Ferme agroécologique polyvalente de Noaky : En joie avec un producteur d’oignons naturels
6 février 2023
Une joie immense se lit sur le visage de Jean Traoré, en cette matinée de récolte à la Ferme agroécologique polyvalente de Noaky, mise en place par le PNUD, à travers le Programme d’Amélioration des Moyens d’Existence Durable en milieu rural (PAMED), à une quinzaine de kilomètres de Dédougou, au Burkina Faso. « Je viens d’opérer ma première récolte d’oignons que j’ai produits avec des intrants naturels », lance-t-il pour justifier le large sourire qui illumine son visage. Adossé fièrement au tricycle venu « charger » sa moisson, Jean indique avoir obtenu plus de cinq sacs de 50 kg d’oignons, sur une superficie d’une centaine de m2. En fait, il a utilisé une partie des 200 m2 dont il dispose sur la ferme pour y produire de l’oignon. Mais sa fierté tient moins de la quantité que de la qualité de ses produits. « Je n’ai pas utilisé d’intrants (engrais et pesticides) chimiques, mais juste du compost bien mûr. Je suis très satisfait de la récolte, dans la mesure où j’ai obtenu de gros bulbes alors que la production n’a pas coûté chère, du fait que j’ai fabriqué les intrants naturels moi-même », se félicite-t-il. Et d’ajouter que l’oignon ainsi produit a un meilleur goût, un meilleur prix (alors que le sac de 50kg de l’oignon conventionnel se négocie à 12 000 F CFA, les oignons de M. Traoré se vendent à 25 000 le même sac) et peut se conserver plus d’une année ; ce qui n’est pas le cas des oignons produits avec des intrants chimiques. C’est dire qu’il a la latitude de les conserver, en vue d’attendre le moment propice, où le prix du sac peut doubler, voire tripler, avant de les vendre. « Cela me conforte que la production agroécologique est possible et est meilleure », soutient-il, visiblement acquis à la cause du maraîchage durable.
Jean Traoré encourage l’utilisation des intrants naturels, surtout dans un contexte de cherté des engrais et pesticides chimiques actuellement sur le marché. « C’est bon pour sa poche, pour les consommateurs et pour l’environnement », se convainc le trentenaire. Il explique que le choix d’utiliser des matières organiques dans la production agricole peut paraitre pénible, car nécessitant un peu plus d’investissement personnel pour les produire et pour amender la terre, mais au vu des bénéfices, le jeu en vaut la chandelle.
« Je remercie le PNUD à travers le PAMED, qui nous a permis de nous former davantage et de mieux pratiquer l’agroécologie. Je l’invite à poursuivre son engagement auprès des producteurs pour une production durable. C’est un processus sur le long terme, car les habitudes de production non durables ont la peau dure », conclut l’heureux producteur de bulbes.