La pandémie de COVID-19 a perturbé nos vies tout au long de l'année 2020. Des vies ont été perdues, les moyens de subsistance ont été compromis et l'éducation a été affectée. Les niveaux de pauvreté ont augmenté dans certains pays, les liens sociaux ont été tendus et la tendance générale du développement s'est inversée. Pourtant, malgré les perspectives sombres, nous avons été témoins d'histoires d'espoir, de courage, de réussite et de bienveillance les uns envers les autres : l'esprit d'unité - Ubuntu, Obuntubulamu, Utu - comme cela est communément connu dans les régions d'Afrique orientale et australe.
L'esprit de volontariat, inné en chacun de nous, a motivé les personnes altruistes qui ont pendant la pandémie de COVID-19, tendu la main à leurs voisins, soutenu l'accès aux soins médicaux pour les personnes dans le besoin, veillé à la sécurité de personnes âgées et autres personnes vulnérables, entre autres actes de générosité. Cela n'est pas sans rappeller une citation de l'ancien Secrétaire général de l'ONU, feu Kofi Annan : « Derrière les progrès se cachent de nombreux facteurs. La première est la volonté de nombreuses personnes de donner leur temps, leurs efforts, leurs ressources et leurs idées au bien-être et au progrès de tous. Nous les appelons des volontaires. » Les volontaires ont été à l'avant-garde des réponses médicales, communautaires et sociétales dans la région de l'Afrique orientale et australe. Le plan stratégique de préparation et de riposte à la COVID-19 élaboré par l'OMS identifie les volontaires communautaires comme des acteurs clés pour la communication des risques, l'engagement communautaire et la fourniture de services de santé.
Depuis que j'ai rejoint le programme des Volontaires des Nations Unies pour la région de l'Afrique orientale et australe (UNV ESARO) en novembre de cette année, j'ai été touchée par l'altruisme manifesté par les volontaires sans distinction d'âge, de race et de sexe dans la région. En Zambie, plus de 800 jeunes volontaires communautaires ont atteint environ 700 000 ménages grâce à une initiative de sensibilisation de porte à porte sur la COVID-19, déconstruisant certains mythes et diffusant des messages d'une importance vitale. Au Kenya, Nicodemus Otieno et Cynthia Wandabwa sont 2 des 50 professionnels de santé des Volontaires des Nations Unies déployés par le PNUD Kenya à travers le pays pour soutenir la réponse nationale à la COVID-19. Au Mozambique, Ângela Macie, une Volontaire des Nations Unies au service du Programme alimentaire mondial (PAM), est en première ligne pour soutenir la distribution alimentaire dans les communautés vulnérables. En Somalie, de nombreux médecins volontaires des Nations Unies appuient les cliniques des Nations Unies dans les régions éloignées. Dans des moments comme celui-ci, ces volontaires et de nombreux autres dans le monde aident les pays de la région et du monde dans la lutte contre la COVID-19.
À l'heure où les pays s'efforcent de mieux reconstruire leurs fondations socio-économiques qui ont été fortement fissurées par la pandémie, les volontaires joueront un rôle crucial. Selon le rapport VNU 2018 sur l’état du volontariat dans le monde, plus d’un milliard de personnes font du volontariat chaque année dans nos communautés, et bien davantage seraient disposés à le faire si l’opportunité leur était donnée. Ce qui représente une personne sur sept, soit l'équivalent de 109 millions de travailleurs à temps plein dans le monde. S'ils constituaient un pays, la main-d'œuvre mondiale des volontaires serait la cinquième en importance au monde, soit à peu près l'équivalent du nombre de personnes employées en Indonésie. De plus, la contribution du volontariat au produit intérieur brut (PIB) ne peut être sous-estimée. Au Kenya, par exemple, le volontariat contribue à environ 3,6 % du PIB selon une étude commandée par le Département d'État du Kenya pour la protection sociale en 2017.
La commémoration de la Journée internationale des volontaires de cette année a reconnu les contributions de ces volontaires dans le monde. Dans cette région, les gouvernements, les partenaires des Nations Unies, les universités, la société civile et les organisations faisant appel à des volontaires, ont fait part des avantages de ce format de travail, s'agissant notamment de renforcer les compétences là où il existe des lacunes en matière de capacités dans le contexte du développement, de soutenir les services déployés, en particulier dans les zones éloignées, et de garantir que personne ne soit laissé pour compte dans le renforcement de la résilience. Constatant que les volontaires travaillent parfois dans des environnements difficiles, ils ont également plaidé en faveur de leur soutien et de leur prise en charge. L’année 2020 a montré que le volontariat en ligne fonctionne aussi bien que le volontariat sur site, où des circonstances atténuantes peuvent en limiter l'impact. Enfin, l'agilité du volontariat local a été très utile dans la réponse à la COVID-19, de par la flexibilité, la rapidité à agir et la capacité de s'auto-organiser quelle permet.
Le programme VNU ESARO poursuivra sa collaboration avec l'ONU et les États membres de la région pour promouvoir le volontariat en tant que « moyen puissant et transversal de mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 », tel que l'a reconnu, pour la première fois, l'Examen quadriennal complet des politiques (QCPR) des activités opérationnelles du système des Nations Unies, adopté en décembre 2020.