La mise en œuvre d'une infrastructure publique numérique sûre, fiable et inclusive, soutenue par des cadres de gouvernance solides, est essentielle pour que les pays puissent bâtir un avenir résilient. Le 1er juin, des chefs de gouvernement, des organisations internationales de développement et des bailleurs de fonds philanthropiques se sont réunis pour promettre le partage et le financement de technologies à grande échelle, et s’engager à soutenir ce programme de coopération internationale.
Les dirigeants mondiaux s'engagent à coopérer pour faire progresser l'utilisation des biens publics numériques, en faveur du développement inclusif
3 juin 2022
Oslo / New York - Lors d'un événement de haut niveau cette semaine, des dirigeants mondiaux se sont conjointement engagés à promouvoir l'utilisation des biens publics numériques. Ces solutions à code source ouvert (« open source ») sont, en effet, nécessaires pour bâtir l’infrastructure publique numérique qui peut permettre aux pays de fournir de meilleurs services et de favoriser une croissance économique inclusive. Cet événement a été organisé par la Digital Public Goods Alliance (DPGA), le Gouvernement norvégien, le Gouvernement sierra-léonais et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L'infrastructure publique numérique, c’est-à-dire les systèmes numériques tels que ceux utilisés pour les transferts de fonds, l'identification numérique et l'échange de données, qui permettent d'assurer efficacement des fonctions essentielles à l'échelle de la société, peut jouer un rôle déterminant dans le renforcement de la résilience, et notamment dans le relèvement au sortir d’une pandémie ou d’une crise. À l’occasion de leur rencontre, les dirigeants mondiaux se sont engagés à mettre en œuvre et à financer l'infrastructure publique numérique par le biais d'une charte des biens publics numériques nouvellement établie, qui sert de cadre pour accroître la coopération internationale dans ce domaine.
Codirigée par la DPGA et la Digital Impact Alliance (DIAL), cette charte des biens publics numériques [DPG Charter] présente de manière claire une démarche mondiale coordonnée destinée à construire une infrastructure publique numérique sûre, fiable et inclusive à l’aide des biens publics numériques. Cette démarche peut permettre aux pays – quel que soit leur niveau de revenus – de transformer les services et leur prestation pour les personnes et les communautés partout dans le monde.
La charte des biens publics numériques et les engagements pris par les dirigeants mondiaux sont particulièrement pertinents compte tenu des impacts socio-économiques dévastateurs de la pandémie de COVID-19 et des perturbations climatiques croissantes. Ces défis, auxquels s'ajoute la crise alimentaire, énergétique et financière sans précédent précipitée par la guerre en Ukraine, entraînent une nécessité urgente d'agir.
En investissant dans des infrastructures publiques numériques qui placent les droits de l'homme au centre des préoccupations et privilégient les démarches tenant compte de l'égalité des sexes et de l'ensemble de la société, on peut atténuer les chocs économiques à court terme et mettre en place des systèmes résilients pour l'avenir. Les avantages sont avérés : les pays qui disposaient d'une infrastructure publique numérique bien gérée ont mieux résisté à la pandémie que les autres. Ces pays ont été en mesure de répondre plus rapidement aux défis, en tirant parti de l'utilisation de systèmes numériques préétablis, de haute qualité et améliorant le bien-être.
Les biens publics numériques sont créés à partir de normes ouvertes et sont donc davantage compatibles entre eux. Ils permettent de limiter la duplication, d’économiser du temps et de l'argent dans la mise en œuvre, et offrent des possibilités de coopération numérique au niveau mondial. La charte des biens publics numériques encourage l'utilisation des biens publics numériques dans l'infrastructure publique numérique, qui peut, à son tour, créer un terrain de jeu plus équitable et plus inclusif pour les pays et les écosystèmes numériques locaux dans le monde entier :
- en augmentant la participation des micro-commerçants, dont les femmes, au commerce électronique ;
- en améliorant l'accès des enfants à l'éducation ;
- en numérisant les paiements et transferts d'argent liquide sur le dernier kilomètre ;
- en renforçant la résilience et la préparation aux crises.
Cet événement et les engagements pris marquent le point de départ d'une coopération mondiale entre les gouvernements, les organisations multilatérales, les donateurs et le secteur privé en ce qui concerne les biens publics numériques pour une infrastructure publique numérique, et le financement de ces derniers. Ces efforts s'inscrivent dans le droit fil du Plan d’action de coopération numérique du Secrétaire général des Nations Unies, ainsi que des activités du Pacte numérique mondial et du Sommet de l’avenir en 2023.
Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des dirigeants ayant promis leur soutien en faveur de cette initiative :
Alkesh Kumar Sharma, Secrétaire au ministère de l'Électronique et des Technologies de l'information, Gouvernement de l'Inde : « En devenant membre de la DPGA, nous nous engageons à rendre disponibles les biens de l'infrastructure publique numérique de l'Inde, tels que l'interface de paiement universelle (Universal Payments Interface [UPI]), en tant que biens publics numériques mondiaux, et nous offrirons une assistance technique aux pays qui les mettront en œuvre afin de faire progresser le bien-être mondial pour tous ».
Eva-Maria Liimets, Ministre des Affaires étrangères, Gouvernement de l'Estonie : « L'Estonie reste déterminée à soutenir le développement de la solution X-road et à la défendre en tant que bien public numérique susceptible de stimuler la numérisation. Nous prévoyons également d'investir un minimum de 20 millions d'euros dans des solutions d'intelligence artificielle open source en 2022-2023 ».
Niels Annen, Secrétaire d'État parlementaire auprès du ministre de la Coopération économique et du Développement, Gouvernement de l'Allemagne : « L'Allemagne a investi 20 millions d'euros dans l'initiative GovStack afin d'accélérer le développement des services publics numériques en partageant des briques numériques interopérables et réutilisables. Un financement supplémentaire est actuellement soumis à l'approbation du Parlement allemand ».
Zunaid Ahmed Palak, Ministre d'État chargé des Technologies de l'information et de la Communication, Gouvernement du Bangladesh : « Afin de répondre à l'appel de la Première Ministre Sheikh Hasina de construire un Smart Bangladesh [Bangladesh intelligent] équitable et à revenu élevé d'ici 2041, il faut se concentrer sans compromis et sans relâche sur l'équité numérique rendue possible par les biens publics numériques et l'infrastructure publique numérique à grande échelle. C'est précisément la raison pour laquelle je suis fière d'annoncer aujourd'hui que le Gouvernement bangladais va devenir membre de la DPGA et adhérer sans réserve à la vision de la charte des biens publics numériques ».
Paula Ingabire, Ministre des TIC et de l'Innovation, Gouvernement du Rwanda : « Le Rwanda souscrit pleinement à la vision exposée dans la charte des biens publics numériques. Nous nous engageons à faire avancer le programme des biens publics numériques. En rejoignant aujourd'hui la DPGA, nous nous engageons à apporter notre expertise et à partager notre expérience, ainsi qu'à tirer profit des réussites des différents partenaires ».
Mykhailo Fedorov, Vice-Premier Ministre au Ministère de la Transformation numérique, Ukraine : « C'est l'infrastructure publique numérique qui nous permet de continuer à fournir des services à nos citoyens. Elle est également devenue le socle des processus décisionnels fondés sur des données [...] En collaboration avec le PNUD, dans des conditions très difficiles, nous avons fourni des services publics numériques pour que ceux qui le demandent puissent recevoir le statut de personne déplacée dans son propre pays. Nous travaillons également sur une plateforme pour le paiement et la dé-duplication des organismes humanitaires internationaux grâce aux services de Diia ».
Bill Gates, co-président de la Fondation Bill & Melinda Gates, et Nandan Nilekani, cofondateur et président d'Infosys Technologies Limited, se sont exprimés en faveur de la charte des biens numériques publics et ont confirmé leur ferme engagement à contribuer à faire progresser les investissements dans les infrastructures publiques numériques, rendus possibles par les Groupes de partenaires pour le développement, à des fins d’inclusion financière, de protection sociale et de développement inclusif.
D'autres pays participants ont promis leur soutien et leurs engagements lors de l'événement : La Norvège, les Philippines, la Sierra Leone, la Suède, l'Ouganda, ainsi que les dirigeants de l'USAID, du PNUD et de l'UNICEF.
Pour plus d'informations et demandes d'interviews, veuillez contacter :
À la DPGA : media@digitalpublicgoods.net
Au PNUD : undp-newsroom@undp.org