Le Projet de Promotion du Sel iodé Xwlajè (PROSEL) rentre dans sa phase active à travers la mise en place d’équipements modernes de cuisson en cours d’expérimentation. A travers une série de tests réalisés avec près d’une cinquantaine de salicultrices dans la commune de Ouidah, des résultats encourageants sont en train d’être enregistrés en ce qui concerne les techniques et le temps de cuisson et de séchage du sel iodé, la collecte et la production de saumure. 

Après le lancement du projet en mars 2022 et la mise en place de l’équipe dudit projet, les travaux conduits par le Laboratoire d’accélération du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en collaboration avec le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et la Promotion de l’Emploi ainsi que les acteurs de développement local et les bénéficiaires ont permis d’identifier des solutions face aux difficultés que rencontrent les salicultrices béninoises en général et celles de la commune de Ouidah en particulier.

Au nombre des difficultés rencontrées par les salicultrices, il est à noter la forte exposition à la chaleur avec l’utilisation sur une longue durée du bois de chauffage, le déploiement d’efforts physiques et énergétiques, qui ne leur procurent que de revenus dérisoires.

A travers des séances d’intelligence collective, les acteurs impliqués dans la production du sel local iodé ont identifié des solutions face aux défis à relever. 

Le projet a eu recours à trois principaux innovateurs pour la conception et la réalisation des solutions innovantes cocréées. Il s’agit de : 

• Atingan Solutions pour la conception d’une chaudière à vapeur munie de quatre (4) cuves et autres équipements d’essoreuse mécanique et de séchage ;
• Manufacture Béninoise des Matériels Agricoles (MABEMA) pour la conception pour la réalisation d’une navette de transport de la saumure et d’une dessoucheuse ainsi que pour la conception du "All in One", un équipement à trois fonctions (le raclage et la collecte du minerai ; le lessivage du minerai pour l’obtention de la saumure et le rejet du résidu ou sable après extraction) et
• Afrique Prestations-Industries (API) pour les solutions innovantes relatives aux défis de stockage de la saumure et du sel préparé, de l’ensachage et de l’emballage approprié du sel local iodé xwlajè produit.

Les expérimentations de ces équipements avec 48 salicultrices des trois arrondissements de production de sel de Ouidah ont permis d’enregistrer les résultats ci-après : 

• la réduction de la durée de cuisson de 5/6 heures à 4 heures de temps pour en moyenne 200 litres de saumure avec des économies de combustibles ;
• la réduction du temps de séchage du sel produit de 2/3 jours à 3 à 5 minutes maximum avec l’essoreuse mécanique développée par les innovateurs locaux. 
• l’essai de cuisson de la saumure issue du sel de mer avec des résultats positifs avec notamment 33 % de sel obtenu en sus par rapport à la saumure issue des marais salants de même densité (1,2) ce qui offre la possibilité de plusieurs alternatives de production du sel à proposer aux salicultrices;
• la non exposition au feu et à la chaleur intense des fours traditionnels grâce à la chaudière à vapeur qui permet de réduire la pénibilité dans le processus de cuisson pour les salicultrices.
• l’utilisation de coques de noix de palme concassées et carbonisées pour le fonctionnement de la chaudière à vapeur; …..

Dans le souci de garantir à la fois la qualité sanitaire et phytosanitaire du Xwlajè pour en améliorer la compétitivité et le bien-être des consommateurs, la Direction de l'Alimentation et de la Nutrition Appliquée (DANA) a été impliquée à toutes les étapes du processus de production.

Une fois les tests seront finalisés, le processus de mise à l’échelle avec les autres communes bénéficiaires du projet (Grand -Popo, Comé et Sèmé- Podji ) sera enclenché.

D’un coût global de 5 226 678 $US, Le Projet de Promotion du Sel iodé Xwlajè (PROSEL) vise à appuyer les salicultrices et saliculteurs de la zone côtière du Bénin à produire et à mettre sur le marché du sel iodé en quantité suffisante et en qualité tout en respectant les normes environnementales. Il est financé conjointement par le Gouvernement du Bénin (3 026 678 $US), le fonds IBAS regroupant l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud (1 000 000 $US), le PNUD (200 000 $US) et d’autres partenaires (1 000 000 $US).