Le Gouvernement et les Nations Unies lancent un projet de paix au Tchad

Le Gouvernement du Tchad et le Système des Nations Unies ont officiellement lancé le projet "Promouvoir la Réconciliation Nationale et la Cohésion Sociale à travers la mise en place des commissions de paix et de réconciliation" le mercredi 03 avril à l’hôtel de l’Amitié de N’Djamena.

8 avril 2024

Participants à l'atelier de présentation dudit projet à l'hotel de l'amitié

UNDP TD/Haoua Abakar

Mis en œuvre par l’OIM et le PNUD, ce projet devrait veiller à la prévention et à la bonne gestion des conflits liés à la cohabitation pacifique et la cohésion sociale et la promotion de la culture de la non-violence, le dialogue participatif et inclusif pour une réconciliation et une paix durable au Tchad.

Un contexte de paix et de sécurité fragile
Le Tchad fait face à un triple défi sécuritaire – humanitaire - développement dans un contexte d’urgence climatique face auquel il est l’un des plus vulnérables. La participation limitée de certains groupes sociaux, notamment les jeunes hommes et femmes, à la prise de décision et donc aussi à la prévention et à la résolution des conflits, contribue au renforcement de ces divisions sociales et des conflits. Le climat d’insécurité, le contexte d’instabilité politique de la sous-région en général et des pays frontaliers en particulier ainsi que les différents trafics illégaux, amplifient les inégalités socioéconomiques au détriment des plus jeunes et des femmes et les exposer au risque de la radicalisation et de l’enrôlement dans des groupes armés dont ils sont des cibles privilégiées.


En plus de la menace des groupes rebelles, le pays est en proie à des situations de conflits communautaires qui ont causé plus de 400 morts en 2022 uniquement, à l’extrémisme violent mais aussi aux effets du changement climatique qui forcent des dizaines de milliers de personnes à se déplacer, mais, et surtout, ont des corollaires sur la sécurité, la cohésion sociale ainsi que la paix et la stabilité. A cela s’ajoute la rareté des terres et des ressources, aujourd’hui exacerbée par les effets du changement climatique, ainsi que la compétition pour obtenir des terres fertiles déclenche continuellement des migrations internes avec les conséquences souvent graves.

La récurrence de ces diverses tensions et facteurs de conflits démontre le besoin urgent de renforcer les mécanismes traditionnels de résolution des conflits et de soutenir la capacité des autorités à identifier, prévenir et gérer rapidement les conflits potentiels avant qu’ils ne deviennent violents. C’est ainsi que le Système des Nations Unies à travers l’OIM et le PNUD mettent en place ce projet qui va contribuer à la diffusion des mécanismes provinciaux de paix et réconciliation visant à la prévention, la réconciliation et à la gestion des potentiels conflits et crises pouvant affecter la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale au Tchad.

UNDP TD/ Haoua Abakar

Le train est en marche…
La réunion du Comité de pilotage ayant servi de lancement officiel dudit projet a, non seulement, permis de mettre en place des commissions de paix mais aussi de valider le plan de travail 2024 afin d’enclencher la mise en œuvre des activités sur le terrain. 
A noter qu’un atelier a eu lieu le lendemain en présence des représentants des mairies de N’Djamena, les leaders traditionnels et religieux, la société civile et le PNUD pour présenter le plan de travail conjoint, le décret portant création des commissions de paix et d’identifier les prochaines étapes.  

Faudra-il noter que ce projet couvre huit (08) provinces à savoir la Tandjilé, le Mayo Kebbi Ouest, le Chari Baguirmi, le Borkou, l’Ennedi Ouest, le Tibesti, le Bar-El Gazal et la ville de N’Djamena avec le financement du Fonds de consolidation de la Paix (PBF).