Par Aaron Nsavyimana
Muyinga – L’hôpital de Muyinga qui sert de référence à 21 centres de santé et aux hôpitaux des districts des provinces voisines de Kirundo, Karusi et Cankuzo, fait partie d’un réseau de laboratoires de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (CEA). Il est notamment l’un des six laboratoires de la CEA à être doté d’un appareil de mesure de la charge virale en VIH dans le sang. Malheureusement, il souffre régulièrement de coupures intempestives du courant électrique ce qui nuit à la qualité et à la fiabilité des analyses sanguines de son laboratoire et de ses services de néonatologie.
« Le groupe électrogène dont disposait l’hôpital ne permettait pas de couvrir les besoins de l’hôpital. Nous étions obligés d’alimenter les services par alternance. Les coupures d’électricité répétitives occasionnaient beaucoup de pertes pour le laboratoire et représentaient un sérieux danger pour les opérations chirurgicales, les accouchements par césarienne et les prématurés en néonatologie qui ont besoin d’oxygène », explique le Dr. Jean Georges Rukubo, directeur de l’hôpital de Muyinga.
Pour assurer la continuité de l’approvisionnement en électricité de l’hôpital, le PNUD a fait don d’un générateur de 250 KVA, acquis grâce aux financements de l’Union européenne, de la Belgique, de la France, de la Suisse et des Pays-Bas. « Tous les partenaires impliqués dans ce financement ont convenu de transférer ce générateur à cet hôpital pour sécuriser son approvisionnement en électricité, maintenir son bon fonctionnement et pérenniser les appareils de mesure de la charge virale. Ce matériel va également renforcer l’accès à des services équitables pour la santé de la mère et de l’enfant, plus particulièrement, la prise en charge précoce des nouveau-nés de mères séropositives », a souligné Alfredo Teixeira, Représentant résident a.i. du PNUD. Il a ensuite appelé tous les partenaires à développer, conjointement avec le PNUD, un programme de renforcement des infrastructures électriques des centres de santé du pays, au moyen des énergies propres et renouvelables. Un tel programme, ciblerait en priorité les salles d’accouchement et les blocs opératoires, mais également les pharmacies et laboratoires en pérennisant notamment la chaine du froid indispensable à la préservation des produits sensibles.
Le Dr. Déo Niyonkuru, Directeur des infrastructures sanitaires et équipements au ministère de la Santé publique et de la Lutte contre Le Sida, affirme qu’il s’agit là d’un geste éloquent d’engagement et de soutien à la riposte au VIH en général, et aux services de qualité en matière de suivi des personnes vivant avec le VIH en particulier. Cela donne l’espoir de parvenir un jour à contrôler l’épidémie et à voir l’émergence d’une génération sans Sida. Le Dr. Déo Niyonkuru a également intercédé pour la mise en place d’un circuit de transport des échantillons efficace et efficient, la disponibilité des intrants et la coordination des partenaires œuvrant pour le diagnostic du VIH et de la tuberculose.
M. Xavier Pavard, Représentant de l’Union européenne est revenu sur l’importance de l’énergie comme facteur indispensable au développement. « Ce n’est pas une nouveauté. Maintenant, c’est une certitude. Je ne pense pas qu’on puisse prétendre au développement économique et social sans fournir de l’énergie. Et c’est encore plus vrai pour le fonctionnement d’un hôpital, que ça soit pour les accouchements, les opérations chirurgicales, le laboratoire, la conservation de certains médicaments et les vaccins, il faut de l’énergie, de l’électricité en continu », a -t-il affirmé, ajoutant s’adressant au Directeur de l’hôpital « Nous allons nous concerter avec d’autres partenaires pour nous assurer que cet investissement soit durable ».