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Mise en oeuvre du PDL-145T: malgré les défis d’accessibilité aux sites, les ouvrages sortent du sol
4 août 2023
A Kijaga, dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu, des bâtiments scolaires sont en finalisation
UNDP-RDC
Construire des infrastructures scolaires, sanitaires et administratives dans certains territoires où les véhicules ne sont jamais arrivés faute de routes, peut paraître, à première vue, une mission impossible pour certains, mais pas pour le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Malgré les multiples obstacles qui jonchent le processus de mise en œuvre du Programme de Développement local PDL-145T, le PNUD rassure pouvoir relever le défi et apporter ainsi, sa pierre à l’édifice de l’atteinte des objectifs de développement durable en RDC. Des infrastructures de qualité sont en train d’être bâties et seront remises aux bénéficiaires bientôt.
Les entreprises et les ONG engagées dans la construction d’infrastructures dans les neuf provinces confiées au PNUD, rencontrent plusieurs défis sur le terrain. Mais le défi majeur auquel, elles font toutes face, est celui de l’accessibilité des sites qui handicape fortement l’acheminement des matériaux de construction et, par conséquent, retarde l’avancée des travaux.
Plusieurs moyens de transport sont utilisés pour régler ce problème : avion, bateau, train, motos, vélos, pirogues et de la manutention réalisée par les communautés.
Merveille Kidiadi ingénieur de l’entreprise Global Innovation, œuvrant dans la province du Kasaï, déclare que la voie fluviale a des défis non-négligeables. « Le bateau transportant les matériaux de Kinshasa a mis trois mois avant d’arriver à Ilebo », précise-t-elle. L'Ingénieur Dombasi Enock a, de son côté, déclaré que : « Quand bien même les matériaux arrivent au port, nous avons du mal à les acheminer jusqu’aux chantiers, faute de routes praticables. Cependant, les études de faisabilité réalisées par l’entreprise Global Innovation ont conclu que l’approvisionnement en matériaux manufacturés dans tout le Kasaï allait prendre seulement trois semaines, mais la réalité sur le terrain est loin de corroborer ces prévisions.
L'école primaire de Kijaga, dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu va acceuillir les élèves à la rentrée des classes de septembre
UNDP-RDC
L'Abbé Jean Claude Ambwa, Directeur de Caritas/Lisala, ONG attributaire pour la province de la Mongala, explique que le mauvais état des routes décourage la collaboration avec les entrepreneurs et ceux qui acceptent cette collaboration, font monter les enchères. « On a acheté du ciment et pour le ramener au site de Yangome, faute de véhicule l’acheminement a pris 3 semaines (…), à un prix exorbitant. » a-t-il indiqué. Il a ajouté qu’actuellement avec la saison pluvieuse, la situation a empiré, « la route Lisala-Bumba est coupée, juste à 1 km de la sortie de Lisala, au-delà du pont Kaba, les véhicules ne passent pas. »
Le second défi est lié à la communication. L’ingénieur Enock Dombasi confirme qu’il est difficile de communiquer avec certains sites enclavés faute de réseau téléphonique. Cependant, la contribution et l’engagement de la communauté sont largement appréciés : « Nous sommes appuyés par les populations bénéficiaires du Programme dans le cadre du transport des matériaux. » a confié Dombasi Enock. Cet appui s’étend aussi sur le plan administratif et sécuritaire par l’administration du territoire.
Pour Global Innovation, il est important que les chefs de chantier fassent la supervision dans tous les sites. Des motos ont été mis à disposition pour faciliter les déplacements.
Frank Iragi, Coordonnateur du PDL-145T dans la province de Mongala rassure que d’autres solutions ont été envisagées, en collaboration avec l’ONG Caritas pour contourner le problème d’accès aux sites en empruntant d’autres voies de communication tels que le boulevard fluvial, les rivières, les pirogues et les motos. “En outre, les communautés locales approvisionnent les chantiers en matériaux locaux de construction notamment le sable, gravier et eau.” a-t-il déclaré.
Bâtiments scolaires en construction au Sud-Kivu
UNDP-RDC
Isabelle Lubuya, Coordinatrice du PDL-145T dans la province du Kasaï, affirme que plusieurs réponses alternatives adaptées au contexte ont été prises avec le partenaire et les autorités provinciales, locales et les notables des communautés. Il s’agit notamment de l’utilisation des petites bananières de relais et canots rapides sur la rivière Kasaï, les vélos et motos ainsi que la manutention et le transport des matériaux. “En plus, les communautés locales ont été sensibilisées pour l’approvisionnement des sites en matériaux locaux afin que l’absence de ceux- ci ne constitue un frein pour l’exécution normal des travaux. “ a-t-elle ajouté.
Pour l’ingénieur Eraste Madjihingam Thibo, qui assure la coordination des travaux du volet génie civil, dans le cadre du plan de l’avancement des travaux, des réunions périodiques sont organisées avec les attributaires des marchés pour réadapter et mettre à jour les stratégies d’approvisionnement, sur la base des contraintes afin d’éviter la rupture de matériaux sur les différents chantiers.
Pour rappel, Le Programme de développement local PDL-145T est un programme du gouvernement congolais dédié au développement des 145 Territoires de la RDC afin de promouvoir l’émergence du monde rural, à travers un paquet d’investissements intégrés pour chaque territoire. Le PDL – 145T vise à réduire les inégalités spatiales et à transformer les conditions et cadres de vie des populations congolaises vivant dans les territoires ruraux jusque-là mal desservis par les infrastructures et services sociaux de base. Le PNUD exécute ce programme dans 9 provinces à travers 54 territoires de la RD CONGO : Tanganyika, Tshopo, Tshuapa, Sud Kivu, Maniema, Sankuru, Bas-Uele, Mongala et Kasaï.
