative pilote menée ont permis de comprendre que cette énergie peut être convertie en courant alternatif pouvant permettre la provision d’un éclairage public. Il a aussi été observé que la qualité de l’énergie générée variait d’une espèce à l’autre ; la tension étant plus élevée avec les avocatiers, et très basse avec les Eucalyptus, ce qui ouvre une opportunité de recherche plus poussée pour optimiser le procédé
Une mise à l’échelle possible
Cette solution énergétique locale, identifiée par le PNUD via son laboratoire d’observation en collaboration avec une variété de partenaires, présente aussi un intérêt pour les structures privées et publiques hors secteur. Une approche collaborative au développement de recommandations de mise à l’échelle dans les programmes orientés vers le développement des énergies renouvelables avec, le concours de structures de recherches et d’innovateurs travaillant sur les questions des énergies renouvelables, serait à envisager.
Une mise à l’échelle de cette solution représente une opportunité pour les décideurs, elle pourrait aider à desservir en énergie et à moindre coût des zones reculées, faciliterait l’accès des populations rurales à l’énergie, et par conséquent, contribuerait à l’amélioration de leurs conditions de vie. Les possibilités d’utilisation des plantes en tant que sources d’énergie paraissent adaptées au Congo, bénéficiant d’un territoire à plus de 65 % couvert de forêts.
AccLab Congo et Communication PNUD