(Liste protocolaire)
Honorable assistance,
Pour commencer mon allocution ce matin, permettez-moi d'attirer notre attention respective avec ces trois questions :
- Sommes-nous capables de vivre et de nous relever d'une série de cyclones qui frappent notre pays, nos régions et nos communautés ?
- Sommes-nous capables de vaquer à nos activités économiques dont la production agricole quand la pluie se fait de plus en plus rare et incertaine, la température se fait intense, les terres et les ressources se font rares ?
- Sommes-nous capables de nous protéger de nouvelles vagues de pandémie ou de crises à l’échelle mondiale ?
Avec les moyens, les ressources et les technologies dont disposent actuellement nos pays, le NEGATIF pourrait malheureusement paraitre être la réponse à ces questions. Ainsi, la récurrence et la sévérité des évènements climatiques extrêmes, l'augmentation de la température, la montée des eaux et l’acidification des océans, la raréfaction de la pluie et surtout de l’eau, la résurgence d'anciennes ou de nouvelles maladies ne sont qu'un aperçu des risques des impacts du changement climatique sur nos vies. La survie de l'humanité face au changement climatique reste hypothétique, et déjà nous commençons à compter les populations et communautés déjà victimes et devenues réfugiées climatiques.
Le troisième et dernier volet du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié le 4 avril dernier a d'autant plus sonné le glas, mettant les pays, les acteurs économiques et chaque citoyen du monde face à une responsabilité : Celle de prendre des mesures immédiates et vitales pour contenir la hausse de la température à 1,5°C - à la limite à 2°C et éviter les effets irréversibles du changement et des dérèglements climatiques.
Et aujourd'hui, la tenue de cette étape dans le processus d’élaboration de la stratégie de développement à longs termes à faible émission de carbone arrive à point nommé pour faire la lumière sur le POSSIBLE, la vision et l'effectivité des engagements de Madagascar dans la lutte que mènent tous les pays en matière d'action climat.
Je tiens à féliciter cette initiative menée sous le leadership du ministère de l’Environnement et du Développement Durable à travers le BNCCCREDD+ qui a encadré le processus et a permis de rassembler l'ensemble des secteurs afin de réfléchir ensemble, suivant des points de vue multisectoriels et pluridisciplinaires ce que sera le développement à faible émission de carbone pour Madagascar.
Madame la Ministre,
Je tiens particulièrement à saluer votre présence à cet atelier. Ceci marque votre engagement à suivre de près ce dossier et à faire avancer toutes les démarches pour fixer des objectifs réalistes et ambitieux, dans la perspective de réduire de 14% les émissions de Gaz à Effet de serre à Madagascar et d’augmenter sa capacité́ de séquestration de 32% par rapport au scénario BAU (Business as Usual) d’ici 2030. C’est ainsi que le préconisait le document de Madagascar sur la Contribution Déterminée Nationale de 2015, et j’ose espérer que les actuelles Contribution Déterminée Nationale (CDN) révisées, nous permettront de revoir à la hausse les ambitions nationales, et faire de Madagascar un pays à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, notamment à travers cette stratégie.
Madame la Ministre,
Chers participants,
Soyez assurés qu'à travers notre engagement dans le cadre de la "Promesse climatique", le PNUD soutiendra tous les efforts du pays et de ses institutions dans l'ACTION CLIMAT de MADAGASCAR, ainsi que dans la mise en œuvre d’un développement à faible émission de carbone. Nous nous faisons le porte-voix de Madagascar pour donner échos et accompagner activement le plaidoyer du pays dans ce sens, afin de de mobiliser les ressources nécessaires à cet effet.
C’est là un des objectifs premiers de cette stratégie, qui doit tracer la voie pour la mobilisation des res financement tant internes qu’externes, et à la fois publics et privés. Elle devra permettre de jeter les bases et d’orienter les investissements du pays, en mettant à profit tout le potentiel qu’offre aujourd’hui la finance durable et surtout la finance climatique. La stratégie devra permettre surtout, de mobiliser les acteurs traditionnels du pays, comme les non-traditionnels, en maximisant sur la coopération sud-sud et triangulaire, et l’engagement d’un secteur privé malagasy fort et au fait des enjeux climatiques qui nous font face.
Madame la Ministre,
AGIR MAINTENANT, semble être le crédo du Gouvernement Malagasy, c’est également, celui à tenir face à l’urgence climatique qui frappe de plein fouet, notre pays.
A ce titre, il ne faut pas nous méprendre. Pour un pays en développement comme Madagascar, il est évident que l'objectif de développement premier est d’assurer une croissance inclusive qui garantit des revenus décents à toute la population. Dans ce sens, le dernier rapport du GIEC ressort que cela est tout à fait possible tout assurant un processus de réduction des émissions de carbone. C’est donc là, tout l’intérêt de l’élaboration de cette stratégie, qui doit servir à l’État comme outil de conciliation de ces deux objectifs à priori inconciliables.
Madame la Ministre,
Je suis donc confiante qu’avec ce processus et les expertises réunies pour l’accompagner, venant des différents secteurs clés émetteurs et susceptibles de contribution à la réduction des émissions, nous pouvons réussir ce pari. Il est donc important que tous, nous apportions les éléments scientifiques et techniques nécessaires pour que les différents secteurs comme : l’Agriculture, l’Énergie, le Transport, le Bâtiment, la Foresterie, les Déchets et les Procédés industriels qui sont les principaux secteurs sources de GES, ou disposant d’une capacité de séquestration, relèvent le défi ensemble. Nous avons donc la lourde tâche de concilier les programmations de lutte contre les changements climatiques à long terme et surtout répondre aux besoins du pays en termes de développement durable, et ce conformément aux normes et aux engagements internationaux pris par le pays dans le cadre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, et les Accords de mise en œuvre qui lui sont rattachés.
Madame le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Soyons audacieux et ambitieux pour Madagascar et sa population, osons les solutions de développement innovantes, technologiques, basées sur la nature, et socialement justes, à la fois pour nous et pour les générations futures. En misant sur notre mobilisation collective couplée à la prise de conscience et aux actions individuelles, nous serons à même d’éviter les effets les plus graves du changement climatique, et de faire de Madagascar un modèle de développement sobre en émission de GES.
Nous nous en remettons, Madame la Ministre, à votre leadership fort dans cette démarche, et vous apporterons tout le soutien nécessaire pour sa réussite. J’exhorte donc les parties prenantes à s'approprier l’exercice et d’en faire le leur, et soutient l'appel à l'harmonisation et l'alignement des actions de développement pour un même objectif : Une prospérité pour tous à faible émission de carbone.
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de votre attention.