A 30 et 35 ans, Jaël Amouzou et Afi Victoire Magnon sont deux jeunes entrepreneures togolaises, Issues des 35 bénéficiaires du projet d’accélération de l’entrepreneuriat féminin initié par le PNUD en partenariat avec le secteur privé (Conseil national du patronat). Conçu pour soutenir leur transition du secteur informel vers le formel dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), l’appui multiforme en incubation technique, en équipements et certification de leurs produits, vise à améliorer leur compétitivité.
Chom Factory et Divines épices ou l’histoire à succès de deux entrepreneures togolaises
3 mai 2023
Des amuse-bouches améliorés à la portée de tous !
Arborant un bonnet de protection, Jaël accueille la délégation du Ministère du Commerce, du CNP, de l’incubateur d’accompagnement et du PNUD, avec enthousiasme dans les locaux de son entreprise dénommée Chom Factory spécialisée dans la production d’amuse-bouche.
Chom Factory, a bien grandit depuis sa création en 2017. La 1ère tranche à hauteur de 50% des 22.000 $US, mise à disposition, de la très petite et moyenne entreprise (TPME) lui a permis de moderniser ses procédés de production par l’acquisition de nouveaux équipements (malaxeur de farine, découpeuse, ensacheuse etc.), augmentant ainsi sa productivité tout en économisant en énergie et perte de matière première. L’ensachage des produits qui nécessitait trois jours pour 2000 pièces ne requiert aujourd’hui que trois heures. De même, l’émission des déchets plastiques, estimée à 10k/jour lors de l’emballage,) a été fortement réduite (passant à 3Kg).
Désormais, vingt-et-une (21) personnes (presque toutes des femmes) y travaillent à temps plein et des emplois indirects ont été créés. Lorsqu’on l’interroge sur ses perspectives, Jaël n’hésite pas une seconde. Elle ambitionne d’étendre sa zone d’exportation en Afrique.
Les épices prennent de la couleur et du goût
Tout comme Chom Factory les épices n’ont plus de secret pour Afi Victoire Magnon. Son entreprise dénommée " Divines épices " a désormais pignon sur rue. Autrefois ensachés dans de petits emballages ordinaires et commercialisée sur les étalages de marchés locaux, Afi a songé à innover ses empaquetages. Et ça marche.
" J’ai démarré mon entreprise en 2009 " se rappelle-t-elle. " Nous produisons nous-mêmes certaines épices qui viennent de nos champs. D’autres proviennent de nos partenaires aux niveaux national et international. Et nous innovons en proposant de nombreuses compositions pour tout type d’assaisonnement pour la cuisine " explique-t-elle.
Dans le cadre du projet, Afi a déjà perçu 50% des 40.000 $US. Avec cette contribution la jeune entrepreneure, va augmenter sa capacité de production devant passer de quatre tonnes à environ neuf tonnes par mois grâce à l’acquisition d’une remplisseuse, une machine capable d’augmenter le nombre de bocaux à 2000 contre 200 avec le mode de remplissage manuel. De plus, l’acquisition d’un déshydrateur pour assurer la production en tout temps reste un véritable atout.
Minutieusement sélectionnées et triées, les épices d’Afi sont transformées en poudre et présentées dans divers emballages plus attractifs. Sur son site de production situé à Sagbado, à quelques encablures de sa boutique, une dizaine d’employées sur les trente-cinq (35) au total, s’affairent autour d’ustensiles divers. L’une d’elles, Emefa, la trentaine, prépare une friture dans une large casserole. Une forte odeur de piment s’y dégage. « C’est une friture à base de piment et de farine de poisson très appréciée par beaucoup et qui sert à assaisonner les plats » explique-t-elle. Employée depuis cinq ans dans l’entreprise, Emefa nous confie que ce travail lui permet de se prendre en charge et de mieux s’occuper de ses enfants.
Avec les formations en leadership entrepreneurial doublées d’une volonté d’être la meilleure dans son domaine, la jeune cheffe d’entreprise envisage passer à une autre étape cruciale de son expérience : souscrire à une certification HACCP. Il s’agit d’une certification internationale permettant de s’assurer de la qualité sanitaire des produits provenant du commerce agroalimentaire. Grâce à ce quitus, elle pourra non seulement poursuivre son rêve de mettre sur pied une véritable usine agroalimentaire au Togo intégrant les différentes chaînes de valeurs et des produits bio, mais aussi conquérir le marché sous-régional.