Le lavage régulier des mains à l’eau et au savon est l’un des gestes barrières pour lutter contre la propagation du coronavirus. Au Bénin, un prototype de lave-main automatique réalisé par les chercheurs de l’Ecole Polytechnique de l’Université d’Abomey-Calavi (EPAC) avec la collaboration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à travers le Laboratoire d’Accélération est en cours d’expérimentation depuis le 12 mai 2020 avant sa finalisation et mise à disposition des communautés.
Ce prototype amélioré du lave- main automatique permet non seulement de se laver les mains, suivant les recommandations en la matière, sans fournir d’efforts physiques par l’appui d’une quelconque « pédale », mais aussi d’éviter le gaspillage d’eau et de savon, sans aucun risque de contamination, car ne nécessitant pas de contact physique.
Avec 25471 tests (PCR + TDR) réalisés depuis le 3 mai 2020, le Bénin enregistre à la date du 12 mai 2020 un total de 327 cas confirmés avec 242 personnes sous traitement, 83 personnes guéries et 02 décès.
En effet, pour freiner la propagation du COVID-19, le Gouvernement du Bénin encourage les populations à respecter certaines mesures à savoir, le lavage régulier des mains à l’eau et au savon en respectant les directives de l’OMS, la distanciation physique (être à au moins 1 mètre les uns des autres) et le port systématique des masques de protection. Pour répondre à cette exigence de lavage fréquent des mains, différents dispositifs mécaniques sont conçus par les artisans béninois. Après plusieurs observations de l’utilisation desdits dispositifs existants à l’entrée des centres de santé, des supermarchés, des ministères, des institutions, etc., le Laboratoire d’Accélération du PNUD Bénin (AccLab/Bénin) a fait une série de constats :
- l’utilisation des dispositifs mécaniques de lave-main nécessite, pour les enfants de moins de 8 ans, les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes à l’entrée des centres de santé, l’ assistance d’une autre personne conduisant ainsi à ne plus respecter la distanciation physique ;
- les dispositifs de lave-main existants nécessitent un contact physique avec des objets; cela constitue une source potentielle de contamination ;
- le gaspillage de l’eau pour le rinçage des mains.
A la recherche de solutions adéquates à ces problèmes, le Laboratoire d’Accélération du PNUD a travaillé avec les chercheurs de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour réaliser un prototype de lave main automatique amélioré.
Il s’agit d’ un lave-main automatique hybride, qui fonctionne avec le courant conventionnel et/ou avec l’énergie solaire. Il est doté d’une batterie de 70 ampères pour une autonomie de 4666 cycles de lavage en respectant la durée de 30 secondes nécessaires pour bien se frotter les mains suivant les prescriptions de l’OMS entre la prise du savon et le rinçage des mains. Mobile, il sensibilise sur comment bien se laver les mains, car doté d’une affiche indiquant les différentes étapes pour bien se laver les mains. Il peut être installé à tout endroit et est adaptable à une arrivée d’eau conventionnelle. Après la distribution automatique de savon, puis le frottement des mains pendant 30 secondes, 0,5 litre d’eau sont dispensés durant 15 secondes pour le rinçage des mains. Un délai de 5 secondes est requis entre chaque cycle de lavage. Son utilisation ne nécessite plus d’assistance, source du non-respect de la distanciation physique notamment pour les femmes enceintes, les personnes âgées, certaines personnes vivant avec un handicap et les malades.
Dans les tout prochains jours, un nouveau prototype de lave-main plus adapté aux personnes handicapées moteurs et aux enfants de moins de 8 ans sera présenté.