Les dirigeants mondiaux inaugurent une nouvelle ère de coopération numérique pour un monde plus durable et équitable

Des pays du monde entier se sont engagés à partager les biens publics numériques et leurs bonnes pratiques respectives en la matière dans le cadre de la poursuite des objectifs mondiaux. Les bailleurs de fonds ont engagé 295 millions de dollars des États-Unis pour favoriser le déploiement d’infrastructures publiques numériques plus inclusives.

22 septembre 2022

De droite à gauche, M. Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill & Melinda Gates, Alar Karis, président de la République d'Estonie, Julius Maada Bio, président de la République de Sierra Leone, Cina Lawson, ministre de l'Économie numérique et de la Transformation, République du Togo, Moctar Yedaly, ministre de la Transformation numérique, République islamique de Mauritanie, hier, lors d'un événement organisé sur le thème « L’avenir de la coopération numérique : renforcer la résilience grâce à des infrastructures publiques numériques sûres, fiables et inclusives ».

PNUD

New York, le 22 septembre 2022 - Hier, lors de la 77e séance de l’Assemblée générale des Nations Unies, des représentants de haut niveau des gouvernements, de la société civile, du secteur privé, d’organisations philanthropiques et d’organisations internationales ont convenu de renforcer les initiatives en faveur d’infrastructures publiques numériques sûres, fiables et inclusives pour un monde plus durable et équitable. À cette fin, ils se sont engagés à mettre en commun les biens publics numériques ainsi que leurs connaissances et expériences respectives, et à dégager un fonds initial de 295 millions de dollars des États-Unis pour soutenir l’élaboration et la mise en œuvre d’infrastructures publiques numériques inclusives, le déploiement de l’assistance technique et le développement des activités de renforcement des capacités.

L’événement intitulé « L’avenir de la coopération numérique : renforcer la résilience grâce à des infrastructures publiques numériques sûres, fiables et inclusives » constitue la première rencontre interétatique d’importance en faveur de l’élaboration et de la mise en œuvre d’infrastructures publiques numériques, en particulier des biens publics numériques.

Alors que la pandémie de COVID-19 entre dans sa troisième année, les crises mondiales se multiplient, des maladies aux changements climatiques en passant par l’insécurité alimentaire, l’instabilité politique et la volatilité économique. La présence d’infrastructures publiques numériques efficaces et inclusives – c’est-à-dire de plateformes numériques interopérables capables de garantir la mise en œuvre de transactions élémentaires à l’échelle de la société, telles que les systèmes d’identification, les paiements numériques et le transfert de données fiables – a joué un rôle essentiel dans l’évolution de la prestation de services et le renforcement de la résilience face aux crises à venir. En tant qu’outils de coopération numérique, les biens publics numériques (logiciels libres, données, modèles d’IA, normes et contenus) sont de plus en plus indispensables aux pays engagés dans le déploiement d’infrastructures publiques numériques, qui les utilisent pour raccourcir leurs courbes d’apprentissage et d’adoption. Des transferts monétaires à la distribution alimentaire en passant par le commerce électronique, les modèles d’éducation innovants, l’économie numérique ou encore les soins de santé, les infrastructures publiques numériques inclusives sont devenues essentielles à la prestation de services publics et privés et à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable (ODD), notamment la réduction de la pauvreté, l’inclusion financière, l’autonomisation économique des femmes et la résilience climatique.

L’événement était présidé par le PNUD et coorganisé par des membres et partenaires de la Digital Public Goods Alliance : les gouvernements d’Estonie, d’Allemagne, de Norvège et de Sierra Leone, la Fondation Bill et Melinda Gates, l’UNICEF, Smart Africa et le Groupe de la Banque mondiale. Il a réuni des représentants de haut niveau de ces différentes organisations, ainsi que les dirigeants de la République dominicaine, de l’Inde, de la Mauritanie, du Mexique, du Pérou, du Rwanda, de Singapour, du Timor-Leste, du Togo, de l’Ukraine, des États-Unis, de la Commission européenne, sa Majesté la Reine Máxima des Pays-Bas en sa qualité d’avocate spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la finance inclusive pour le développement (UNSGSA), l’Union internationale des télécommunications (UIT), ainsi que des membres du secteur privé et de la société civile, tous invités à adopter une position commune percutante, permettant d’accélérer l’élaboration et la mise en œuvre d’infrastructures et de biens publics numériques, conformément aux objectifs de développement durable.

La déclaration du Secrétaire général des Nations Unies a souligné que cet événement constituait une occasion de mettre en place les éléments fondateurs d’une vision audacieuse, reposant sur des infrastructures publiques numériques inclusives qui ne laissent personne de côté et favorisent la réalisation des objectifs de développement durable. Cette déclaration a été prononcée par l’envoyé du Secrétaire général des Nations Unies pour la technologie.

CONTRIBUTIONS MONDIALES

Les différentes contributions et initiatives innovantes présentées dans le cadre de cet événement marquent une étape importante pour la coopération numérique internationale et soulignent la nécessité d’un accès équitable aux infrastructures publiques numériques :

  • Des pays tels que l’Estonie, l’Inde, la Norvège, le Pérou, la Sierra Leone, Singapour, le Timor-Leste, le Togo et l’Ukraine se sont engagés à partager, au titre des biens publics numériques, les technologies utilisées par leurs gouvernements respectifs ainsi que les bonnes pratiques et les enseignements tirés de leur mise en œuvre.
  • La Fondation Bill et Melinda Gates a octroyé 200 millions de dollars des États-Unis en faveur du déploiement mondial d’infrastructures publiques numériques telles que les systèmes de paiement interopérables, l’identification numérique, les systèmes de partage des données et les bases de données d’état civil.
  • Le Royaume de Norvège a contribué à hauteur de 50 millions de dollars des États-Unis à l’élaboration et à la mise en œuvre des infrastructures publiques numériques.
  • Le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne a promis 35 millions d’euros (environ 34,6 millions de dollars des États-Unis) pour le déploiement d’infrastructures publiques numériques.
  • L’Initiative de l’Union européenne pour la Corne de l’Afrique a engagé 10 millions d’euros (environ 9,9 millions de dollars des États-Unis) pour le renforcement de la cybersécurité dans la région à l’aide du modèle GovStack.

‍Ces contributions représenteront un apport significatif au Global Digital Compact – une entente multipartite entre les États membres de l’ONU, la société civile et le secteur privé autour de principes communs favorables à un avenir numérique ouvert, libre et sécurisé pour tous – ainsi qu’à la DPG Charter (charte des biens publics numériques).

Achim Steiner, Administrateur du PNUD :

« Nous savons que les pays dotés d’infrastructures numériques solides et interopérables sont mieux équipés pour répondre aux besoins des populations et accélérer la poursuite des objectifs de développement durable. Nous assistons aujourd’hui au plus important rassemblement de pays et de partenaires en faveur de la création et de la mise en œuvre d’infrastructures publiques numériques sûres, fiables et inclusives à grande échelle. Nous nous engageons à partager et à apprendre les uns des autres, à trouver des moyens de financer ces initiatives et à ne laisser personne de côté. »

Alar Karis, président de la République d’Estonie :

« Nous devons garder à l’esprit que les valeurs que nous intégrons dans notre architecture numérique détermineront la voie à suivre. Nous sommes convaincus que le partage des approches les plus efficaces peut favoriser une transformation numérique équitable. C’est pourquoi nous continuons à offrir notre expertise et à transmettre les leçons tirées de l’expérience estonienne en matière de société numérique, d’utilisation et de création de solutions en accès libre. »

Julius Maada Bio, président de la République de Sierra Leone :

« Le gouvernement de la Sierra Leone se réjouit des possibilités offertes par les biens publics numériques. Nous sommes impatients de collaborer avec des partenaires qui partagent notre vision d’un monde, où la technologie numérique fait l’objet d’un processus d’élaboration collective et de partage. »

Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates :

« Il n’existe pas un seul objectif de développement durable qui ne puisse profiter d’une manière ou d’une autre des infrastructures publiques numériques. En matière de développement international, il est remarquable de constater qu’un investissement ciblé peut avoir des retombées dans presque tous les secteurs qui nous tiennent à cœur. Aussi la Fondation Bill et Melinda Gates se joint-elle aux gouvernements et aux donateurs pour investir davantage dans les infrastructures publiques numériques. J’exhorte les dirigeants de tous les pays – ceux qui sont en mesure d’élaborer des infrastructures publiques numériques et ceux qui sont en mesure de soutenir ce processus – à prendre conscience de l’importance capitale que revêt ce moment pour notre avenir. »

Jonas Gahr Støre, Premier ministre de la Norvège :

« Il est essentiel que nous soutenions ces technologies émergentes et leur capacité à transformer nos pays, à favoriser leur développement et à accélérer leur croissance économique. Mais nous devons également nous montrer attentifs : chaque technologie peut être utilisée de la meilleure comme de la pire des manières. Il peut s’agir d’applications militaires, de surveillance, d’exclusion ou encore de diffusion de fausses informations, autant de facteurs qui accentuent les divisions. La Digital Public Goods Alliance a créé une plateforme solide destinée à la conception et au déploiement libre et sûr des solutions numériques essentielles. Elle permet d’ouvrir une nouvelle phase dans le partenariat public-privé et de renforcer la collaboration, en matière de solutions numériques, entre des pays à la fois similaires et singuliers, tels que la Norvège, l’Allemagne, la Sierra Leone, l’Inde et l’Estonie. »

David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale :

« Nous avons assisté à un grave renversement des indicateurs de développement, et les tendances politiques mondiales suggèrent que cette situation va persister. Les infrastructures publiques numériques sont une composante essentielle de notre action. Les plateformes d’identification numérique, de paiement et de partage des données ont permis aux pays de réagir de manière plus efficace, plus transparente et plus rapide, à plus grande échelle et avec plus de sécurité et de confidentialité. La réussite de la transformation numérique implique des infrastructures publiques fiables, de qualité et inclusives, un Internet accessible et abordable, et le développement des compétences numériques. »

Paula Ingabire, ministre des TIC et de l’Innovation du Rwanda (le Rwanda préside Smart Africa) :

« L’expérience du Rwanda, comme celle de nombreux autres pays, montre que la volonté politique et le contrat social avec le peuple sont les ingrédients d’une transformation numérique rapide. Smart Africa rassemble des pays aux idées communes, qui s’efforcent de tirer parti de la transformation numérique pour faire progresser leur économie. Dans cette perspective, il convient de partager nos expériences respectives et de concentrer nos efforts dans certains domaines spécifiques, notamment les infrastructures de paiement, l’identification numérique et l’harmonisation des lois et réglementations afin d’assurer la cohérence des plateformes et des systèmes, car nous considérons l’Afrique comme un marché unique. »

Dr Bärbel Kofler, Secrétaire d’État parlementaire auprès du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement :

« Le monde numérique est une parfaite illustration des problèmes que nous rencontrons tous et auxquels nous pouvons apporter des solutions communes. Par exemple, lors de la crise d’Ebola, il y a plus de 10 ans, nous avons travaillé avec le gouvernement nigérian pour mettre en place des systèmes d’alerte précoce que nous avons ensuite utilisés pendant la pandémie de COVID-19. Nous tirons ainsi parti d’un système créé à d’autres fins. Cet exemple illustre la manière dont la coopération peut bénéficier à toutes les parties. C’est pourquoi l’Allemagne réitère son soutien à l’initiative GovStack et à la Digital Public Goods Alliance en engageant 35 millions d’euros sur les trois prochaines années. »

Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF :

« Un enfant se connecte à Internet pour la première fois toutes les demi-secondes. Les relations qu’entretiennent les enfants et les jeunes avec le monde numérique sont plus vastes et plus profondes que jamais. Nous devons rattraper notre retard et investir dans les infrastructures, les solutions et les normes numériques afin que leur expérience du monde numérique soit positive et sûre. Nous devons également combler la fracture numérique et fournir aux 2,9 milliards de personnes qui en sont actuellement dépourvues un accès équitable aux outils et services en ligne. »

Liv Marte Nordhaug, co-directrice de la Digital Public Goods Alliance :

« Nous avons assisté à un moment fort en voyant des pays du monde entier s’engager à partager les biens publics numériques et leurs bonnes pratiques respectives pour raccourcir les courbes d’apprentissage et d’adoption d’autres pays. Grâce aux nouveaux financements des gouvernements et des organisations philanthropiques, ces engagements contribueront à la coopération numérique et à l’élaboration d’infrastructures publiques numériques inclusives. »

 

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Note aux éditeurs

À propos du Programme des Nations Unies pour le développement

Le PNUD est le principal organisme des Nations Unies luttant pour mettre fin à l’injustice liée à la pauvreté, aux inégalités et aux changements climatiques. En collaboration avec notre vaste réseau d’experts et de partenaires répartis dans 170 pays, nous aidons les nations à mettre en place des solutions intégrées et durables au service des populations et de la planète.

À propos de la Digital Public Goods Alliance

La Digital Public Goods Alliance est une initiative multipartite dont la mission est d’accélérer la réalisation des objectifs de développement durable dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en favorisant la découverte, l’élaboration et l’utilisation de biens publics numériques, ainsi que les investissements dans ce domaine. Les organisations membres s’engagent à collaborer, à surveiller les activités concernées de manière transparente et à mettre leurs efforts et leurs progrès en commun afin de créer un écosystème numérique plus propice aux biens publics numériques.