Selon plusieurs mythologies de par le monde (perse, égyptienne, chinoise, amérindienne, grecque, etc.), le Phénix est un oiseau légendaire d’une longévité d’au moins 500 ans. Surnommé l’Oiseau de Feu, il se caractérise par sa capacité à « renaître après s’être consumé dans les flammes ». Ce processus représente dans beaucoup de cultures, les cycles de mort et de résurrection.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à l’image d’un Phénix, est rentré dans un processus d’innovation institutionnelle. Il est attendu que l’oisillon qui renaitra soit plus agile et plus apte à accompagner ses clients à faire face aux risques stratégiques du 21éme siècle que sont, entre autres, le changement climatique, la 4ème Révolution Industrielle, l’urbanisation rapide, les inégalités grandissantes dans un monde multipolaire.
L’Agenda 2030
D’ici 2030, les chefs d’État et de Gouvernement, à la suite du Somment Spécial sur le Développement Durable, se sont donnés comme objectifs généraux d’«éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dans tous les pays, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous ».
De son adoption en Septembre 2015 et de ses Objectifs de Développement Durable (ODD) à nos jours, d’énormes progrès de développement ont été réalisés à travers le monde. À titre d’exemple, la proportion de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté est passée de 10% en 2015 à 8.6% en 2018, soit une réduction de plus de 100 millions de personnes (Sustainable Development Goals Report, 2019).
Malgré ces résultats très encourageants, les projections (selon le même rapport) nous montrent que si nous continuons sur la même trajectoire, nous ne parviendrons pas à mettre fin à la pauvreté d’ici 2030. Cet écart entre les résultats souhaités et les résultats qui seront atteints ne s’arrête pas qu’à l’ODD 1.
Source: Sustainable Development Goals Report, 2019
Si nous (Nations Unies, Gouvernements, ONGs, secteur privé, société civile, citoyens) voulons réaliser la vision de l’Agenda 2030 et atteindre les ODDs, il est impératif de changer de cap vers une résolution plus rapide et plus efficace des problématiques auxquelles les plus pauvres de ce monde font face.
Les Laboratoires d’Accélération de l’Agenda 2030
En physique, la vélocité est définie comme étant la vitesse d’un objet se déplaçant dans une direction donnée. Quand la vitesse et/ou la direction de l’objet change, il y a alors accélération. Si l’objet en question est le PNUD ou notre client le Gouvernement, et l’objectif est de l’accélérer, il s’agit alors de changer sa vitesse, en tenant compte l’Horizon 2030 et/ou sa direction, pour plus de pertinence dans le rapport problèmes/solutions.
C’est dans ce cadre que les Laboratoires d’Accélération rentrent dans la danse. Les laboratoires d’accélération du PNUD sont une offre de service qui travaille avec les populations, les gouvernements et le secteur privé afin de réimaginer le développement pour le 21ème siècle.
Les 60 laboratoires, servant 78 pays de par le monde, fourniront de nouvelles solutions de développement aux bureaux pays. Ensemble, les laboratoires accélèreront la vitesse à laquelle la communauté mondiale apprend sur ce qui fonctionne et à trouver des solutions dans les contextes locaux.
Du Sensemaking à un Changement Systémique
« Le meilleur moyen pour les laboratoires d’accélérer l’impact n’est pas de créer de nouveaux projets à la périphérie, mais de s’engager avec ce qui est déjà en place (le portefeuille de projets existants) et de fournir un nouveau cadre pour comprendre les tendances et les écarts de pertinence ».
Trois trajectoires d’innovation : (a) à la périphérie de l'organisation, (b) s'engager avec le vaisseau mère, et (c) constituer des portefeuilles d'options d'apprentissage
La position stratégique des Labs leur permet d’avoir un œil sur ce qui se fait à l’extérieur et à l’intérieur de l’organisation. Comme mentionné ci-dessus par Giulio, Alexandru, et Bas, c’est dans ce rôle que les laboratoires d’accélération sont vraiment pertinents : apporter les preuves au bureau pays de l’existence dans le monde externe de nouvelles tendances, données, technologies, solutions locales, et approches différentes de développement qui ont un impact tangible.
Dit d’une autre manière, les laboratoires opèrent sur la ligne fine entre l’ordre (la structure organisationnelle actuelle) et le chaos (un environnement externe en rapide changement) : les taoïstes appellent ce positionnement la « voie ». Le sensemaking, dans ce sens, consiste à trouver de l’ordre dans un monde complexe, limite chaotique.
Durant le Bootcamp d’orientation à Kigali, l’équipe du laboratoire du Mali a développé un plan d’action sur 100 jours. Notre objectif principal est d’appliquer la méthodologie d’apprentissage rapide du Lab à la thématique de la gestion des déchets plastiques dans le District de Bamako (les résultats dans un autre billet de Blog).
Pour vous dire la vérité, nous voulons nous débarrasser, une bonne fois pour toute, des sachets plastiques noirs !
Auteur : Makhan Sacko
Responsable de l'Exploration - Accelerator Lab / PNUD Mali