Le manioc est un aliment de premier plan consommé sur toute l’étendue du territoire national, sous multiples formes (farine ou « Chikwangue »). Cet aliment, revêt une importance capitale dans la lutte contre la faim et la sécurité alimentaire en République du Congo.
La Farine de manioc obtenue à travers une transformation des cossettes de manioc reste l’une des formes les plus consommées localement. Le processus traditionnel de préparation de cette farine comprend les étapes suivantes : Bouillir de l’eau dans une marmite, y verser la farine puis mélanger énergiquement avec une spatule en bois en raclant les bords de la marmite jusqu’ à l’obtention d’une pâte consistante sans grumeaux avant que la mixture ne refroidisse. Cette tâche communément dévolue aux femmes nécessite beaucoup d’efforts physiques la rendant sur le long terme pénible et peu pratique.
Automatisation de la préparation de la farine de manioc : Réduire la pénibilité du travail de la femme congolaise
Pour pallier la pénibilité de cette tâche, un chercheur local, en électromécanique, à mis au point un autocuiseur électrique pour farine de manioc, dont la fonction principale consiste à pétrir et cuire la farine éliminant ainsi l’aspect physique de la préparation de cet aliment essentiel en République du Congo. Cet appareil 100% congolais, fruit de la créativité de l’inventeur, concepteur en électromécanique Gabriel Mouyelo, fut identifié parmi les solutions présentées lors des journées portes ouvertes sur l’innovation organisées par la Direction Générale de l’Innovation Technologique et le Programme des Nations Unies pour le Développement du 06 au 07 Novembre 2020 à Brazzaville. L’appareil fonctionne sur du 220 Volt, au moyen d’un simple jeu de boutons, l’un pour l’ébullition de l’eau et l’autre pour le mixage.
Le principe est simple : mettre de l’eau dans le compartiment désigné et actionner le bouton d’ébullition, à 100°C y verser la farine la laissant également bouillir. Rabattre ensuite le couvercle et actionner le bouton de mixage ce qui enclenchera la rotation de la spatule mécanique et de la marmite jusqu’à l’obtention d’une pate consistante et homogène. Le tout en 14 minutes. Les coûts de fabrication de cet appareil s’élèvent à 190 000 FCFA ($343 USD) avec une durée de vie moyenne d’utilisation de trois (3) ans.
Les ambitions du laboratoire
Le AccLab Congo envisage de mener un processus de validation de la solution dans le but ultime de l’intégrer comme outil pouvant servir au développement local. Le postulat est que cette machine, améliorée et popularisée, pourrait contribuer à faire avancer positivement les indicateurs des ODD 2 sur la lutte contre la Faim et 5 sur l’égalité entre les sexes en République du Congo.
Dans cette optique, les acteurs de la filière manioc devront être mis à contribution dans le cadre d’une série de sessions de réflexion collective afin de comprendre toutes les opportunités qu’une telle solution pourrait offrir dans la réduction de la pénibilité du travail de la femme Congolaise. De ce fait, le Acclab Congo envisage de mener un processus d’expérimentation de cette machine en collaboration étroite avec le Centre de Recherche et d’Initiation des Projets de Technologie, pour documenter les leçons apprises et proposer des pistes de mise à jour de la solution.
A la suite de cette expérimentation, le Acclab Congo proposera des recommandations de mise à l’échelle et partagera l’innovation avec les partenaires étatiques et non étatiques pour être pris en compte dans les programmes orientés vers l’autonomisation de la femme et le développement de la filière manioc.
Acclab et Communications PNUD Congo