Bamako, le 28 octobre 2020– Des représentants de haut niveau du Réseau Ouest-Africain pour l'Edification de la Paix (WANEP), de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et du PNUD ont lancé un nouveau projet intitulé << Bâtir une approche inclusive de relance post COVID-19, de sortie de crises et de réformes de la gouvernance au Sahel >>.
Cette initiative réalisée conjointement par le PNUD, la CEDEAO et WANEP, devrait compléter les efforts en cours pour une gouvernance démocratique inclusive et des transitions pacifiques au Mali, en Côte d'Ivoire, au Niger et au Burkina Faso. Le projet cherche à renforcer les systèmes et les structures qui autonomisent les femmes aux niveaux local et national en tant que parties prenantes essentielles dans les transitions politiques, la gouvernance, la paix, la sécurité et le développement.
Dans ses remarques liminaires, Dr Chukwuemeka Eze, Directeur exécutif de WANEP, a déclaré que la mise en œuvre du projet s'appuierait sur les expériences uniques du PNUD, de WANEP et de la CEDEAO et sur les leçons apprises au fil des ans pour soutenir des transitions politiques pacifiques, une gouvernance démocratique inclusive par le biais du système d'alerte précoce et de réponse, de dialogues politiques, de plaidoyer, d'influence politique et du renforcement des capacités.
Dans son discours d'ouverture, SE Bineta Diop, Envoyée spéciale de l'Union Africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, a mis l'accent sur les vulnérabilités auxquelles sont confrontées les femmes dans le contexte de la pandémie actuelle. Elle a également souligné les raisons pour lesquelles la participation des femmes au leadership est essentielle pour faire face à la crise sanitaire et socio-économique. «Nous devons agir rapidement pour trouver des solutions aux goulots d'étranglement qui freinent les femmes africaines», a-t-elle déclaré, ajoutant que «dans le contexte du COVID-19, les actions qui englobent le secteur informel et les PME; les actions qui exploitent les avantages de la numérisation pour les entreprises féminines; les actions qui ciblent les femmes pour les programmes de protection sociale; et les actions qui font de la jeunesse une priorité - aideront à donner un visage à la valeur unique des femmes dans la gouvernance – des femmes qui dirigent avec détermination- et à leur engagement envers la société ».
Reconnaissant que les femmes jouent un rôle crucial dans le maintien de la paix au Sahel, Mme Ahunna Eziakonwa, Directrice régionale du PNUD pour l'Afrique, a noté que la participation accrue des femmes à la prévention des conflits et aux initiatives de paix dans la région est < une condition clé pour une paix, une stabilité et développement durables >>. Le leadership et les contributions des femmes, a-t-elle ajouté, <<doivent être au cœur des efforts de résilience et de relance alors que nous nous efforçons de lutter contre la pandémie du COVID-19 et ses retombées. Le leadership des femmes et leur participation à la relance post-COVID-19, aux transitions de crise et aux réformes de la gouvernance, sont essentiels pour construire des sociétés pacifiques, inclusives et résilientes >>.
Dans ses remarques, Dr. Finda Koroma, Vice-Présidente de la Commission de la CEDEAO, a souligné que <<la participation égale des femmes dans tous les aspects de la paix et de la sécurité est fondamentale pour une démocratisation inclusive, une bonne gouvernance et un développement durable dans la région. Ce projet contribuera à la vision de la CEDEAO d’un monde qui offre une égalité des possibilités d’accès pour les femmes et les hommes >>.
Mme Giovanie Biha, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général au Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWAS), a exprimé son plein appui à l'autonomisation des femmes aux niveaux local et national, ajoutant que <<le lancement de cette initiative conjointe est une étape stratégique dans la bonne direction car il vise à renforcer la participation des femmes aux processus de gouvernance, politiques et décisionnels. Les femmes doivent être pleinement équipées et capables d'apporter leur expertise en tant qu'électrices, candidates, leaders de la société civile, personnalités religieuses et organisatrices communautaires >>.
Cette année marque le 20 -ème anniversaire de la résolution 1325 du CSNU sur les femmes, la paix et la sécurité ainsi que le 25 -ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. Malgré ces accords historiques, le nombre de femmes africaines en leadership politique reste un travail en cours. Les femmes représentent 22,2 % des parlementaires africains et 23 % des ministres africains. Il n'y a que 13 femmes ministres de la santé, quatre femmes ministres des finances et une femme présidente en exercice.
La récente crise politique au Mali et les tensions autour des processus électoraux au Sahel révèlent les défis complexes et multidimensionnels qui menacent la paix, la stabilité et le développement dans la région. Par conséquent, la présente initiative vise à assurer une réponse inclusive du genre aux crises politiques et sécuritaires en cours, ainsi qu'à accélérer la mise en œuvre de l'agenda Femmes, Paix et Sécurité au Sahel, comme prévu dans la résolution 1325 du CSNU et en conformité avec le programme régional et continental de l'agenda paix et développement.
L'initiative soutiendra la création de plateformes de femmes pour contribuer à des transitions politiques inclusives et à des processus de dialogue dans les quatre pays cibles ; à la participation des femmes au dialogue politique, à la transition et aux réformes au Mali ; à la gouvernance inclusive ; aux réponses communautaires dirigées par les femmes face à la pandémie du COVID-19 ; au développement des capacités de leadership ; et aux dialogues intergénérationnels.
Pour de plus amples informations, contactez :
Josiane Sombo, jsombo@wanep.org
Michelle Mendi Muita, Spécialiste de la communication des programmes régionaux, PNUD, michellemendi.muita@undp.org