Tarabot II – Cohésion pour prévenir la violence
Contexte :
Face aux menaces posées par l’extrémisme violent, les autorités publiques tunisiennes ont adopté des approches de sécurité plus robustes, mais aussi des mesures préventives dans le cadre d’une approche globale qui s’aligne avec les recommandations du ‘Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent’ (PEV) du Secrétaire Général des Nations Unies de 2015. En effet, la Stratégie Nationale de Lutte Contre l’Extrémisme et le Terrorisme (SNLCET), adoptée fin 2016, intègre la prévention parmi ses quatre piliers (les trois autres étant la protection, la poursuite et la réponse). De même, la Commission Nationale de Lutte Contre le Terrorisme (CNLCT), créée en 2015 sous l’égide de la Présidence du Gouvernement, réunit 22 membres regroupant 16 ministères et différent.es expert.es, et a pour mandat de promouvoir la collaboration et la coordination des programmes nationaux s’alignant à la SNLCET. Dans le cadre du projet « Tarabot – Cohésion pour prévenir la violence », le PNUD Tunisie accompagne la CNLCT en vue de renforcer les capacités du Gouvernement dans la définition, de manière informée et concertée, des priorités nationales visant à prévenir l’extrémisme violent.
Objectifs :
L’impact attendu du projet est de contribuer à renforcer la résilience de l’Etat et de la société tunisienne à l’extrémisme violent en rendant plus efficaces les efforts en matière de prévention. Pour ce faire, la théorie de changement proposée est articulée autour de deux piliers interconnectés qui convergent, en 2021, dans le cadre d’un accompagnement au processus de révision de la Stratégie Nationale de Lutte Contre l’Extrémisme et le Terrorisme :
1. Approche pangouvernementale :
Cet axe vise à renforcer les connaissances et les capacités du Gouvernement, à travers la Commission Nationale de Lutte Contre le Terrorisme, pour encadrer une vision stratégique de PEV. A cet effet, ce projet coordonne la production et valorisation de connaissances sur l’extrémisme violent qui sont basées sur des faits, qui sont spécifiques à la Tunisie et qui intègrent la dimension genre. De même, il appuie le développement et la mise en œuvre d’actions de communication en vue de renforcer l’appropriation, par le public, des efforts nationaux de PEV.
2. Approche pan-sociétale :
De manière complémentaire, ce projet vise à engager les acteurs de la société civile, du secteur privé et des autorités locales en vue de leur contribution au développement et à l’exécution des priorités de PEV. Cet axe vise ainsi à appuyer la structuration des acteurs non-étatiques autour de la thématique de la PEV au sein de partenariats directs avec la CNLCT. De même, les gouvernorats de Médenine, Tataouine et Gabès font figure de régions pilotes pour la mise en œuvre d’actions concrètes et concertées inhérentes à la PEV.
Réalisations :
Les résultats du projet Tarabot sur la période de 2018 à 2021 se déclinent à travers 3 axes :
· Renforcement des capacités institutionnelles – Le positionnement stratégique de la Commission Nationale de Lutte Contre le Terrorisme (CNLCT) et son institutionnalisation ont été consolidés. La Commission définit son rôle prioritairement dans le domaine de la prévention. Elle promeut cette vision au sein du Gouvernement de façon claire et efficace, en cohérence avec sa stratégie de communication institutionnelle développée dans le cadre du projet. Cette vision est d’ailleurs retranscrite par un équilibre renforcé entre prévention et répression de l’extrémisme violent dans le cadre du processus de révision de la Stratégie Nationale de Lutte Contre l’Extrémisme et le Terrorisme (SNLCET).
· Recherche et partage de connaissances – L’étape de diagnostic du processus de révision de la SNLCET est appuyé par le partage de connaissances issues de 14 recherches réalisées dans le cadre du projet. Celles-ci apportent des informations factuelles à travers des statistiques pertinentes à une approche préventive, comme notamment par le développement et la mesure de données sur la cohésion sociale dans les Gouvernorats de Médenine, Tataouine et Gabès. Les recherches offrent également un cadre analytique spécifique au contexte tunisien développé dans le cadre de la Revue analytique sur les facteurs favorisant l’extrémisme violent dans la Tunisie post-révolutionnaire (2011 – 2021), étude de référence qui isole et hiérarchise 34 facteurs selon 7 catégories et deux niveaux d’analyse pour informer des interventions à l’échelle sociétal (résilience de l’Etat et de la société) et au niveau individuel (prévention de la radicalisation menant à la violence). Enfin, la mise en place d’un fonds de recherche sur l’extrémisme violent, en partenariat avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, est un point d’entrée idoine pour engager la communauté scientifique (19 chercheur∙e∙s) dans le cadre des concertations pour la révision de la SNLCET.
· Partenariats locaux et actions de terrain – L’ouverture de la CNLCT aux acteurs sociétaux favorise l’établissement de relations de collaboration fondées sur la confiance et une vision commune des défis liés à la PEV. La société civile nationale est ainsi engagée dans les concertations sur la révision de la SNLCET et a pu formuler des propositions d’objectifs spécifiques à intégrer dans les priorités nationales. Au niveau local, la collaboration de la CNLCT avec 22 associations communautaires de Médenine, Tataouine et Gabès a contribué au renforcement de la cohésion sociale. Ces initiatives ont un impact direct sur la population en impliquant directement 2718 bénéficiaires (58,7% de femmes et 54,7% de jeunes) dans des actions de mobilisation des jeunes, d’appui à la participation citoyenne des femmes et de réponse à leurs besoins spécifiques, de gestion des conflits ou encore d’animation culturelle.
· Dès lors, l’expérience tunisienne en matière de PEV s’affirme progressivement comme modèle dans la région MENA. En 2019, la conférence régionale sur la PEV dans les Etats arabes a ainsi été l’occasion d’affirmer les avancées réalisées par la Tunisie, et tout particulièrement la CNLCT, dans ce domaine.
Impact
Au niveau local, la collaboration de la CNLCT avec 22 associations communautaires de Médenine, Tataouine et Gabès a contribué au renforcement de la cohésion sociale. Ces initiatives ont un impact direct sur la population en impliquant directement 2718 bénéficiaires (58,7% de femmes et 54,7% de jeunes) dans des actions de mobilisation des jeunes, d’appui à la participation citoyenne des femmes et de réponse à leurs besoins spécifiques, de gestion des conflits ou encore d’animation culturelle.