Plus d’autonomisation des femmes peut contribuer à renforcer la cohésion sociale au sein de leurs communautés.
La crise qu’a connue la Côte d’Ivoire en 2011 avait contraint près de 300 000 Ivoiriens à l’exil dans la sous-région. Avec la stabilité retrouvée, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés-UNHCR, en collaboration avec le Gouvernement ivoirien, a procédé au rapatriement des réfugiés ivoiriens. Depuis 2011, près de 285 000 d’entre eux ont bénéficié d’assistance pour regagner la Côte d’Ivoire.
Pour favoriser un retour durable des rapatriés ivoiriens, le PNUD, depuis 2017, appuie un programme de réintégration axé sur la coexistence pacifique dans les communautés de retours, y compris la construction/réhabilitation d'infrastructures communautaires, l'amélioration des moyens de subsistance et l'autonomisation des jeunes et des femmes.
A Yocobo 2 dans le département de Tabou, une zone de retours dans le sud-ouest du pays, le PNUD soutient le développement d’activités économiques et génératrices de revenus. C’est l’exemple du Groupement des Femmes pour la Commercialisation de l’Attiéké à Tabou (GFCAT) composé de vingt deux chef∙fe∙s de ménages et issues de différentes communautés de la localité, qui a bénéficié d’une unité de production d’attiéké (semoule de manioc). Cet appui aide à améliorer les revenus des femmes productrices mais également à renforcer la cohésion sociale au sein de leurs communautés.
Le GFCAT est l’un des plus grands pourvoyeurs d’attiéké dans les cantines scolaires de la ville de Tabou depuis 2020. « Les équipements fournis par le PNUD sur ce projet comme les broyeuses, un semouleur, un groupe électrogène, un tricycle, etc. ont aidé à accroitre les capacités de production du groupement. Nous avons également contribué à améliorer leurs conditions de travail grâce à l’aménagement d’un site plus moderne avec la construction d’un préau, d’une salle à machine et d’une salle de séchage », a expliqué Lanciné Soumahoro, Coordinateur de projet au PNUD. « Pour leur garantir l’accès à une eau potable, nous avons aussi réalisé une pompe hydraulique villageoise qui profite au groupement mais aussi à plus de 5 000 personnes du village de Yocobo 2 ».
Ce projet de réinsertion assure également la formation des membres du groupement sur la cohésion sociale et organise de nombreuses sessions de sensibilisation afin de favoriser la coexistence pacifique dans ces communautés de retour.
« Aujourd’hui, notre production mensuelle a doublé, passant de 600 kg à 1 270 kg entre févier 2020 et octobre 2021 ; le chiffre d’affaires du groupement est maintenant de plus de 10 millions FCFA et nous avons pu dégager une épargne nette de plus 2,7 millions », s’est réjouie la présidente du GFCAT.
Cette initiative bénéficie de l’appui financier de la République Fédérale de l'Allemagne. Elle s'inscrit dans le cadre du projet d'appui à la prévention des crises et de consolidation de la cohésion et de l'inclusion sociale mise en œuvre depuis 2019 dans 6 localités de l'ouest et du Sud-Ouest.