Par Gakuba Landry
Gitega – Au Burundi, comme partout ailleurs dans le monde, la période qui suit immédiatement un choc ou une crise soudaine est critique. Les acteurs gouvernementaux, les communautés et les acteurs humanitaires (ONG, donateurs, etc.) doivent prendre des décisions essentielles sur la meilleure façon de venir rapidement en aide aux populations touchées ou affectées.
Face à une situation de catastrophe, la grande priorité est d’évaluer rapidement les besoins pour mobiliser les ressources qui permettront de répondre au désastre dans les meilleurs délais, et ainsi, de limiter les impacts négatifs sur les communautés affectées et de préserver leurs capacités de relèvement rapide. Mais bien souvent, durant la brève période qui suit la catastrophe, les acteurs ne disposent que d’informations et données incomplètes pour appuyer l’identification des priorités stratégiques humanitaires et organiser l’assistance aux sinistrés. Les concertations qui se mettent en place rapidement après une catastrophe ne permettent, le plus souvent, de regrouper que des informations limitées à l’impact, l’ampleur et la sévérité du désastre, ce qui ne donne pas l’image réelle des dégâts subis par les communautés à la base.
En vue de renforcer les capacités nationales en matière d’Évaluation multisectorielle initiale rapide (MIRA) un atelier a été organisé en date du 27 au 31 avril 2020 à Gitega par le PSPGC avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Cette activité a eu lieu dans le cadre du projet « Appui à la réduction des risques de catastrophes naturelles et à la résilience communautaire au Burundi » mené par le MSPGC conjointement avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L’objet de l’atelier était de former les partenaires du MSP, de la Croix Rouge et les autres partenaires sur l’approche d’Évaluation multisectorielle initiale rapide (MIRA). L’approche MIRA est une initiative mise au point par le groupe de travail sur l’évaluation des besoins (NATF) du Comité permanent inter organisations (IASC).
« Elle guide la mise en œuvre d’évaluations initiales, rapides et multisectorielles menées dans les premières 72 heures après le déclenchement d’une crise et vont même au-delà jusqu’à deux semaines », explique le formateur de l’atelier, M. Lucien Simba, chargé des Affaires humanitaire au bureau OCHA Burundi. « Elle permet de collecter de manière harmonisée et coordonnée les données, de les analyser, et de les disséminer auprès des décideurs pour qu’ils puissent prendre les décisions visant à sauver des vies », ajoute-t-il, soulignant que cet outil conçu en priorité pour les acteurs humanitaires en appui aux Etats pour répondre aux besoins immédiats des populations affectées. D’où la nécessité que tous les acteurs, y compris les partenaires nationaux puissent maîtriser l’approche et se l’approprier.
À l’issue de cet atelier, 25 formateurs ont reçu leur certification MIRA et à leur tour, ils seront amenés à former les membres des plateformes provinciales de prévention et de gestion des catastrophes. Nicodème Nkeshimana, Directeur de l’École nationale de la Protection civile, souligne que « la vulgarisation de cet outil permettra qu’en cas de catastrophe, les membres des plateformes provinciales puissent de façon inclusive faire l’évaluation des dégâts environnementaux, matériels et humains afin d’apporter une réponse adéquate aux besoins des populations affectées par une crise ».
Dans son mot de clôture des travaux de l’atelier Anicet Nibaruta, Directeur général adjoint de la Protection civile, a martelé que « la dissémination et l’utilisation de l’outil MIRA sera une solution aux querelles sur les chiffres portant nombre de personnes affectées par une urgence, où le consensus s’obtient difficilement ».