Pour célébrer la force et la résilience des femmes rurales en Haïti, le PNUD à travers le projet relèvement post-catastrophe, financé par l’Ambassade du Canada en Haïti dans la Grand'Anse, a organisé une semaine d'activités inspirantes du 9 au 14 octobre dans les communes de Beaumont, Corail et Pestel. Plus de 250 personnes ont pris part à des séances de formation sur l’égalité entre les sexes, l’équité des genres, la Violence Basée sur le Genre (VBG), et des forums sur les droits humains. Des soundtrucks ont aussi parcouru plusieurs localités des communes concernées pour diffuser des messages de sensibilisation sur les concepts clés abordés durant les formations.  

Chacune des communes a bénéficié de 2 journées d’activités, comprenant une séance de formation visant à revisiter les concepts clés liés au genre et à l’égalité entre les sexes. Il a été fortement mis en avant l'impératif de respecter les droits des femmes, soulignant ainsi leur rôle essentiel dans la promotion de la production et du développement.

À l’heure actuelle, Il existe très peu de données sur la situation des femmes rurales an Haïti. Cependant, les informations disponibles au niveau mondial sur le genre et le développement prouvent que les effets des changement climatiques et des violences ont un impact disproportionné sur les femmes rurales. En plus des barrières structurelles discriminatoires, il existe des barrières culturelles qui empêchent aux femmes, en particulier celles vivant en milieux ruraux, de jouir pleinement de leurs droits-certaines ignorent mêmes qu’elles peuvent les revendiquer de manière équitable aux côtés de leurs homologues masculins.

<< Je n’ai jamais su que j’avais autant de droits similaires à ceux des hommes >> s’est exclamée une trentenaire à Pestel, après avoir assisté à la première journée de la formation.

La méthodologie adoptée par la Spécialiste en Genre et renforcement des Capacités, Mme Keteline Parfait Janvier, a offert une plateforme à plusieurs femmes victimes de violences pour partager leurs pénibles expériences avec le reste des participants. Les femmes et les hommes ont été donc au cœur d’un échange poignant, particulièrement lors de la seconde journée réservée au forum, où des hommes les a rejoints pour discuter du respect des droits de la personne en général et de d’égalité entre les sexes.

Ces activités revêtent une importance capitale parce que les sujets débattus lors des forums sont tabous dans de nombreuses localités rurales et entravent l’épanouissement des femmes et des filles, tout en ayant un impact négatif sur le développement des régions concernées (…) Quand les responsables de plus de 40 % de la production agricole se sentent lésés dans la jouissance de leurs droits, cela ne peut que conduire à un déséquilibre fatal au développement durable- a expliqué Mme Parfait Janvier.

Un article publié pour l’occasion sur le site des Nations Unies (https://www.un.org/fr/observances/rural-women-day), abonde dans le même sens que la Spécialiste en Genre, évoquant le fait que la pauvreté multidimensionnelle touchent les femmes rurales d’une manière démesurée; tout en reconnaissant la capacité de ces héroïnes à être aussi entreprenantes et productives que les hommes. Cette pauvreté multidimentionnelle se traduit par un accès limité notamment à l’éducation, aux services publics et aux infrastructures telles que l’eau et les services d’assainissement.

L’Ambassade du Canada en Haïti est le principal contributeur financier du projet relèvement post-castastrophe, dont la deuxième phase assure le suivi d'activités initiées durant la première phase dans les 12 communes du département de la Grand’Anse avec de nouvelles activités ciblant les 3 communes mentionnées ci-dessus.