Le départ de ce navire est une grande étape dans l’opération visant à extraire plus d’un million de barils de pétrole des cales d’un superpétrolier en état de décrépitude avancé au large des côtes yéménites en Mer Rouge. Des fonds sont urgemment nécessaires pour procéder à l'enlèvement du pétrole en toute sécurité.
Un navire-citerne met le cap vers la Mer Rouge pour empêcher une marée noire catastrophique dans le cadre d'une mission des Nations Unies
6 avril 2023
Agissez maintenant pour éviter une marée noire catastrophique dans la mer Rouge : faites un don ici
New-York, 6 avril 2023 – Un pétrolier géant, dit « VLCC » [l'acronyme de l’anglais Very Large Crude Carrier, soit « très grand pétrolier transporteur de brut »] a quitté aujourd’hui Zhoushan, en Chine, dans le cadre d’une opération coordonnée par les Nations Unies pour extraire plus d’un million de barils de pétrole des cales du superpétrolier abandonné Safer, ancré au large des côtes yéménites en Mer Rouge, qui représente une menace de catastrophe humanitaire, écologique et économique.
Acheté le mois dernier par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Nautica était en cale sèche à Zhoushan, en Chine, où il faisait l’objet d’opérations de maintenance et de modifications. Ce navire devrait arriver à destination début mai. Depuis 1988, le Safer est ancré à environ neuf kilomètres de la péninsule yéménite de Ras Isa et il pourrait exploser ou se rompre à tout moment.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui met en œuvre cette opération dans le cadre d’une initiative coordonnée par les Nations Unies, a fait appel à la société SMIT, leader mondial du sauvetage maritime, pour préparer le Safer et transporter en toute sécurité le pétrole d'un navire à l’autre.
« Le départ du Nautica et son voyage vers la Mer Rouge constituent une avancée majeure dans l’opération complexe pour récupérer le pétrole du Safer. Cette étape est l’aboutissement de plusieurs mois de préparation et de coordination. Elle a mobilisé de nombreux partenaires, dont les agences des Nations Unies, une communauté mondiale de contributeurs financiers allant de gouvernements et fondations jusqu’à des classes d’école, ainsi que des experts internationaux pour garantir que nous réussirons et empêcherons une catastrophe humanitaire, écologique et économique », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du PNUD. « Nous sommes dans une course contre-la-montre, et j’appelle les chefs des gouvernements, les PDG d’entreprises et tous ceux qui le peuvent à nous aider pour maintenir le cap de cette opération qui approche de son étape critique », a-t-il ajouté.
Même si ce projet a reçu un soutien international conséquent, l’augmentation du coût des superpétroliers, notamment due à la guerre en Ukraine et qui a perturbé les marchés, fait qu'un financement supplémentaire est nécessaire pour achever la phase d'urgence. Le 4 avril, l’ONU avait reçu des promesses fermes à hauteur de 95 millions de dollars. Or le budget total de cette première phase s’élève à 129 millions de dollars. Il nous reste à trouver les 34 millions de dollars manquants.
« Le départ de ce navire qui va récupérer le pétrole du Safer nous rapproche de notre objectif : éviter une catastrophe », a affirmé David Gressly, Coordinateur résident des Nations Unies et Coordinateur de l'action humanitaire au Yémen, qui a dirigé les efforts déployés à l'échelle du système des Nations Unies concernant le Safer depuis septembre 2021. « La famille des Nations Unies, dont le PNUD, le PNUE, l’OMI, l’OCHA et le PAM, des États Membres, des entreprises privées et le public, ont tous joué un rôle dans le plan coordonné par les Nations Unies. Nous bénéficions de la meilleure expertise technique disponible et d’un soutien politique de toutes parts. Les donateurs ont été généreux. Il ne nous reste plus qu'à obtenir le dernier élément de financement ce mois-ci pour garantir le succès de l'opération ».
Pour obtenir les fonds manquants, les Nations Unies font appel aux États Membres et à des entreprises privées, ainsi qu'au grand public, par le biais d'un appel au financement participatif auquel des milliers de personnes ont déjà contribué.
Pour plus d’informations : https://www.un.org/fr/stopredseaspill/background
Contexte à l’attention des éditeurs
En raison du conflit au Yémen, le FSO Safer (une unité flottante de production, de stockage et de déchargement de pétrole) s’est détérioré au point de présenter un risque imminent d’explosion ou de rupture, qui aurait un impact désastreux sur la région et au-delà.
Une marée noire toucherait très fortement les communautés de pêcheurs yéménites de la Mer Rouge, réduisant à néant les moyens de subsistance de 200 000 personnes. Des communautés entières seraient exposées à des toxines potentiellement mortelles et des millions de personnes à un air extrêmement pollué.
La fermeture des ports d’Al-Hodeïda et de Salif, essentiels pour acheminer la nourriture, le carburant et les produits de première nécessité au Yémen, où 17 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire, pourrait avoir des conséquences néfastes sur la vie de millions de personnes. L’arrêt des usines de dessalement priverait des millions de personnes d'eau potable. Le pétrole du Safer pourrait atteindre les côtes africaines et affecter n'importe quel pays bordant la mer Rouge. L'impact environnemental sur les récifs coralliens, les mangroves qui sont sources de vie, ainsi que d'autres formes de vie marine, serait grave. Les stocks de poissons mettraient 25 ans à se reconstituer.
Le seul coût du nettoyage serait de 20 milliards de dollars américains. La perturbation de la navigation via le détroit de Bab el-Mandeb vers le Canal de Suez pourrait coûter des milliards de dollars supplémentaires par jour, en pertes pour le commerce mondial, comme cela s'est produit lorsque l'Ever Given a bloqué le canal en 2021.
Le Coordinateur résident des Nations Unies et le Coordinateur de l'action humanitaire au Yémen, David Gressly, a dirigé les efforts déployés à l'échelle du système des Nations Unies concernant le Safer depuis septembre 2021. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) met en œuvre ce projet complexe et à haut risque.
Pour plus d’informations :
Coordinateur résident des Nations Unies et Coordonnateur de l'action humanitaire au Yémen : geekie@un.org + 1 347 654 0913
Programme des Nations Unies pour le développement : dylan.lowthian@undp.org + 1 646 673 6350