Déclaration d'Achim Steiner, Administrateur du PNUD
Session Annuelle du Conseil d’Administration Du PNUD, Du FNUAP et de L’UNOPS
6 juin 2018
Seul le texte prononcé fait foi.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d’administration
Collègues et amis,
- J’ai le plaisir de m’adresser à vous ce matin à l’occasion de cette session annuelle du Conseil d’administration, qui est une première pour moi.
Mais d’abord, je tiens à dire que je suis profondément attristé par les pertes tragiques en vies humaines et les dégâts matériels considérables causés par le volcan El Fuego qui est entré en éruption dimanche au Guatemala. J’adresse mes sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au Gouvernement et au peuple guatémaltèques. Le Programme des Nations Unies pour le développement est solidaire du Guatemala et prête actuellement assistance aux opérations nationales de sauvetage et de secours, aux côtés de tous les autres organismes des Nations Unies présents sur le terrain.
Nous nous réunissons à un moment marqué tant par des mutations profondes dans le monde qui nous entoure que par certains des changements les plus importants apportés aux méthodes de travail de l’ONU – depuis probablement ces 70 dernières années. Les deux présentent des défis et des opportunités.
Passant en revue ma première année à la tête du PNUD, je suis ravi de vous faire part de certains des principaux domaines dans lesquels nous avons accompli, en 12 mois, des progrès qui, je pense, nous placent sur une trajectoire prometteuse et tournée vers l’avenir. Je voudrais également attirer votre attention sur le Rapport annuel de l’Administrateur, qui présente un bon nombre des résultats porteurs de transformations que le PNUD a obtenus au cours des quatre dernières années.
Mais permettez-moi déjà de commencer par présenter brièvement quelques-uns des principaux défis auxquels nous sommes confrontés :
• La quatrième révolution industrielle. Nous traversons les premières années d’une quatrième révolution industrielle, qui a déjà et continuera d’avoir sur les sociétés des conséquences que nous ne cernons pas encore totalement. La vérité est que nous ne savons toujours pas à quoi ressemble une économie de l’information aboutie — et nous ne le serons pas avant un certain temps. Dans l’intervalle, les pays devront faire certains choix pour se préparer aux effets transformateurs de l’automatisation, de l’intelligence artificielle et des nouvelles économies numériques de demain.
• Les inégalités se creusent de manière démesurée. Elles ne constituent pas qu’un problème économique, puisqu’elles pèsent sur la mobilité sociale et déchirent le tissu social. Elles ne sont pas non plus la résultante inévitable du capitalisme ou d’une sorte d’opposition entre le capitalisme ou tout autre système économique contre un autre. Il n’existe pas de « main invisible » qui nous guide vers un monde juste – ou vers un qui ne l’est pas. Les marchés sont structurés par des lois et des normes à différents niveaux de la société, allant du local au mondial. Si nous acceptons l’idée qu’au final les marchés sont gouvernés par les choix sociaux, alors nous devons adapter nos cadres de gouvernance et nos incitations en conséquence.
• Pauvreté. En dépit du recul impressionnant de la pauvreté ces dernières décennies, elle reste un défi persistant à l’échelle mondiale, notamment dans les pays à revenu intermédiaire. À l’avenir, nous devons cerner deux caractéristiques fondamentales de la pauvreté. Premièrement, certains font valoir que les pauvres d’aujourd’hui sont beaucoup plus éloignés du seuil de pauvreté, ce qui laisserait penser que les dernières poches de pauvreté seront vraiment les plus difficiles à atteindre. Deuxièmement, des personnes basculent dans la pauvreté et d’autres en sortent. Nous devons prendre des mesures pour extirper les gens de la pauvreté et les en préserver – en ayant par exemple recours à des systèmes efficaces de protection et de prévoyance sociales. Le mauvais état de santé est un facteur non négligeable du basculement des personnes dans la pauvreté. De fait, la couverture maladie universelle devient ainsi un enjeu de santé et un défi de développement, et c’est la raison pour laquelle je me félicite du nouveau protocole d’accord que le PNUD a conclu avec l’OMS et du partenariat qu’il entretient actuellement avec le Fonds mondial – ce dernier nous ayant permis, au cours des trois dernières années, de faire bénéficier à 2 millions de personnes réparties dans 22 pays un traitement antirétroviral qui sauve des vies.
• Le changement climatique. Avec l’accord historique de Paris, le monde s’est engagé sur la voie d’un avenir sobre en carbone et de la limitation du réchauffement climatique. Les deux transitions en jeu ici – à savoir, d’un côté, le passage à une société décarbonée, et de l’autre, l’adaptation à un monde inéluctablement plus chaud et soumis à plus de stress – s’opèreront au cours des prochaines décennies. À travers son portefeuille de plus de 3 milliards de dollars à l’appui de 140 pays, le PNUD anticipe ces incertitudes et aidera les pays à atténuer les effets du changement climatique et autres défis environnementaux, et à s’y adapter. Ce portefeuille représente une contribution importante aux initiatives nationales et mondiales prises face au risque climatique.
• Les conflits, la fragilité et les déplacements. La nature des conflits de ces dernières années met à nu les dimensions du développement associées aux conflits et à la fragilité. C’est la raison pour laquelle environ 40 % de nos programmes sont exécutés dans des situations de fragilité et de conflit. C’est aussi pour cette raison que Mark Lowcock et moi-même avons visité la Corne de l’Afrique au début de cette année afin de conjuguer l’action humanitaire et les initiatives de développement en vue d’obtenir des résultats plus collectifs et de traduire dans les faits la « nouvelle méthode de travail ». Et c’est pourquoi le PNUD et le HCR ont signé un accord mondial visant à renforcer les actions que nous menons afin de trouver des solutions durables au problème des déplacements prolongés.
C’est dans ce contexte que le PNUD doit fonctionner et réussir – et, en effet, face à ces défis, nous nous trouvons déjà en première ligne avec une présence dans 170 pays et travaillant de concert avec des partenaires au sein de l’ONU et à l’extérieur. Comme tant d’autres acteurs, nous nous servons du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des ODD comme boussole pour nous orienter sur ce terrain complexe.
Les ODD déterminent les principales missions qui nous attendent d’une manière naturelle qui prend appui sur des critères de référence qui poussent à l’action – et pas seulement des pouvoirs publics, mais aussi et de plus en plus des entreprises, des investisseurs privés, des municipalités et des citoyens, qui veulent mettre leur travail en cohérence avec l’avenir durable imaginé dans le Programme 2030. Le rôle du PNUD consiste à travailler avec les pays et les partenaires afin de leur permettre de tracer la voie qui mènera à la fois les économies et les sociétés, sur divers plans, vers la durabilité et la réalisation de l’objectif de ne laisser personne de côté. Cela en dit long sur la place centrale du travail de conseil et de renforcement des capacités du PNUD dans les domaines de la gouvernance et de l’éradication de la pauvreté. L’axe d’intervention précis peut varier en fonction du contexte de développement et de la situation des pays dont nous sommes au service – notamment pour ce qui est de nos opérations dans des contextes de crise et de fragilité.
Le travail du PNUD est, j’en suis convaincu, essentiel à la réalisation des ODD, et comporte différentes dimensions, qu’il s’agisse d’aider les pays à concevoir des institutions et des politiques publiques qui adoptent une approche systémique préconisée par le Programme 2030, ou de ramener les ODD au niveau des autorités et des populations locales afin que celles-ci puissent opérer des choix plus pertinents qui ne font pas d’exclus. Le principe de « ne laisser personne de côté » a une incidence sur bien d’enjeux, à l’instar de l’égalité des sexes, que nous continuons d’intégrer systématiquement de manière progressive dans toutes nos opérations. En 2017, 44 % de nos projets comptaient l’égalité des sexes comme l’un de leurs objectifs importants, ce qui représente une progression non négligeable par rapport aux 29 % de 2014. Le PNUD capitalise cette expérience et renforcera davantage la prise en compte systématique de la dimension sexospécifique dans les années à venir.
Le travail du PNUD est guidé par notre nouveau plan stratégique. En approuvant le Plan stratégique 2018-2021 du PNUD, vous nous avez donné l’autorisation de mener nos opérations et d’innover. Nos solutions distinctives se fondent sur la demande des pays et sur nos compétences établies dans des domaines dans lesquels le PNUD a jusqu’ici accumulé des décennies d’expérience. Je pense que nous partageons tous la conviction l’approbation du Plan stratégique était également une occasion singulière de recentrer notre travail en application du principe de l’ONU « unis dans l’action ». À ce titre, travaillant en partenariat étroit avec l’UNICEF, le FNUAP et ONU Femmes, le PNUD est déterminé à mettre en œuvre le chapitre commun de nos plans stratégiques.
Le nouveau plan stratégique du PNUD s’appuie sur les résultats positifs obtenus en 2017, à savoir : - l’exécution de programmes à hauteur 4,5 milliards de dollars – soit 500 millions de dollars de plus que l’année précédente –, notre meilleure performance à ce jour, qui s’est accompagnée d’une amélioration de l’efficacité de la gestion ;
- la clôture de l’exercice sans déficit dans notre budget institutionnel pour la première fois en six ans ;
- un audit avec opinion sans réserve pour la 12e année consécutive ;
- la conservation de notre première place dans l’indice de la transparence de l’aide depuis 2016 ;
- et le classement du PNUD, dans une enquête indépendante d’Aid Data couvrant 125 pays à revenu faible et intermédiaire, en tête des partenaires de développement en 2017 en ce qui concerne l’optimisation des ressources – « faisant bien plus que notre juste part, financièrement, pour attirer les utilisateurs de nos données ou de nos analyses.
Néanmoins, nos financements de base demeurent dangereusement bas, les contributions de base de 2017, soit 612 millions de dollars, ayant été légèrement inférieures à celles de 2016. Les gros déséquilibres entre les ressources de base et les autres ressources persistent, les premières s’établissant à 13 % et les secondes à 87 %. Cette situation n’est guère soutenable et a de réelles incidences sur la reddition de comptes en ce qui concerne notre mandat, notre capacité à apporter des solutions intégrées et la viabilité de notre organisation.
Des engagements pluriannuels pour ce qui est des ressources de base sont donc particulièrement souhaitables, car ils renforcent notre capacité à planifier l’avenir avec plus de sérénité. À cet égard, j’exprime ma reconnaissance au Canada, au Danemark, à la Belgique, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande qui à ce jour ont conclu des accords pluriannuels, et je salue la Suède qui intègrera cette liste la semaine prochaine. Nous nous réjouissons également à la perspective de renouveler au courant de cette année les accords pluriannuels passés avec la Turquie, les Pays-Bas et la Suisse.
Je tiens par ailleurs à remercier les pays où nous poursuivons des programmes pour leurs contributions aux dépenses de nos bureaux locaux qui soutiennent nos opérations.
Certes la performance du PNUD en 2017 a été impressionnante sur de nombreux indicateurs de performance clés, mais il y a peu de place pour de la suffisance.
Nous devons être une organisation dynamique, raison pour laquelle nous avons, au cours des six derniers mois, entrepris un certain nombre d’initiatives et d’examens afin d’aligner notre programme et notre modèle d’activité sur les objectifs du Plan stratégique. Déjà cette année : - Nous avons réellement progressé dans l’examen en cours de notre modèle d’activité, qui cherche à déterminer comment nous pouvons améliorer nos procédures opérationnelles par la simplification, des méthodes plus cohérentes de calcul des coûts des services, la rationalisation des procédures administratives et fiduciaires pour réagir plus rapidement face aux innovations, et surtout par l’investissement dans l’innovation et dans une approche axée sur les clients.
- Le travail sur le modèle d’activité est également étroitement lié à deux examens importants (pratiquement achevés) des fonctions institutionnelles qui porteront un changement radical dans la performance de l’organisation tout en entière, qu’il s’agisse des politiques, des programmes, des services de gestion ou des opérations, notamment en aidant à déterminer comment nous pouvons recentrer notre appui aux politiques sur les besoins des pays dont nous sommes au service et fournir à nos bureaux de pays la masse critique de compétences dont ils ont besoin pour s’acquitter de leurs missions avec succès. Nous avons entrepris de mettre sur pied un « réseau mondial d’appui aux politiques » afin d’améliorer et approfondir notre expertise en matière d’ODD au niveau des pays par des connaissances, des pratiques et des innovations de pointe. Dorénavant, notre fonction dédiée aux politiques devra saisir les connaissances, l’innovation et les meilleures pratiques découlant de l’expérience nationale, régionale et mondiale, et aider ainsi le PNUD à parvenir à l’excellence mondiale et à devenir un chef de file éclairé qui s’appuie sur un réseau véritablement mondial d’experts internes et externes.
- Nous avons révisé nos lignes directrices relatives à la gestion des projets, ce qui nous a permis de gagner quelque 33 jours par an par agent intervenant dans la programmation, lesquels peuvent désormais être consacrés à des activités plus productives.
- Nous avons institué des « conférences téléphoniques mensuelles sur l’innovation » auxquelles participent les équipes du PNUD à travers le monde afin de tirer des enseignements de l’expérience du terrain et placer le PNUD à la pointe de l’innovation en matière de développement, dans le contexte de la réalisation des ODD.
- Nous avons créé un nouveau fonds d’investissement pour les bureaux de pays (Country Investment Facility) afin de fournir à ces derniers des financements pour investir dans des idées innovantes, diversifier les partenariats et stimuler l’intensification de l’appui à nos programmes, et pour accélérer toutes ces initiatives. Ce fonds prend en compte et s’inspire des enseignements tirés du Fonds pour l’innovation financé par le Danemark au PNUD, et constitue une source supplémentaire de financements pour l’appui fourni par le PNUD aux pays.
- Nous avons lancé une nouvelle initiative baptisée « Project Catalyst » qui permet au PNUD de disposer des capacités pour scruter le « monde de demain » du point de vue des choix et politiques de développement auxquels les pays doivent faire face aujourd’hui.
- Nous avons entrepris d’élaborer une nouvelle stratégie du PNUD pour le secteur privé, tenant compte de notre expérience et nos meilleures pratiques, tout en étudiant la possibilité de recourir à de nouveaux instruments juridiques financiers qui permettraient d’adopter de nouveaux modes de collaboration avec nos partenaires. Les possibilités de partenariat avec le secteur privé sont nombreuses et ne cessent se multiplier, mais nous devons moderniser notre démarche et nos outils. Le travail que nous réalisons avec la Banque mondiale et le secteur des assurances dans le cadre du Forum sur le développement de l’assurance n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la façon dont nous intervenons pour réduire les risques pour les pauvres en promouvant des politiques et des marchés de microassurance.
- Nous avons lancé une nouvelle initiative – baptisée « Project T » – destinée à éprouver un nouveau service phare que le PNUD propose aux gouvernements pour les aider à mobiliser des financements importants en travaillant avec des investisseurs à la mobilisation de capitaux privés à l’appui des ODD, en nous inspirant de l’excellente expérience du Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU). Je vois des possibilités considérables pour le PNUD de tirer parti de l’expertise du FENU en matière d’inclusion financière et de financement du développement local. Et cela vaut également pour les pays à revenu intermédiaire caractérisés par des inégalités profondes.
- Nous avons lancé, en partenariat avec la Banque islamique de développement, la Plateforme mondiale de financement islamique et d’investissement à impact. Cette plateforme fait partie intégrante de nos partenariats en plein essor avec des IFI à travers le monde, et bénéficie notamment d’une augmentation considérable des financements de la Banque mondiale par le biais du PNUD et d’une série d’initiatives conjointes avec diverses IFI visant à tirer parti des financements climatiques.
La collaboration Sud-Sud continuera d’être essentielle à la réalisation des ODD, et elle stimule et sous-tend de plus en plus le travail du PNUD. En 2017, la quasi-totalité des bureaux de pays ont fait état de leur participation à des volets de la coopération Sud-Sud et triangulaire. Nous observons une nette tendance à la hausse du niveau de concertation avec les gouvernements nationaux ainsi que de la coopération avec des acteurs non étatiques tels que le secteur privé, les organisations de la société civile, les milieux universitaires et les institutions de recherche du Sud.
Le PNUD travaille avec des partenaires à la mise en place du mécanisme d’échange Sud-Sud de solutions pour la réalisation des ODD (« SSMart for SDGs ») destiné à aider à combler le déficit de connaissances et à élargir l’accès aux connaissances dans le cadre de la coopération Sud-Sud. En préparation de la Conférence sur le Plan d’action de Buenos Aires (PABA + 40) prévue en mars 2019, le PNUD et le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud (UNOSSC) travaillent de concert à la facilitation du travail de la Coalition mondiale de réseaux de réflexion pour la coopération Sud-Sud pour la collecte, l’analyse et la diffusion de données et connaissances sur les caractéristiques, les tendances, les flux, la teneur et l’impact de la coopération Sud-Sud et triangulaire.
Le PNUD est fier d’héberger l’UNOSSC, point focal pour la coopération Sud-Sud et triangulaire à l’échelle mondiale et pour l’ensemble du système des Nations Unies. Le nouveau Cadre stratégique de l’UNOSSC vise à mieux positionner ce dernier afin qu’il puisse soutenir les efforts déployés par les États membres dans la mise en œuvre le Programme 2030 à travers des alliances et des partenariats Sud-Sud créés en fonction de la demande.
Par ailleurs, le PNUD reconnaît le rôle important du volontariat dans la promotion de la paix et du développement, et dans le soutien durable des capacités nationales. En 2017, près d’un tiers des Volontaires des Nations Unies sur le terrain prêtaient leur concours à l’exécution des projets et programmes du PNUD. Nous attachons une grande importance à cette collaboration avec le programme VNU.
Réforme de l’ONU
En ce qui concerne le Système de développement des Nations Unies, les États membres ont convenu avec le Secrétaire général d’un ensemble de réformes, et le PNUD jouera son rôle dans la concrétisation de l’ambition affichée dans la résolution. Comme je l’ai dit à maintes reprises, le PNUD est prêt pour la réforme et fait sien le sentiment d’urgence exprimé par le Secrétaire général à propos de la nécessité de recentrer le Système de développement des Nations Unies à l’ère des ODD.
Nous fournirons des conseils stratégiques intégrés qui aideront les États à tracer leur propre voie vers la réalisation des ODD. Les aspects couverts sont les suivants : - Partir du travail avec des outils communs de planification et d’établissement de rapports tels que le PNUAD pour aboutir aux mécanismes de financement communs tels que SPOTLIGHT qui nous permettent de conjuguer nos efforts autour de résultats qui transcendent le mandat de l’UNCT.
- Ouvrir nos processus et nos délibérations à de nouveaux groupes de partenaires, notamment les acteurs du secteur privé et les marchés financiers, dont la réalisation du Programme 2030 est de plus en plus tributaire.
- Renforcer le devoir responsabilité à l’égard des gouvernements des pays auxquels nous fournissons nos services et du Conseil économique et social (ECOSOC) au niveau mondial.
- Exploiter les gains d’efficacité qui peuvent et doivent être réalisés au fur et à mesure que nous mettons en commun nos ressources et rationalisons notre présence sur le terrain.
Après avoir été 40 années durant le dépositaire du système de coordonnateurs résidents des Nations Unies, nous avons conscience de l’évolution des responsabilités des coordonnateurs résidents et des attentes à leur égard, eux qui doivent piloter ce recentrage opérationnel sur le terrain. La capacité du Système de développement des Nations Unies à réaliser les ODD repose sur des coordonnateurs résidents investis d’une plus grande autorité et sur des financements cohérents et davantage mis en commun pour promouvoir les programmes au niveau national. Ces coordonnateurs doivent en outre être soutenus par la mise à la disposition de leur bureau de ressources suffisantes et par un Bureau de coordination des opérations de développement efficace au niveau du siège.
La transition du système des coordonnateurs résidents du PNUD au Secrétariat est une entreprise complexe. À cet égard, je citerai, au nombre des défis qui nous attendent : le mécanisme à mettre sur pied pour transférer 129 coordonnateurs résidents au Secrétariat, le passage de centaines d’agents des bureaux de coordonnateurs résidents et du Bureau de coordination des opérations de développement (DOCO) à de nouveaux dispositifs contractuels, l’assurance d’une direction sans faille des équipes du PNUD au niveau national, l’évaluation des nouvelles demandes de locaux pour loger les coordonnateurs résidents et abriter le bureau du coordonnateur résident, et la mise en place d’un accord de services avec le Secrétariat pour le soutien opérationnel attendu du PNUD au titre de cette nouvelle configuration.
Le PNUD mettra sur pied une équipe temporaire chargée de gérer la transition au sein du Bureau exécutif. Cette équipe travaillera exclusivement sur la facilitation et la coordination de l’appui du PNUD au Secrétariat des Nations Unies ainsi qu’aux coordonnateurs résidents et aux représentants résidents et équipes du PNUD dans le cadre de la gestion de cette opération. Nous comptons aussi permettre à une nouvelle génération de professionnels du développement d’occuper des postes de représentants résidents du PNUD et de diriger nos équipes du PNUD et ses programmes d’aide aux pays. Nous sommes résolus à veiller à ce que cette transition ne ralentisse pas la dynamique qui anime le PNUD dans la mise en œuvre de notre nouveau Plan stratégique. Notre capacité à y parvenir dépendra du maintien des financements du PNUD et de l’obtention des ressources nécessaires à la mise en marche du nouveau système de coordonnateurs résidents au sein du Secrétariat.
Nous espérons que ces financements seront obtenus rapidement si nous voulons respecter le calendrier établi. Les agents qui passeront aux nouveaux contrats du Secrétariat ont besoin de faire des choix rapidement et d’être rassurés de passer à une plateforme stable, il faudrait déterminer les besoins en locaux pour bureaux et louer ces derniers, et il faudrait mettre en place des modalités juridiques et financières pour être opérationnel le 1er janvier.
Permettez-moi de souligner que le rôle du PNUD consistant à aider le système de coordonnateurs résidents et plus largement l’appareil des Nations Unies à travailler dans une démarche intégrée ne prendra pas fin, mais revêtira une autre forme le 1er janvier. Aujourd’hui, il est attendu de chaque organisme qu’il assume sa part de responsabilité interinstitutionnelle, mais les responsabilités du PNUD demeureront considérables. Ce dernier a constitué, pendant des décennies, l’épine dorsale de la collaboration opérationnelle, qu’il s’agisse du partage des locaux, de la gestion de la paie de milliers d’employés de différents organismes ou encore des interactions avec les autorités sur les questions de protocole, de taxes et impôts et de visas. Dans sa fonction de plateforme « intégratrice », le PNUD est également déterminé à fournir une plateforme d’appui programmatique là où les meilleures connaissances de l’ONU peuvent être rassemblées pour aider les gouvernements à relever les défis de développement prioritaires.
Enfin, en ma qualité d’Administrateur du PNUD, j’ai également le devoir de prendre soin de notre personnel – tant pour ce qui est des changements que j’ai évoqués que pour les conditions de travail générales et à long terme. Je suis heureux que notre nouveau directeur des ressources humaines, David Bearfield, ait maintenant pris ses fonctions et soit prêt à endosser son rôle de chef de file.
L’une des priorités auxquelles nous souhaitons nous atteler c’est la parité entre les sexes. Un peu plus de la moitié des membres du personnel du PNUD aujourd’hui sont des femmes, mais nous continuons à faire face à des défis dans les catégories D1 et plus, où elles occupent 39 % des postes. Nous avons conscience que dans notre milieu de travail, des écarts entre les sexes persistent en matière de responsabilité, de perspectives d’avancement et d’expérience générale dans nos bureaux. Nous avons approuvé récemment la nouvelle Stratégie pour la promotion de l’égalité des sexes pour la période 2018-2021, et un plan de mise en œuvre plus détaillé est en cours d’élaboration, qui visera également à impulser un changement de culture au PNUD. Dans le droit fil de la stratégie définie par le Secrétaire général à l’échelle du système des Nations Unies, la nouvelle stratégie du PNUD établit une feuille de route complète qui a pour objet d’améliorer la qualité de notre lieu de travail et de le rendre plus sensible aux sexospécificités.
De plus, au cours des derniers mois, nous avons passé au peigne fin nos politiques concernant le harcèlement, le harcèlement sexuel, la discrimination et l’abus de pouvoir afin de les mettre en conformité avec les pratiques de référence en la matière. Nous sommes heureux de nous joindre ce lundi au FNUAP et à l’UNOPS à la réunion conjointe d’information du Conseil sur le harcèlement sexuel et l’exploitation et les abus sexuels pour communiquer de plus amples informations sur le travail que nous avons déjà entrepris et sur ce que nous entendons faire pour poursuivre ce processus de changement. Je continuerai d’attacher à cette question la plus haute importance qu’elle mérite au regard de ce que nous avons appris au sujet de notre organisation ces dernières années.
Pour bon nombre des initiatives et changements décrits précédemment, nous nous sommes largement inspirés d’évaluations et recommandations internes et externes. - Les évaluations sont fondamentales pour le PNUD et lui permettent de promouvoir une démarche fondée sur des éléments factuels pour la programmation, la prise de décisions stratégiques, l’apprentissage et l’utilisation efficace des ressources : le PNUD a redoublé d’efforts pour augmenter la qualité et le taux de mise en œuvre des réponses de la direction : au mois de mai, 75 % des actions prévues avaient été achevées et 16 % étaient en cours. Et s’il est vrai que 74 % de l’ensemble des évaluations décentralisées ont été jugés modérément satisfaisants ou ont obtenu une meilleure note en 2017, nous pouvons faire mieux et nous nous emploierons à améliorer la qualité de nos évaluations décentralisées. Je suis reconnaissant envers le directeur, Indran Naidoo, et son équipe pour leur collaboration et leur soutien continus.
- Une bonne nouvelle concernant l’audit : pour la première fois, nos auditeurs internes nous ont attribué une note satisfaisante pour ce qui est de l’adéquation et de l’efficacité de notre cadre de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle pour l’année 2017. Cette notation vient compléter 12 années consécutives d’opinions d’audit sans réserve pour ce qui est des états financiers du PNUD. Nous avons également accompli des progrès considérables en réduisant le nombre d’observations d’audit enregistré depuis longtemps, en le ramenant de 6 à 1.
- Pour promouvoir la culture d’éthique, d’intégrité et de responsabilité du PNUD, l’année dernière, l’organisation a renforcé sa Politique de protection contre les représailles, amélioré son Programme annuel d’information financière, et élargi la formation obligatoire en ligne à toutes les catégories de son personnel.
- Sur les 35 recommandations faites au PNUD l’année dernière par le Corps commun d’inspection (CCI), 20 ont déjà été mises en œuvre et nous nous employons à donner suite aux autres. Nous sommes résolus à mettre en œuvre ces recommandations, et pour la première fois, nous avons inclus dans notre Cadre intégré de résultats et d’allocation des ressources un indicateur qui permet de suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations du CCI.
- Nous avons également soumis à l’approbation du Conseil d’administration les nouveaux programmes de pays pour le Kenya, le Malawi et la République du Congo. Tous les nouveaux programmes de pays sont soumis à un processus d’assurance qualité rigoureux afin de garantir qu’ils répondent aux priorités nationales, incarnent les aspirations de notre Plan stratégique et contribuent à ses objectifs mesurables, et mettent l’accent sur l’efficacité et l’efficience, les synergies avec les partenaires et la crédibilité des dispositifs de suivi et d’évaluation.
Pour conclure, permettez-moi de rappeler une fois de plus que cette organisation est en ordre de marche – elle met en œuvre son plan stratégique, est prête pour la réforme des Nations Unies, stimule l’évolution de la performance en son sein, et a adopté une démarche prospective dans la réflexion et la pratique en matière de développement. Nous sommes à un point d’inflexion. La tâche ne fait aucun doute. Le mandat du PNUD à l’ère du Programme 2030 et des ODD est plus pertinent que jamais. En vous présentant aujourd’hui les points saillants du travail du PNUD en 2017 et les principaux jalons que sont le recentrage de nos activités et l’alignement de nos programmes sur le Plan stratégique 2018-2021, j’espère que nous avons démontré l’importance et l’utilité du PNUD pour le succès futur du Système de développement des Nations Unies. Avec mon équipe, nous sommes disposés à mener à bien notre mission, mais il s’agit d’une entreprise collective à laquelle vous êtes associés en qualité d’États membres. Ce sont vos choix stratégiques et votre soutien au Programme des Nations Unies pour le développement qui détermineront l’avenir de cette organisation. L’adoption la semaine dernière de la résolution sur la réforme du Système de développement des Nations Unies a fait entendre clairement vos attentes plus exigeantes à l’égard de tous les organismes du système de l’ONU.