Dans le contexte actuel, caractérisé d’une part par la crise socio-économique et d’autre part par la révolution numérique, le Crowndfunding constitue un mécanisme important pour stimuler l’innovation, et ce grâce aux possibilités de financer aussi bien les projets des particuliers, des entrepreneurs et startups que des Organisations de la Société Civile.

L’adoption de la loi N 15.18 relative au financement collaboratif, en février 2021, constitue une avancée importante dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement Marocain pour l’inclusion financière et l’appui au développement socio-économique. Cette loi permettra d’accompagner la dynamique de la société civile en leur permettant de financer des projets de développement et de communiquer sur les bonnes initiatives menées sur le terrain.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le Programme Tadamon Crowdfunding Academy qui fait partie du programme d'autonomisation des OSCs pour la réduction de la pauvreté. Le programme Tadamon est parrainé par le Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID), géré par la Banque Islamique de Développement (BID) et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d'autres partenaires stratégiques. L’objectif étant d’accompagner les associations pour avoir un meilleur accès à des financements alternatifs, de construire et de développer leur communauté, de donner plus de visibilité à leurs projets et d'engager plus de partenaires et de donateurs.

Au Maroc, le Programme des Nations Unies pour le développement via son laboratoire d’accélération a lancé le programme Tadamon en février 2021. Sa mise en œuvre est passée par les étapes suivantes :

• Cartographie des Organismes de la Société Civile : La démarche initiale a consisté à inciter les OSCs à intégrer la Communauté Tadamon en s’enregistrant sur la plateforme https://tadamon.community/ afin de bénéficier d’un appui en matière de visibilité, de financements, de renforcement des capacités et des connaissances.
• Sélection des associations : Le lancement de l’appel à projets a permis de sélectionner 19 associations parmi lesquelles 13 ont participé à l’ensemble du programme. Ces OSCs sont issues de différentes régions : Rabat-Salé-Kenitra, Tanger Tétouan, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et la région de Béni Mellal-Khénifra. Les projets menés par ces associations ont pour objectif de promouvoir le développement local et de réduire l’impact socio-économique du COVID- 19 sur les femmes, les jeunes, les personnes en situation de handicap et les enfants en situation difficile et les personnes sans abri.
• Mise en œuvre de l’Académie : L’Académie consiste en un programme de formation en ligne conçu par des experts du crowdfunding, en partenariat avec Kaya, une plateforme d'apprentissage mondiale du Humanitarian Leadership Academy. Ce programme de formation est conçu également pour répondre aux besoins des OSCs et améliorer leurs compétences afin qu'elles puissent utiliser avec succès des sources de financement alternatives. Il est constitué de 12 modules alternant entre la théorie et la pratique et couvrant les étapes clés de la conception d’un projet de financement, telles que la mise en place d’une campagne de communication, la définition des objectifs financiers, l’élaboration d’un plan d’actions, l’identification des partenaires et le développement des supports de communication. Ceci constitue une opportunité pour les OSCs de bénéficier de l’expertise des mentors dont la mission principale est d’accompagner les associations durant tout le processus de l’académie.
• Lancement des campagnes de Crowdfunding : il s’agit de l’étape finale du programme, au cours de laquelle les OSCs ont mené des campagnes de collecte des fonds. Dans ce qui suit, nous allons mettre l’accent sur deux expériences menées par l’association Al Amal et l’association Joud.

Association Alamal : Le Crowdfunding pour un projet d'éducation de qualité pour les orphelins vulnérables

L'association Al Amal pour les femmes opère à Tétouan (au Nord du Maroc), une région qui manque de projets de développement économique pouvant répondre aux besoins des populations vulnérables, et en particulier, les enfants en situation difficile.

Face à la croissance des programmes et services fournis par l'association et l'augmentation du nombre de bénéficiaires, qui dépasse 2500 bénéficiaires par an, l’association Alamal s’est attelées à chercher des moyens alternatifs pour financer ses interventions communautaires. C’est dans ce cadre que l’association a lancé son projet INQAD dans l’objectif d’assurer l’aménagement d’un centre de soutien scolaire et éducatif au profit de 250 enfants orphelins qui courent un risque d’abandon scolaire.