L’étude de diagnostic à l’absorption des fonds publics mené avec le programme RINDRA du PNUD et de l’USAID conclut que Madagascar gagnerait à améliorer le taux d’absorption de l’aide
8 décembre 2022
L’atelier de présentation du diagnostic et des recommandations de l’étude relative à l’absorption des fonds publics à Madagascar s’est tenu le jeudi 8 décembre à Ankorondrano avec le leadership de la Présidence de la République de Madagascar à travers le Programme de Réformes pour l’Efficacité de l’Administration (PREA), et l’appui de l’USAID et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à travers le Programme RINDRA : Renforcer la gouvernance à Madagascar.
Cet atelier entre dans le cadre de l’amélioration de la gestion des ressources financières pour le développement grâce à une meilleure formulation et exécution du budget dans certaines entités gouvernementales et s’inscrit dans l’effort actuel pour améliorer la capacité du gouvernement à absorber le financement des donateurs. Les objectifs de l’atelier s’alignent aux objectifs du Plan Emergence Madagascar (PEM) où la réforme de la gestion des Finances Publiques figure parmi les conditions essentielles de réussite et répond au Velirano n°3 qui vise à « lutter contre la corruption et à renforcer la performance de l’Administration Publique ».
L’étude de diagnostic sur l’absorption des fonds publics a été diligentée en octobre de cette année pour identifier les causes probables du faible taux de décaissement et améliorer la gestion des projets d'investissements. Une série de consultations a été effectuée au niveau de différentes parties prenantes dont les Ministères, les Unités de Gestion de Projets (UGP), les organismes étatiques et les partenaires financiers.
Lors de l’atelier de ce jeudi, l’état de l’absorption des fonds publics auprès des parties prenantes de la chaine des investissements publics a été présenté, suivi de la formulation des recommandations aux autorités compétentes. Les participants à l’atelier se sont également convenu d’une feuille de route pour la mise en œuvre des principales recommandations.
Madagascar gagnerait à améliorer le taux d’absorption de l’aide
L’étude relative à l’absorption des fonds publics à Madagascar réalisée avec l’appui du Ministère de l’Économie et des Finances rapporte que :
- L’an dernier, l'appui des partenaires au développement s'élevait à environ 793 millions de dollars décaissés. Il s’agissait de dons, d’appuis budgétaires, de crédits et de prêts (Source : First Review Under Extended Credit Facility Arrangement Staff Report, IMF, March 2022). Cette assistance financière constitue l’un des leviers majeurs de l’effort de réforme et de développement de Madagascar.
- Plusieurs études dont l'évaluation financière des dépenses publiques (PEFA) de 2021, diverses évaluations et rapports du Fonds monétaire international (FMI), diverses revues du Gouvernement, y compris avec les partenaires de développement, et le projet de rapport sur l'aide publique au développement de 2022 identifient pourtant l'absorption de l'aide extérieure comme un problème en termes d'entrave aux flux financiers et à l'exécution des projets. La dernière estimation du taux d’absorption de l’aide à Madagascar est de 65,4% en 2015. Globalement, la capacité d’absorption de l’aide est de 500 millions de dollars par an.
- La faible absorption de l’aide laisse des fonds non déboursés, ce qui a un impact direct sur l’efficacité du développement et la mobilisation de ressources.
- Madagascar gagnerait à améliorer le taux d’absorption dont les effets impacteraient sur le rythme et les résultats des interventions de développement, et sur l’attractivité du pays vis-à-vis des financements extérieurs.
Les obstacles et blocages à la gestion des investissements publics identifiés
L’étude diagnostic démontre que les flux de décaissement des fonds d’aide sont irréguliers au cours de la période 2016-2021 en analysant les flux de crédits et de subventions enregistrés dans la plateforme de gestion de l’aide (Aid Management Platform (AMP)- Madagascar, 8 septembre 2022).
Les obstacles et blocages à la gestion des investissements publics identifiés par les parties prenantes concernent d’une part le cadre institutionnel et politique et d’autre part le processus, la collecte et le suivi des données. Un renforcement, une meilleure coordination ainsi qu’une décentralisation et une clarté du cadre politique sont soulevés par les parties prenantes. Le système met également en exergue la nécessité de processus transparents, avec des ressources humaines formées, une disponibilité de financement, la validation de stratégie d’investissement public, la consolidation des processus gouvernement-partenaires. Quant à la collecte et suivi des données, cela concerne le nombre, la durabilité, la vérification des bases de données et la mise en corrélation entre les informations et la partie planification du cycle du programme.
Trois pistes de recommandations
Trois catégories de recommandations ont été proposées et discutées lors de cet atelier du jour.
- La rationalisation de la structure organisationnelle et des relations entre les entités parties prenantes, avec une coopération et une collaboration systématique, y compris une meilleure coordination entre le Gouvernement et les partenaires de développement, et un accent accru sur le développement régional et local.
- La réforme des processus et développement des capacités, avec un alignement transparent et programmé du traitement des exigences de Gouvernement et du développement, et un développement continu des capacités.
- Le suivi et l’évaluation systématiques continus, liés et faisant l'objet de rapports, et adhésion au cycle du programme, en utilisant une source et une plateforme d'échange fiables.