$30,4 millions pour redonner de l’espoir aux refugiés soudanais et aux communautés de l’Est.
Un accord de financement entre la BAD, le PNUD et le Gouvernement du Tchad pour un Projet de Stabilisation et de Relèvement à l'Est du Tchad
14 mars 2024
Pour améliorer l'accès aux services essentiels, accroître les moyens de subsistance et renforcer la résilience socio-économique des réfugiés et des communautés hôtes, ainsi que pour améliorer la coordination gouvernementale dans les provinces de Ouaddaï, Wadi Fira et Sila, la Banque africaine de développement et le PNUD cofinancent un projet d’urgence et d’appui à la stabilisation, au relèvement et à la revitalisation.
La crise politique et sécuritaire qui sévit au Soudan depuis avril 2023 a des répercussions profondes et persistantes sur l'Est du Tchad. D'après les données du HCR en mars 2024, la région accueille 1 559 423 réfugiés ainsi que 144 015 personnes retournées dans les provinces de Ouaddaï, Sila et Wadi Fira, à l'Est du Tchad. Cet afflux massif exerce une pression considérable sur les ressources et les infrastructures locales, affectant l'accès des communautés hôtes à l'énergie, à l'eau potable, aux infrastructures essentielles et aux moyens de subsistance. En outre, cette situation exacerbe les tensions et fragilise davantage la cohésion sociale dans une région déjà éprouvée par des crises antérieures.
D'un budget de 30,4 millions de dollars, ce projet vise à améliorer l'accès aux services sociaux de base et aux infrastructures essentielles, à soutenir les moyens de subsistance et à revitaliser les économies locales. Il se concentre également sur le renforcement des capacités institutionnelles et la cohésion sociale. En ciblant les zones les plus affectées par la crise et l'afflux de réfugiés, le projet cherche à alléger la pression sur les services de base, à atténuer les tensions intercommunautaires et à répondre aux défis sécuritaires majeurs.
L’approche est basée sur le nexus humanitaire-paix-développement, nécessitant une coordination efficace entre l'action humanitaire, les initiatives de développement et les efforts de consolidation de la paix. Cette approche est essentielle pour renforcer la résilience des communautés vulnérables avant, pendant et après les crises, contribuant ainsi à des sociétés plus stables, pacifiques et durables.
Pour le gouvernement du Tchad, la présence de réfugiés dans les provinces frontalières avec le Soudan a mis en lumière l'urgence d'améliorer l'accès à l'eau potable, à l'éducation et aux soins de santé. Elle a également mis en évidence le besoin de renforcer la cohésion sociale, la résilience économique et d'assurer la sécurité. Cet accord vise à répondre à ces défis de manière holistique.
Des indicateurs humanitaires et de développement déjà préoccupants
Avant l’éclatement de cette crise, l'Est du Tchad affichait déjà des indicateurs humanitaires et de développement alarmant. Avec plus de 1.9 million de personnes nécessitant une aide humanitaire et une insécurité alimentaire exacerbée par la sécheresse, la situation était critique. La fragilité du système de marché, exacerbée par la fermeture des frontières, et une saison de soudure difficilement prévisible compliquent davantage le tableau. Face à cette urgence humanitaire, le défi réside dans le relèvement et le renforcement de la résilience des communautés hôtes. L'amélioration de l'accès à l'énergie, à l'eau potable, à des conditions d'hygiène adéquates, à des soins de santé, à l'éducation et à des moyens de subsistance durables représente à la fois un besoin urgent et une opportunité pour initier des actions de relèvement et de renforcement de la résilience.
L'intervention du PNUD dans cette crise est cruciale, répondant à l'appel urgent des autorités pour une aide au relèvement et au renforcement de la résilience, tout en soutenant le gouvernement dans sa réponse aux problématiques structurelles préexistantes dans la région.