Il y a seulement 2 ans, lorsque les activités de la FNS étaient lancées à Guité, la localité était déshéritée après des attaques des groupes extrémistes qui avaient poussé une grande partie de la population à se déplacer.
Fenêtre Nationale de Stabilisation: une relance économique réussie des femmes bénéficiaires
18 juillet 2022
Aujourd’hui, le tissu social s’est reconstitué avec une nette amélioration de la sécurité et du bien-être communautaire, la construction des infrastructures essentielles (éducation, eau potable, gendarmerie, centre culturel, marché etc.) et l’octroi de moyens de subsistance qui ont permis la relance des secteurs agricole et de pêche. Tout cela a contribué à restaurer la confiance des populations dans l’autorité et la légitimité de l’Etat. Guité est l’une des 12 localités d’interventions de la FNS Tchad.
Allahram Ghislaine posséde un cheptel de 8 bêtes, un précieux capital dans cette Guité (Hadjerl-Lamis) en pleine stabilisation où la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Arrivée à Guité en 2009 avec son époux et leurs quatre enfants, Ghislaine avait dû arrêter ses études après son Baccalauréat pour se consacrait à la vente de beignets en l’absence de son mari occupé à gérer un petit kiosque ingrat. Activités en menace de déficit ou en équilibre fragile sur un chiffre d’affaires ne dépassant jamais les 30 000 CFA.
Tout a commencé avec l’arrivée de la FNS-Tchad et les activités de cash4work. Sélectionnée et affectée à des activités de nettoyage des places publiques et autres infrastructures communautaires en compagnie de centaines d’autres bénéficiaires de cette opportunité de moyens de subsistance, Ghislaine s’en sort avec 50 000 CFA au bout de 10 jours de travail. En mai 2021 « inimaginable ! on n‘avait jamais vu cela, et en fait au départ on n’y croyait pas » se souvient-elle. En accord avec son mari, Ghislaine décide de se lancer dans l’élevage du petit bétail. Elle acquiert trois chèvres et quelques produits de soins adaptés à ce type d’animaux. Quelques mois après, les bêtes délivrent des portées qui grossissent le cheptel. Elle a dû réorganiser son emploi de temps entre la bergerie et la pâtisserie dont elle a amélioré le capital entre-temps. Ghislaine estime qu’elle est une femme plus épanouie aujourd’hui et elle n’est pas la seule. Plusieurs de ses amies bénéficiaires du Cash4work se sont lancées dans de petits commerces, notamment des produits agroalimentaires.
Comme le témoigne d’ailleurs Mme Adjidé, présidente du Comité de stabilisation, les activités de la FNS, ont permis aux femmes d’être plus autonomes et de sortir de leurs vies recluses de femmes au foyer. Les fonds reçus dans le cadre du Cash4Work et des micro-subventions ont joué un grand rôle en ce sens. Mais il y a aussi eu des formations et des sensibilisations sur les droits de l’homme, les #VBG, les droits de la femme, l’importance pour les femmes de gérer leurs propres affaires. « Nos maris se montrent plus compréhensifs lorsque nous sortons le matin comme eux. Et comme nous rapportons de l’argent au foyer, nous sommes davantage respectées, nous payons la scolarité de nos enfants, les médicaments quand ils sont malades etc.» Fatimé Mahamat, une des Bénéficiares, sans-emploi auparavant, aujourd’hui revendeuses de produits maraichers, ce qui l’amène à voyager et à fréquenter les marchés périodiques du département.