Enseigner à Sam Ouandja : un parcours entre défis et espoirs (1)

Entretien avec M. Singa-Kette Gauthier, professeur d'histoire-géographie déployé à Sam-Ouandja dans le cadre du Programme de Stabilisation du PNUD

23 septembre 2024
un homme en costume et cravate
PNUD Centrafrique / Alexia Sanzey G.

Quelle classe enseignez-vous ?

Je suis professeur d’Histoire-Géographie et j'ai la charge des classes de 4e, 3e et Seconde du Collège de Sam Ouandja.

Comment les élèves ont-ils réagi à l'arrivée de nouveaux enseignants ?

Les élèves ont réagi très positivement à notre arrivée. Beaucoup avaient abandonné leurs études, mais dès qu'ils ont appris que de nouveaux enseignants étaient là, ils sont revenus à l'école. Notre présence a donc entraîné une augmentation du nombre d'élèves. Ce n’était pas totalement de leur faute ; ils venaient à l’école, mais il n’y avait pas d’enseignants, surtout pour ceux du collège. 

Dès le début, nous avons constaté que les enfants de Sam Ouandja avaient un niveau plus faible que ceux de Bangui. Ils avaient des difficultés, notamment en lecture. Nous avons donc travaillé dur et fait de notre mieux pour les aider à combler ces lacunes.

Quels défis avez-vous rencontrés durant votre première expérience à Sam Ouandja ?

Au départ, nous avions une grande appréhension concernant le fait de vivre à Sam Ouandja. Nous avons été rassuré notamment par le déploiement d'éléments des FACA (Forces Armées Centrafricaines) dans la ville et la présence de la MINUSCA.

Un autre défi a été et est toujours, le coût de la vie. Malgré le soutien financier reçu, les prix des produits de première nécessité et des denrées alimentaires sont extrêmement élevés à Sam Ouandja. Cela rend difficile le fait de subvenir aux besoins de nos familles restées à Bangui tout en nous occupant de nos propres besoins sur place à sam Ouandja.

Dans notre travail, nous avons aussi fait face à un problème d'assiduité des élèves. Ils n’arrivaient pas à l’heure à l'école. Nous, les enseignants, arrivions à l’heure et devions attendre les élèves. Nous avons compris qu’ils n’avaient pas été habitués à cette rigueur par le passé. Nous avons travaillé à instaurer une certaine discipline afin de les amener à respecter l'emploi du temps. Les résultats sont mitigés. Pour ce second déploiement, nous ferons de notre mieux pour obtenir de meilleurs résultats.

Il y'a également un manque de matériel pour accueillir les élèves, notamment des tables et des bancs. De plus, le collège ne dispose que de deux bâtiments et l'un d'eux n'a plus de toiture. Accueillir des élèves de la 6e à la Première dans un seul bâtiment comptant trois salles de classe complique énormément les conditions de travail.

Enfin, à Sam Ouandja, il n'existe aucune bibliothèque. Une bibliothèque aurait pu grandement contribuer à l'éducation des enfants, leur permettant d'approfondir leurs connaissances à travers la lecture et la recherche.

Un mot pour finir ?

J’espère sincèrement qu'avec davantage de soutien et de ressources, nous pourrons améliorer l'éducation à Sam-Ouandja. Les enfants ont soif d'apprendre, et il est essentiel de leur offrir les moyens d'y parvenir.